Un casse-tête se dessine pour les parents des quelque 52 000 enfants qui fréquentent des services de garde en milieu familial. Pour éviter une grève générale illimitée à compter de lundi matin, une ultime rencontre de négociations a lieu vendredi pour trouver une solution au bras de fer qui oppose depuis 18 mois le gouvernement du Québec et le syndicat des responsables de services éducatifs en milieu familial.

septembre et de la grève générale illimitée, c’est la négo de la dernière chance parce que tous les jours, il y a des responsables de services de garde qui nous appellent pour nous dire qu’ils ferment leurs services, qu’ils n’arrivent plus, qu’ils ne sont plus capables et qu’ils n’arrivent plus financièrement”,”text”:”Au-delà de la date butoir du 21septembre et de la grève générale illimitée, c’est la négo de la dernière chance parce que tous les jours, il y a des responsables de services de garde qui nous appellent pour nous dire qu’ils ferment leurs services, qu’ils n’arrivent plus, qu’ils ne sont plus capables et qu’ils n’arrivent plus financièrement”}}” lang=”fr”>Au-delà de la date butoir du 21 septembre et de la grève générale illimitée, c’est la négo de la dernière chance, parce que tous les jours, il y a des responsables de services de garde qui nous appellent pour nous dire qu’ils ferment leurs services, qu’ils n’y arrivent plus, qu’ils ne sont plus capables et qu’ils n’y arrivent plus financièrement, affirme Valérie Grenon, présidente de la Fédération des intervenantes en petite enfance de la Centrale des syndicats du Québec FIPEQ-CSQ.

Le nœud du problème est le calcul de la rémunération. Le gouvernement ne verse pas de salaire aux responsables des 10 000 services éducatifs en milieu familial. Ces derniers reçoivent une subvention en fonction de leurs heures d’ouverture et du nombre d’enfants qu’ils accueillent.

Valérie Grenon, présidente de la Fédération des intervenantes de la petite enfance, CSQ.

Valérie Grenon, présidente de la FIPEQ-CSQ, se dit prête à négocier toute la fin de semaine si le gouvernement fait preuve d’ouverture.

Photo : Radio-Canada

La grande majorité de ces milieux de garde ouvrent leurs portes 50 heures par semaine pour répondre aux besoins des familles et accueillent en moyenne six enfants. Selon le calcul du syndicat, le taux horaire des travailleurs est moins élevé que le salaire minimum si on tient compte de leurs dépenses. 000$, soit l’équivalent de 12,42$ de l’heure”,”text”:”Sur leur déclaration d’impôt, ce qu’ils déclarent c’est en moyenne 32000$, soit l’équivalent de 12,42$ de l’heure”}}” lang=”fr”>Sur leur déclaration d’impôt, ce qu’ils déclarent, c’est en moyenne 32 000 $, soit l’équivalent de 12,42 $ de l’heure, indique Mme Grenon, qui rappelle que le salaire minimum au Québec a été fixé à 13,10 $ de l’heure.

Le syndicat réclame 16,75 $ de l’heure, ce qui correspond au taux horaire des éducatrices sans formation dans les centres de la petite enfance (CPE). Le gouvernement lui offre l’équivalent de 12,83 $ de l’heure.

Mettre la clé sous la porte

Sandra Desrochers, éducatrice en milieu familial.

Sandra Desrochers a songé à fermer son service de garde en milieu familial si les négociations n’aboutissent pas.

Photo : Radio-Canada

Pour plusieurs responsables de services éducatifs en milieu familial, l’issue de la négociation leur fera décider s’ils continuent ou réorientent leur carrière. $ de l’heure, c’est pas beaucoup”,”text”:”Pour beaucoup d’entre nous, le gros coup qu’on va donner, c’est la grève générale illimitée, parce qu’on veut se faire entendre. Pour plusieurs, c’est la dernière tentative qu’on se donne, parce qu’aujourd’hui, vivre avec 12,42$ de l’heure, c’est pas beaucoup”}}” lang=”fr”>Pour beaucoup d’entre nous, le gros coup qu’on va donner, c’est la grève générale illimitée, parce qu’on veut se faire entendre. Pour plusieurs, c’est la dernière tentative qu’on se donne, parce qu’aujourd’hui, vivre avec 12,42 $ de l’heure, c’est pas beaucoup, rappelle Sandra Desrochers, qui accueille des enfants chez elle depuis 12 ans. L’éducatrice, qui habite Plessisville, dans le Centre-du-Québec, ne voit plus aucun avantage à continuer à offrir le service en milieu familial. Comme je suis une éducatrice formée, c’est facile de dire “je vais aller en CPE”, parce que je vais déjà gagner un meilleur salaire, soutient-elle.

Elle ne serait pas la première à mettre la clé sous la porte; c’est une tendance qui s’observe depuis cinq ans déjà au Québec. Entre 2018 et 2019, près 3000 places ont disparu dans le réseau de garde en milieu familial.

La COVID n’a pas aidé! C’est la goutte qui a fait déborder le vase. Ça rend les journées interminables, avec la désinfection.

La crise de la COVID a accentué le phénomène et, entre les mois de mars et juin, entre 500 et 600 services de garde en milieu familial ont fermé temporairement leurs portes, et 300 de façon permanente.

Une dernière chance à la négociation

Une dernière rencontre est prévue vendredi pour tenter d’éviter la grève, et le syndicat semble laisser une dernière chance à la négociation. Je ne suis pas prête à dire qu’on est dans un cul-de-sac, mais il faut qu’on se prépare à une grève générale illimitée, parce qu’on ne sent pas de volonté de la part du ministre de la Famille de vouloir régler, dit Valérie Grenon, de la FIPEQ-CSQ. Elle se dit prête à négocier toute la fin de semaine si le gouvernement fait preuve d’ouverture.

Au bureau du ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, on ne veut surtout pas négocier sur la place publique, mais on souligne par courriel que la rencontre prévue aujourd’hui est la 37e en vue du renouvellement de la convention avec la FIPEQ-CSQ. Quant à la possibilité d’une grève générale illimitée, on se désole que le syndicat fasse peser cette pression supplémentaire sur les épaules des parents.

Les éducatrices ont le droit de vouloir se faire entendre en dehors de la table des négociations, mais il est dommage que ce soient les familles qui voient leur quotidien chamboulé en faisant les frais des moyens de pression. Les parents ont subi suffisamment de casse-tête aux débuts de la pandémie pour concilier famille et travail, écrit-on.

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