L’agence en charge d’organiser les élections fédérales affirme que le premier scrutin torontois en temps de pandémie de COVID-19 sera sécuritaire, malgré l’augmentation du nombre de cas dans la Ville-Reine et les appels de santé publique à rester à la maison autant que possible.

Deux élections partielles fédérales sont prévues le 26 octobre dans Toronto-Centre et York-Centre, avec un vote par anticipation déjà en cours dans les deux circonscriptions.

Ces élections partielles marquent la première fois que des Canadiens seront appelés à voter au niveau fédéral depuis le début de la pandémie. Les électeurs se rendront aux urnes au milieu de ce que les responsables de la santé publique de l’Ontario appellent la deuxième vague de COVID-19.

Tout ce que nous avons pu faire pour assurer la sécurité des électeurs et celle de nos préposés au scrutin, nous l’avons mis en œuvre, assure Natasha Gauthier, porte-parole d’Élections Canada. Ces mesures comprennent des limites sur le nombre de personnes dans les bureaux de vote pour permettre la distanciation physique.

Le report du scrutin refusé

Annamie Paul, la nouvelle chef du Parti vert qui se présente dans Toronto-Centre, a demandé que l’élection partielle soit reportée en raison des enjeux de santé et de sécurité, bien que les candidats des autres grands partis fédéraux n’aient pas exprimé de préoccupations similaires.

La femme est assise devant des drapeaux du Canada.

Annamie Paul souhaitait que le scrutin soit reporté.

Photo : La Presse canadienne / Sean Kilpatrick

La situation à Toronto-Centre est critique, a déclaré Mme Paul dans un communiqué plus tôt cette semaine. Le premier ministre [du Canada] demande aux résidents de choisir entre exercer leur droit démocratique ou risquer de se rendre à un événement qui pourrait potentiellement être un large vecteur de transmission [du virus], a-t-elle ajouté.

La métropole a vu la propagation du virus s’accélérer durant le mois de septembre. Le 9 octobre dernier, la province a décidé un reconfinement partiel de Toronto ainsi que deux autres régions, entraînant l’interdiction temporaire de certaines activités à l’intérieur comme les repas et les séances dans des centres d’entraînement. Des restrictions qui resteront en vigueur le jour de l’élection partielle.

De son côté, la médecin hygiéniste en chef de Toronto, Dr Eileen de Villa, a demandé aux résidents de quitter leur domicile uniquement à des fins essentielles.

Élections Canada répond que le vote ne peut être retardé que dans des circonstances exceptionnelles qui rendent impossible la tenue d’élections, ce qui n’est pas le cas à Toronto, selon la porte-parole de l’agence.

Nous sommes loin de ce point… Les mesures que nous avons mises en œuvre nous permettent de tenir des élections sûres.

Même si le directeur général des élections de l’agence décidait qu’un scrutin devrait être reporté, la recommandation devrait être approuvée par le cabinet du premier ministre. Justin Trudeau a déclaré qu’il souhaitait tenir les élections le plus rapidement possible, considérant la possibilité que la pandémie s’aggrave dans les mois à venir.

Le premier ministre Justin Trudeau devant sa résidence de Rideau Cottage.

Le premier ministre Justin Trudeau.

Photo : La Presse canadienne / Justin Tang

Nous avons décidé que passer rapidement à ces élections partielles était probablement la chose la plus sûre à faire, a déclaré Justin Trudeau plus tôt ce mois-ci.

Les élections partielles doivent avoir lieu dans les six mois suivant la libération d’un siège. L’ancien ministre des Finances et député de Toronto Centre Bill Morneau a démissionné le 21 août, tandis que l’ancien député de York Centre, Michael Levitt, a démissionné le 1er septembre.

Le maire de Toronto, John Tory, a déclaré vendredi qu’il soutenait la décision de tenir les élections partielles, pour autant que des mesures de sécurité, incluant une distance physique appropriée, soient possibles.

Tant que vous êtes prudent et que vous mettez toutes les différentes mesures de sécurité en place, je pense que ces choses devraient continuer, la démocratie doit continuer, a-t-il déclaré aux journalistes vendredi après-midi.

Des changements à prévoir

Élections Canada affirme que les électeurs peuvent s’attendre à voir un certain nombre de changements aux bureaux de vote, en plus des restrictions sur le nombre de personnes autorisées simultanément à l’intérieur d’un bureau de vote. Il n’y aura également qu’un seul travailleur électoral affecté à chaque table, par rapport aux deux habituels.

Certains de ces changements pourraient entraîner des files d’attente plus longues et des temps d’attente pour les électeurs, prévient Natasha Gauthier.

Les électeurs peuvent également demander des bulletins de vote par correspondance, dont la date limite est le mardi 20 octobre.

Le directeur général des élections du Canada, Stéphane Perrault, a rédigé un rapport appelant à des changements plus importants pour assurer la sécurité des électeurs qui votent durant la pandémie.

Une main dépose un bulletin de vote dans une boîte de scrutin.

Le directeur général des élections du Canada souhaite implanter plus de mesures sanitaires pour les prochains scrutins.

Photo : iStock

Ces changements ne seront cependant pas apportés à temps lors de ces élections partielles, car ils nécessitent des changements à la Loi électorale du Canada, qui doivent être approuvés par le Parlement.

Parmi les modifications proposées : la possibilité de voter en personne sur une période de deux jours (samedi et dimanche) au lieu d’un présentement (le lundi), ce qui augmenterait le nombre total d’heures de vote de 12 h à 16 h, réparties sur deux jours.

Le rapport demande également à Élections Canada d’avoir plus de pouvoir sur la façon dont il organise les élections dans les établissements de soins de longue durée.

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