Dans une motion présentée jeudi matin à l’Assemblée nationale, le Parti québécois réclame au gouvernement fédéral des excuses officielles pour l’emprisonnement de centaines de Québécois lors de la crise d’Octobre. Le PLQ n’appuie pas l’initiative péquiste.

La motion présentée jeudi matin aux journalistes par le chef intérimaire du Parti québécois, Pascale Bérubé, propose :

Que l’Assemblée nationale souligne qu’il y a 50 ans, en octobre 1970, pas moins de 497 Québécoises et Québécois ont été injustement arrêtés et emprisonnés et 36000 personnes ont fait l’objet d’une perquisition abusive en raison de leur allégeance politique indépendantiste.“,”text”:”Que l’Assemblée nationale souligne qu’il y a 50 ans, en octobre 1970, pas moins de 497 Québécoises et Québécois ont été injustement arrêtés et emprisonnés et 36000 personnes ont fait l’objet d’une perquisition abusive en raison de leur allégeance politique indépendantiste.”}}” lang=”fr”>Que l’Assemblée nationale souligne qu’il y a 50 ans, en octobre 1970, pas moins de 497 Québécoises et Québécois ont été injustement arrêtés et emprisonnés et 36 000 personnes ont fait l’objet d’une perquisition abusive en raison de leur allégeance politique indépendantiste.


Qu’elle [l’Assemblée nationale] demande des excuses officielles de la part du premier ministre du Canada ainsi que l’ouverture complète des archives de toutes les institutions fédérales impliquées dans ces tristes événements, et ce, afin de faire une fois pour toutes la lumière sur cette période trouble de notre histoire.

En point de presse, Pascal Bérubé a expliqué qu’en ce 50e anniversaire de cette période trouble de l’histoire québécoise et canadienne, le dépôt de cette motion est un devoir de mémoire et une nécessité pour toutes ces personnes qui ont vu leurs droits bafoués dans le cadre de la Loi sur les mesures de guerre.

Il faut rappeler aujourd’hui la mémoire de Pierre Laporte, mais ces 497 Québécois et Québécoises injustement arrêtés et emprisonnés, c’est une question de principes et d’honneur. Ils doivent et elles doivent recevoir des excuses.

Rappelons que le 16 octobre 1970, le gouvernement de Pierre Elliot Trudeau avait déployé d’importantes forces militaires au Québec à la demande du premier ministre de l’époque, Robert Bourassa.

Ces renforts étaient destinés à aider les forces de l’ordre de la province à mater le Front de libération du Québec (FLQ), auteur de plusieurs attentats à la bombe et de l’enlèvement du diplomate britannique James Richard Cross et du vice-premier ministre du Québec Pierre Laporte, qui fut retrouvé mort dans une voiture le 17 octobre 1970.

Le recours à la Loi sur les mesures de guerre avait entraîné une série de rafles policières qui se sont soldées par des centaines d’arrestations, d’emprisonnements et des dizaines de milliers de perquisitions dans les milieux politiques, syndicaux, ouvriers et culturels favorables à l’indépendance du Québec.

Des soldats montent la garde devant la résidence du diplomate britannique James Cross après son enlèvement par le FLQ en octobre 1970.

Des soldats montent la garde devant la résidence du diplomate britannique James Cross après son enlèvement par le FLQ en octobre 1970.

Photo : La Presse canadienne

On a volé la liste des membres du Parti québécois, on a fait de l’espionnage […] Les fédéraux ont pressé fort sur le crayon, rappelle M. Bérubé.

: “Vous n’avez plus de droits, on pourrait vous tirer”.”,”text”:”Le gouvernement canadien a abusé de la situation pour mettre une pression terrible, pour dire à la jeunesse québécoise qui a été arrêtée: “Vous n’avez plus de droits, on pourrait vous tirer”.”}}” lang=”fr”>Le gouvernement canadien a abusé de la situation pour mettre une pression terrible, pour dire à la jeunesse québécoise qui a été arrêtée : “Vous n’avez plus de droits, on pourrait vous tirer”.

Défoncer des portes en pleine nuit avec de coups de botte, ça a laissé des traces.

Le fédéral a appliqué avec beaucoup de force la Loi sur les mesures de guerre et a suggéré la Loi sur les mesures de guerre, quoiqu’en pense Marc Lalonde aujourd’hui, poursuit le chef péquiste.

Le PLQ n’appuie pas la motion

La motion péquiste, qui jouit déjà de l’appui du gouvernement Legault et de Québec solidaire, n’a pas obtenir l’adhésion des libéraux, qui refusent de joindre leur voix à celles de leurs collègues de l’Assemblée nationale pour demander ces excuses du fédéral.

Courtisé par le Parti québécois en vue de présenter une motion unanime, le leader de l’opposition officielle, André Fortin, a décliné l’offre.

Avec une motion unanime, le message serait fort. Il y a un rendez-vous avec l’histoire, on doit y participer.

Tiédeur à Ottawa

Questionné en matinée sur les voix qui s’élèvent pour que son gouvernement présente des excuses officielles sur cette question, le premier ministre Justin Trudeau a convenu que c’est certain que les événements d’octobre 1970 ont été très difficiles pour bien des Québécois.

Je pense qu’il faut commencer par avoir une pensée pour la famille de Pierre Laporte pour qui cet anniversaire ramène de très douloureux souvenirs.

Le gouvernement Trudeau a multiplié ces dernières années les excuses envers des pensionnaires autochtones, les Juifs refoulés en 1939, les LGBTQ2, les communautés sikhe, musulmane et hindoue pour l’incident du Komagata Maru, ou encore à Omar Khadr. Cependant, jusqu’ici, il n’a pas montré de volonté pour solliciter le pardon des personnes victimes des rafles de la crise d’Octobre.

Malgré les demandes du Bloc québécois et du NPD, qui s’était opposé à l’époque au recours à la Loi sur les mesures de guerre au Québec, Justin Trudeau ne semble pas pressé de rouvrir ce douloureux chapitre de l’histoire du pays et de son histoire familiale dans la mesure où c’est son père, Pierre Elliot Trudeau, qui dirigeait le pays à l’époque.

: Forillon, Mirabel et la crise d’Octobre”,”text”:”Il a dit qu’on pouvait aborder les questions qui relèvent de son père […] Justin Trudeau s’est excusé sur plein d’enjeux importants sauf trois: Forillon, Mirabel et la crise d’Octobre”}}” lang=”fr”>Il a dit qu’on pouvait aborder les questions qui relèvent de son père […] Justin Trudeau s’est excusé sur plein d’enjeux importants sauf trois : Forillon, Mirabel et la crise d’Octobre, a rappelé Pascal Bérubé.

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