Les dirigeants des deux principaux partis politiques de la Saskatchewan ont fait de nombreuses promesses électorales pendant la campagne, particulièrement en ce qui concerne l’économie. Les promesses des partis sont-elles réalisables sur le plan financier?
Comme l’économie constitue l’un des enjeux les plus importants pour les électeurs saskatchewanais, Radio-Canada a demandé à des experts d’analyser certaines promesses économiques et fiscales.
Parti saskatchewanais : retour à l’équilibre budgétaire d’ici 2024
Le professeur agrégé d’économie à l’Université de Regina Jason Childs croit que, si la situation revient bientôt à ce qu’elle était avant la pandémie, le prochain gouvernement élu n’aura pas à faire trop de compressions pour renouer avec l’équilibre budgétaire.
Il croit toutefois qu’il pourrait être plus difficile d’atteindre l’équilibre budgétaire, si la pandémie de COVID-19 se poursuit au-delà du printemps 2021, que les prix du pétrole chutent considérablement ou encore que des partenaires commerciaux réduisent leur demande pour des produits saskatchewanais.
Si tel était le cas, cette promesse pourrait nécessiter une réduction des dépenses gouvernementales, une augmentation du taux d’imposition, ou les deux
, avance Jason Childs.
Pour sa part, le directeur du département de politique et d’études internationales à l’Université de Regina, Jim Farney, croit que cette promesse du Parti saskatchewanais est réaliste, mais qu’elle repose sur des prévisions optimistes.
Le politologue souligne que les projections du parti s’harmonisent avec celles du Fonds monétaire international.
Il ajoute que les prévisions indiquent toutefois que la province est actuellement dans l’un des environnements économiques les plus incertains qu’elle ait jamais vus. [La promesse du parti] est en quelque sorte basée sur les meilleures estimations disponibles. Il y a une grande marge d’erreur
.
Le NPD
: payer les services en imposant les plus nantisLe chef du Nouveau Parti démocratique (NPD) de la Saskatchewan, Ryan Meili, a promis d’investir davantage dans les services à la population si son parti est porté au pouvoir lors des élections.
Selon le NPDl’impôt de 1 % aux résidents de propriétés dont la valeur nette est supérieure à 15 millions de dollars. Le parti soutient que cela lui permettra de toucher environ 120 millions de dollars par année.
de la Saskatchewan, le financement de ces services se fera en partie grâce à l’argent qui sera récolté parLe professeur à l’Université de Regina Jim Farney affirme que la mise en place d’un impôt sur les gains en capital est bien difficile : Il est probable que les gens déplacent leurs capitaux.
Il estime que la déclaration du NPD sur les revenus que pourrait générer cet impôt repose sur l’hypothèse que les gens ne bougeront pas leurs actifs de la Saskatchewan
.
Le politologue Greg Poelzer estime que, bien que l’idée du NPDles gens qui payeront cet impôt, ce seront ceux de la classe moyenne
.
: il n’y a pas suffisamment de gens riches dans notre société ou dans une société provinciale pour payer cet impôt”,”text”:”La raison est la suivante: il n’y a pas suffisamment de gens riches dans notre société ou dans une société provinciale pour payer cet impôt”}}” lang=”fr”>La raison est la suivante : il n’y a pas suffisamment de gens riches dans notre société ou dans une société provinciale pour payer cet impôt
, avance-t-il.
Parti saskatchewanais : maintenir un faible taux d’imposition
Le politologue Jim Farney estime que cette promesse est réalisable, mais qu’elle suppose et exige que l’économie continue de croître
.
Il répète que la situation économique de la Saskatchewan est incertaine, non seulement en raison de la pandémie, mais aussi des changements importants que subit l’industrie de l’énergie, qui contribue grandement à l’économie de la province.
BP, commencer à délaisser l’industrie pétrolière et gazière”,”text”:”On commence à voir de grandes multinationales, comme BP, commencer à délaisser l’industrie pétrolière et gazière”}}” lang=”fr”>On commence à voir de grandes multinationales, comme BP , se mettre à délaisser l’industrie pétrolière et gazière
, explique-t-il. Et je crois que cela changera ou pourrait changer le profil économique de la Saskatchewan.
Le politologue Greg Poelzer croit lui aussi que cette promesse du parti de Scott Moe a des chances de se concrétiser.
Le Parti saskatchewanais sera capable de le faire, parce qu’il dépensera moins
que le Nouveau Parti démocratique (NPD) de la Saskatchewan, explique-t-il.
Si nous pensons que les prix des commodités [et] la croissance économique seront aussi importants que nous l’avons vu, je pense que c’est très faisable.
Les Saskatchewanais éliront un nouveau gouvernement le 26 octobre.
Photo : Radio-Canada / Rob Kruk
Le NPD
: prioriser les compagnies saskatchewanaisesS’il est élu, le chef néo-démocrate, Ryan Meili, souhaite adopter une politique d’approvisionnement, appelée Sask First, priorisant l’embauche de travailleurs et d’entreprises de la Saskatchewan pour la construction de routes, d’hôpitaux et d’écoles dans la province.
À maintes reprises pendant la campagne électorale, M. Meili a critiqué le gouvernement de Scott Moe pour avoir octroyé de gros contrats à des compagnies établies hors de la province et même à l’extérieur du Canada.
La Saskatchewan doit se plier aux modalités de l’Accord sur le commerce, l’investissement et la mobilité de la main-d’œuvre (NWPTA).
Qu’est-ce que le NWPTA
?C’est un accord qui crée un marché interprovincial sans barrières entre la Colombie-Britannique, l’Alberta, la Saskatchewan et le Manitoba. En vertu de cet accord, un accès ouvert et non discriminatoire doit être offert aux fournisseurs, afin que ceux-ci puissent soumettre leur candidature pour des travaux publics dans les quatre provinces de l’Ouest.
Cependant, des compagnies dirigées par des Autochtones pourraient être exemptées de certaines mesures du NWPTA
, selon Greg Poelzer.Il estime que, si de telles compagnies de la Saskatchewan faisaient des appels d’offres, la stratégie du NPD
pourrait fonctionner.