Rappelant que la pandémie de COVID-19 a mis sérieusement à mal la situation financière des microbrasseries, Québec solidaire (QS) réclame de nouveau du gouvernement qu’il assouplisse la réglementation concernant la distribution de leurs produits.

Le parti voudrait que Québec autorise par décret les microbrasseurs à vendre leurs produits directement aux consommateurs, en ligne, ainsi que dans les marchés publics, et à pouvoir les leur livrer.

Pour le moment, si leur point de vente est fermé, ces brasseurs de bière doivent absolument passer par un détaillant pour vendre leurs produits.

Vincent Marissal répond à une question d'un journaliste.

Vincent Marissal, porte-parole de Québec solidaire en matière d’économie.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Les microbrasseurs demandent depuis longtemps qu’on facilite la distribution de leurs produits, mais là, il est vraiment minuit moins une. Si on veut éviter que nos microbrasseries tombent une à une comme des mouches, le gouvernement doit élargir leurs canaux de distribution afin de les aider à traverser la crise , a commenté Vincent Marissal dans un communiqué.

QS reprend ainsi une demande des microbrasseurs, qui disent solliciter ce changement depuis deux ans.

La SAQ livre du vin par la poste, la SQDC livre du cannabis par des transporteurs privés, alors pourquoi les brasseurs artisans, eux, ne peuvent pas livrer leurs produits directement auprès des consommateurs ou les vendre dans les marchés publics du Québec? questionne le propriétaire de la microbrasserie Le Cheval blanc, Jérôme Catelli Denys.

M. Catelli Denys, qui déplore que la pandémie ait conduit plusieurs de ses confrères au bord de la faillite, fait valoir qu’un allégement de la réglementation pourrait rapidement leur apporter un soutien rapide sans que le gouvernement ait à débourser quoi que ce soit.

Cet argument est repris par Pascal Fex, propriétaire de la brasserie artisanale le Saint-Graal.

On ne demande aucune subvention, seulement des allégements réglementaires pour nous aider à traverser la crise et relancer notre industrie. Le gouvernement demande aux entreprises d’innover dans la situation présente, c’est la moindre des choses qu’il permette aux producteurs artisanaux de bière de distribuer leurs produits pour passer au travers de la crise, dit-il.

Selon M. Fex, les pertes de revenus des microbrasseurs approchent actuellement des 85 %.

De la flexibilité demandée

Le propriétaire de la Brasserie artisanale Boswell, Nicolas Paquet, croit également que les microbrasseurs sont injustement soumis à des contraintes règlementaires.

On manque d’air. On ne peut pas être distribués chez les détaillants contrairement à la SAQ ou à d’autres institutions. On ne peut pas non plus livrer nos produits. On n’a pas le droit d’avoir même un site transactionnel en ligne pour vendre nos produits, déplore-t-il.

Le propriétaire de la microbrasserie Dieu du ciel, Jean-François Gravel, renchérit : Nous, comme brasseurs, on a un problème : on a des stocks présentement qu’on doit passer. Pour ça, on a besoin d’avoir une flexibilité au niveau de nos points de vente pour avoir une opération au minimum.

Sur les 250 microbrasseries de la province, 60 % d’entre elles ont moins de cinq ans d’existence.

En juin dernier, le bureau de la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, avait indiqué à Radio-Canada qu’il n’était pas possible d’adopter un décret pour permettre aux microbrasseries de faire de la livraison à domicile, puisque cela nécessiterait une modification législative.

Aujourd’hui, une porte-parole du cabinet de la ministre Guilbault a fait savoir dans un courriel transmis à Radio-Canada qu’une annonce serait faite bientôt pour aider l’industrie.

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