Le Nouveau-Brunswick interdira sur son territoire les travailleurs étrangers temporaires, a annoncé le premier ministre de la province lors du point de presse quotidien sur le coronavirus, mardi.

Pour le moment, il est trop risqué de permettre à un plus grand nombre de personnes d’entrer dans la province, concède Blaine Higgs, soulignant les bons résultats de la province jusqu’à ce jour. Je ne vais pas m’excuser pour tenter de protéger les Néo-Brunswickois, ajoute-t-il.

Blaine Higgs dit avoir déjà informé la vice-première ministre du Canada, Chrystia Freeland, lundi soir de sa décision.

Ce sont des centaines de travailleurs du Mexique, des Philippines et de la Jamaïque qui ne franchiront pas les frontières de la province. Ces employés travaillent habituellement dans les industries des pêches et de l’agriculture pendant la saison estivale.

Cette interdiction d’entrée ne touche pas les quelque 1500 travailleurs déjà présents sur le territoire du Nouveau-Brunswick. La plupart de ces travailleurs, tout comme la population au Nouveau-Brunswick en général, sont sans emploi en ce moment, indique le premier ministre.

Des travailleurs du secteur de la pêche.

Le Nouveau-Brunswick accueille chaque année des milliers de travailleurs temporaires dans les secteurs de la pêche et de l’agriculture.

Photo : Radio-Canada

Le premier ministre a d’ailleurs lancé un appel aux travailleurs du Nouveau-Brunswick qui voudraient participer à ces industries au courant de l’été en déclarant qu’il compte sur eux. Nous avons tous notre part à faire pour garder notre province en sécurité, dit-il.

Si les industries des pêches et de l’agriculture manquent de travailleurs cet été, je compte sur les Néo-Brunswickois pour leur venir en aide.

Des travailleurs essentiels, selon certains

Le premier ministre Blaine Higgs a déjà exprimé son inquiétude par rapport à une arrivée massive de travailleurs de l’étranger dans le contexte de la crise sanitaire du nouveau coronavirus.

Au Nouveau-Brunswick, de 2500 à 3000 travailleurs étrangers temporaires, tous secteurs confondus, participent annuellement à l’économie de la province.

Le député provincial pour Kent-Nord, Kevin Arseneau, a déclaré mardi matin sur Twitter avoir reçu plusieurs questions concernant la possibilité que ces travailleurs ne puissent pas entrer au Nouveau-Brunswick cette année.

Il se dit inquiet de cette décision et de l’incidence qu’elle pourrait avoir sur certains secteurs. Il croit que ces travailleurs sont partie intégrante du fonctionnement de certaines industries.

Les travailleurs saisonniers sont essentiels au système alimentaire et agricole du Nouveau-Brunswick et doivent être autorisés à entrer au pays, souligne-t-il.

Lorsqu’on lui a demandé si le Nouveau-Brunswick pouvait interdire les travailleurs étrangers temporaires, le premier ministre Justin Trudeau a répondu aujourd’hui, lors de sa conférence de presse, que [l]es provinces auront des approches différentes. La situation diffère énormément à travers le pays. Les provinces vont faire des choix, dans leurs champs de compétence, qui s’avèrent les meilleurs.

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