Condamnant d’emblée la mort tragique de George Floyd aux États-Unis, le premier ministre François Legault a appelé à poursuivre la lutte contre le racisme au Québec. « Ce n’est pas ça le genre de société qu’on veut », a-t-il assuré.

François Legault a pris quelques minutes au début de son point de presse quotidien sur la COVID-19, lundi, pour rappeler qu’il y a encore du travail à faire, aux États-Unis comme au Québec, pour combattre la discrimination raciale.

Tous les êtres humains sont tous égaux, tous pareils, peu importe la couleur de leur peau, a-t-il souligné.

Comme premier ministre du Québec, je dénonce fortement et je demande à tout le monde de continuer [le travail]; on sait malheureusement que ça existe encore. Il faut lutter contre le racisme.

Se disant solidaire de ceux qui ont été révoltés par le cas de George Floyd, cet Afro-Américain de 46 ans mort aux mains de la police à Minneapolis, le premier ministre a souligné que la manifestation qui a réuni des milliers de personnes dans les rues de Montréal, dimanche soir, s’était somme toute déroulée dans le calme.

Malheureusement, quelques casseurs ont brisé des vitrines, endommagé des commerces, volé des guitares entre autres, a-t-il reconnu. Ça, c’est inacceptable. Peu importe qu’on soit choqué, je ne pense pas qu’on aide la cause en faisant ça.

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a procédé à l’arrestation de 11 personnes, après que des commerces et des édifices eurent été vandalisés, pillés et incendiés dans le centre-ville.

Profilage racial et livre vert

Si la discrimination existe bel et bien au Québec, celle-ci n’est pas systémique, a nuancé M. Legault, s’éloignant ainsi des propos tenus par le premier ministre du Canada, un peu plus tôt en matinée. Le racisme envers les Noirs, la discrimination systémique, l’injustice – ça existe aussi chez nous, a déclaré Justin Trudeau à l’endroit des Canadiens lors d’un point de presse.

Je pense que la discrimination existe au Québec, mais il n’y a pas de discrimination systémique. Il n’y a pas de système de discrimination.

De l’avis de François Legault, les gens qui sont responsables de la discrimination représentent une petite minorité dans la province.

Et dans cette petite minorité se retrouve un petit nombre de policiers et policières qui choisissent un peu les gens qu’ils arrêtent, a-t-il soutenu.

La grande majorité des policiers n’en font pas, a-t-il précisé, faisant référence au profilage racial, soit l’intervention des autorités auprès de personnes racisées en raison, entre autres, de leur origine ou de la couleur de leur peau.

La question sera néanmoins étudiée par la vice-première ministre du Québec et ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, qui a déjà dévoilé en décembre dernier un livre vert sur la réalité policière au Québec.

Les actes discriminatoires dans les rangs des forces de l’ordre feront partie de la réflexion entamée par la ministre Guilbault et qui sera poursuivie par un comité consultatif. Dans ce livre vert, on regardera le rôle des policiers et comment s’assurer qu’il n’y ait pas de profilage racial, a indiqué François Legault.

Au terme de cette démarche, des recommandations pour améliorer le travail des policiers seront formulées dans un rapport à l’automne prochain.

En octobre 2019, un rapport commandé par la Ville de Montréal et mené par des chercheurs indépendants a conclu que les Noirs, les Autochtones et les jeunes Arabes étaient victimes de « biais systémiques liés à l’appartenance raciale » par les agents du SPVM. Le terme profilage racial n’était toutefois pas évoqué par les chercheurs, qui lui préféraient l’expression discrimination systémique.

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