Visiter ses enfants et petits-enfants, marcher au parc, faire ses courses, aller jouer au golf : la ministre responsable des Aînés et des Proches aidants souhaite que les personnes âgées hébergées dans les résidences du Québec puissent profiter pleinement de la vie. Pour s’assurer que les directives soient suivies, son ministère prépare l’imposition d’amendes et songe même à révoquer la certification des résidences privées pour aînés (RPA) récalcitrantes.

Il y a un mois, le premier ministre François Legault adressait son remerciement du jour aux aînés confinés depuis des semaines. Merci pour votre patience, pour votre compréhension; soyons prudents pour la suite des choses, mais je comprends que c’est important d’avoir plus de liberté et de voir votre monde, disait-il.

Ce jour-là, un arrêté ministériel annonçait la levée de la suspension de toute sortie extérieure pour les résidents des RPA selon certaines modalités.

Un mois plus tard, le message n’a visiblement pas été entendu par tous les propriétaires de RPA. juin et qu’il y a encore des histoires de personnes qui sont enfermées dans leur résidence privée pour aînés”,”text”:”Alors moi, je ne comprends pas que nous soyons le 4juin et qu’il y a encore des histoires de personnes qui sont enfermées dans leur résidence privée pour aînés”}}” lang=”fr”>Alors moi, je ne comprends pas que nous soyons le 4 juin et qu’il y a encore des histoires de personnes qui sont enfermées dans leur résidence privée pour aînés, lance la ministre Marguerite Blais en entrevue téléphonique. Là, ce n’est pas du tout écouter les consignes.

La ministre dit avoir entendu les messages et les plaintes des aînés autonomes. : les personnes de 70ans et plus peuvent être plus vulnérables par rapport à la COVID-19. On l’a vu avec les décès, ce sont des personnes plus âgées qui ont été touchées dans la grande majorité des cas. Mais maintenant, dans une résidence privée où il y a des personnes autonomes, ces gens-là doivent sortir, ce n’est pas des prisons, là, les résidences privées!”,”text”:”On le disait, on le dit encore aujourd’hui: les personnes de 70ans et plus peuvent être plus vulnérables par rapport à la COVID-19. On l’a vu avec les décès, ce sont des personnes plus âgées qui ont été touchées dans la grande majorité des cas. Mais maintenant, dans une résidence privée où il y a des personnes autonomes, ces gens-là doivent sortir, ce n’est pas des prisons, là, les résidences privées!”}}” lang=”fr”>On le disait, on le dit encore aujourd’hui : les personnes de 70 ans et plus peuvent être plus vulnérables par rapport à la COVID-19. On l’a vu avec les décès, ce sont des personnes plus âgées qui ont été touchées dans la grande majorité des cas. Mais maintenant, dans une résidence privée où il y a des personnes autonomes, ces gens-là doivent sortir, ce n’est pas des prisons, là, les résidences privées!, s’exclame-t-elle.

La ministre rappelle notamment les mesures d’assouplissement suivantes :

  • le retrait de l’obligation des sorties supervisées;
  • la possibilité de prendre sa voiture;
  • la possibilité de se déplacer dans les commerces pour les achats essentiels, comme la pharmacie, l’épicerie, les boutiques;
  • le droit d’être accompagné d’un proche aidant qui apporte un soutien significatif;
  • la permission d’aller jouer au golf.

Les aînés ont des droits et ces droits doivent être respectés, sinon on est en train de regarder à émettre des amendes, annonce la ministre Blais. Et en plus, les résidences privées pour aînés peuvent perdre leur certification. Moi là, ce n’est pas vrai que je vais accepter que nos personnes âgées soient traitées comme ça.

Selon la ministre, les aînés sont en mesure d’assumer leurs responsabilités.

Moi, je pense que ce sont des adultes, là, qui sont capables de prendre leur distanciation physique, de se protéger, de se laver les mains, de mettre un masque en sortant pour aller faire leurs courses, puis revenir. On ne va pas commencer à faire de l’âgisme, là!, lance-t-elle.

Du même souffle, Mme Blais rappelle qu’il n’y a qu’une minorité des 1700 RPA du Québec qui maintient des mesures de confinement strictes. Il faut quand même ajouter que dans certaines résidences ça va très bien, là, ce n’est pas toutes les résidences qui sont récalcitrantes, puis qui sont rebelles.

Selon la ministre, les résidences qui font un zèle de bienveillance sont, la plupart du temps, de bonne foi. C’est souvent de bonne foi qu’on veut les protéger […] c’est parce qu’ils ne comprennent pas les subtilités de la directive, et je dirais qu’ils agissent en bon papa et en bonne maman de famille pour protéger les personnes aînées. Ça, je veux le dire […] moi, j’aimerais mieux ne pas donner d’amendes, mais on va donner des amendes s’il le faut.

C’est l’été qui arrive à grands pas, les aînés ont besoin aussi de marcher, parce que si on ne marche pas, rendu à un certain âge, on perd beaucoup de son autonomie. L’autonomie n’est pas seulement une autonomie de pensée, mais une autonomie physique aussi.

On ne peut pas rester enfermés dans notre appartement sans bouger, c’est comme ça pour tous les êtres humains, ça fait qu’on bouge pour rester en santé, et encore plus à cet âge-là, résume la ministre.

