Le projet de loi C-4 (autrefois C-2), sur la relance économique et le soutien aux travailleurs touchés par la COVID-19, constituera un « vote de confiance » pour le gouvernement minoritaire de Justin Trudeau, a annoncé mardi son leader parlementaire Pablo Rodriguez. L’exercice a toutefois peu de chance de mener les Canadiens aux urnes.

S’exprimant sur Twitter en matinée, M. Rodriguez a ainsi soutenu que les Canadiens ne peuvent plus attendre.

On est dans la deuxième vague de COVID-19, mais on a un plan, a-t-il assuré. Notre projet de loi sur les congés de maladie et l’aide aux familles en fait partie. On va considérer le vote sur celui-ci comme un vote de confiance.

On doit avancer, a-t-il encore ajouté.

Pablo Rodriguez se lève en Chambre.

Le leader parlementaire du Parti libéral du Canada, Pablo Rodriguez.

Photo : La Presse canadienne / Justin Tang

Ce projet de loi permettra entre autres de créer trois nouvelles prestations d’assurance emploi pour les travailleurs qui n’ont plus accès à la Prestation canadienne d’urgence – arrivée à échéance le 27 septembre –, mais dont les revenus sont toujours impactés par la COVID-19, et ce, sans qu’ils aient droit au programme d’assurance emploi dans sa forme actuelle.

S’il semble défier les partis d’opposition de le faire tomber et de déclencher une campagne électorale, le gouvernement libéral est toutefois dans une bonne position pour éviter un tel scénario en pleine deuxième vague de COVID-19.

Cette possibilité est en effet peu probable, puisque le chef néo-démocrate Jagmeet Singh a déjà indiqué que son parti allait voter en faveur du projet de loi.

Le Nouveau Parti démocratique est enclin à offrir son soutien aux libéraux puisque ceux-ci ont accepté d’augmenter de 100 $ les prestations hebdomadaires pour certains travailleurs et d’étendre les critères d’admissibilité pour le congé de maladie payé par le gouvernement fédéral.

Ensemble, les libéraux (156) et les néo-démocrates (24) détiennent 180 sièges à la Chambre des communes, ce qui leur procure une majorité.

Débats limités

Le vote de confiance sur ce projet de loi pourrait avoir lieu tard dans la nuit de mardi à mercredi. Le Sénat prévoit déjà de siéger à ce sujet mercredi.

Avec l’appui des néo-démocrates, des verts et de députés indépendants, les libéraux sont parvenus à faire adopter une motion (173 contre 142) visant à limiter les débats afin de procéder au vote le plus rapidement possible. Conservateurs et bloquistes ont voté contre et vivement dénoncé la stratégie du gouvernement.

La manœuvre a même été qualifiée de dictatoriale par la chef adjointe du Parti conservateur, Candice Bergen, lors de la période de questions mardi après-midi.

Le premier ministre Justin Trudeau a répliqué à ces attaques, affirmant qu’il s’agit de petite politique.

Le discours du Trône doit déjà faire l’objet d’un vote de confiance. Le NPD a indiqué qu’il appuierait le gouvernement tandis que les conservateurs voteront contre.

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