Un immeuble de logements.

Le Manoir Brossard appartient au Groupe Savoie – Les Résidences Soleil.

Photo : Radio-Canada

Infractions à la Résidence Soleil-Manoir Brossard

Radio-Canada a appris d’une source qui connaît bien le dossier qu’une visite d’inspection du ministère de la Santé a eu lieu le 25 mai dernier au Manoir Brossard du groupe Savoie-Les Résidences Soleil.

Nous avons appris que les infractions suivantes ont été notamment relevées :

  • article 8 : l’exploitant doit s’assurer que les résidents et leurs proches soient traités avec courtoisie, équité et compréhension;
  • article 36 : l’exploitant doit respecter le code d’éthique qu’il a mis en place, notamment en ce qui concerne la bientraitance;
  • article 45 : l’exploitant doit respecter notamment en temps de pandémie toute norme en matière d’hygiène et doit s’assurer que la santé et la sécurité des résidents ne sont pas compromises;
  • article 54 : l’exploitant ne peut avoir recours à des mesures de contrôle d’un résident impliquant notamment l’isolement.

Selon notre source, ces infractions pourraient faire l’objet d’une amende de près de 2000 $. Nous n’avons pu obtenir pour l’instant de commentaire des Résidences Soleil.

Le site web des Résidences Soleil indique cependant qu’à compter du 1er juin, les résidents sont maintenant officiellement autorisés par le MSSS à rendre visite à leur famille.

14 jours de confinement après une visite à l’hôpital

Colette D'Argy.

Colette D’Argy a appris qu’elle devait se confiner pendant deux semaines au retour d’une visite de suivi pour un problème de hanche.

Photo : Radio-Canada

Colette D’Argy, 74 ans, a l’habitude de l’improvisation. Dans ses loisirs, elle fait partie d’une ligue d’improvisation à Laval depuis sept ans. Ça me manque beaucoup, dit-elle.

Au retour d’une visite récente à la Cité-de-la-Santé à Laval, elle apprend qu’elle doit se confiner pendant 14 jours. jours à mon appartement”,”text”:”C’était un examen de suivi pour ma hanche. J’y suis allé trois heures au total. À mon retour, on m’a dit que je devais rester confinée pendant 14jours à mon appartement”}}” lang=”fr”>C’était un examen de suivi pour ma hanche. J’y suis allé trois heures au total. À mon retour, on m’a dit que je devais rester confinée pendant 14 jours à mon appartement, explique-t-elle. Cette dernière habite depuis la fin de 2018 à la résidence Chartwell Les Écores, au bord de la rivière des Prairies.

J’ai alors communiqué avec le commissaire aux plaintes du CISSS de Laval, précise-t-elle. Quelques jours plus tard, elle obtient gain de cause. Elle a depuis repris ses marches au parc, à proximité de sa résidence.

Un couple, locataire dans une autre résidence Chartwell de la région de Montréal, a également été confiné récemment pendant 14 jours au retour d’un examen de moins d’une heure à l’hôpital. Ce sont des gens hyperactifs, cela les a affectés beaucoup de ne pas pouvoir sortir de leur appartement, explique leur fils, qui préfère respecter le désir de confidentialité de ses parents.

Chez Chartwell, la vice-présidente, santé et relations gouvernementales, Lucie Labbé, nous précise par écrit que jours au retour d’un rendez-vous médical en centre hospitalier ou en clinique médicale […] Dans certaines situations seulement, et au cas par cas, nous pouvons recommander l’isolement volontaire à certains résidents s’ils ont été exposés à un risque plus élevé de propagation, par exemple en milieu hospitalier dans des zones à risque”,”text”:”nous n’obligeons pas l’isolement préventif de 14jours au retour d’un rendez-vous médical en centre hospitalier ou en clinique médicale […] Dans certaines situations seulement, et au cas par cas, nous pouvons recommander l’isolement volontaire à certains résidents s’ils ont été exposés à un risque plus élevé de propagation, par exemple en milieu hospitalier dans des zones à risque”}}” lang=”fr”>nous n’obligeons pas l’isolement préventif de 14 jours au retour d’un rendez-vous médical en centre hospitalier ou en clinique médicale […] Dans certaines situations seulement, et au cas par cas, nous pouvons recommander l’isolement volontaire à certains résidents s’ils ont été exposés à un risque plus élevé de propagation, par exemple en milieu hospitalier dans des zones à risque.

Cette recommandation préventive ne peut être imposée à nos résidents et, si tel est le cas, nous allons remédier à la situation rapidement, ajoute Mme Labbé. Chartwell compte une quarantaine de résidences pour aînés au Québec.

Les Résidences Soleil ont également fait l’objet de critiques récemment en appliquant l’isolement préventif de 14 jours aux résidents de retour d’un rendez-vous médical.

Contactés par Radio-Canada, quatre établissements de santé de la région de Montréal (CISSS de Laval, CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal, CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal, CIUSSS du Centre-Ouest-de-l’Île-de-Montréal) nous ont indiqué être intervenus à plusieurs reprises auprès de résidences pour aînés, au cours des dernières semaines, afin de leur rappeler que le confinement de 14 jours n’était pas nécessaire après un rendez-vous ou un traitement à l’hôpital.

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