La bonne gestion de la pandémie de COVID-19 fera partie des priorités du Parti québécois (PQ) cet automne, tout comme le dossier de la langue française et celui du nationalisme économique.

En conférence de presse à la veille de la reprise des travaux parlementaires à Québec, lundi, le chef intérimaire de la formation, Pascal Bérubé, a indiqué ce que sa formation comptait faire pour répondre aux besoins actuels des Québécois.

D’abord, dans ce que M. Bérubé qualifie de l’un des gestes les plus importants de cette semaine, le PQ compte proposer mardi à l’Assemblée nationale le lancement d’une véritable commission d’enquête indépendante sur les décès survenus dans les CHSLD du Québec.

Celle-ci, qui permettrait d’assigner des témoins, pourrait vraiment aller au fond des choses, pense-t-il, beaucoup plus que l’enquête publique annoncée par la coroner en chef du Québec ou celle qui sera tenue par la protectrice du citoyen.

M. Bérubé considère que la gestion de la pandémie a été un échec. Il en veut pour preuve les quelque 5000 décès déplorés chez les aînés québécois.

C’est un des pires taux au monde. […] Le Québec compte pour 23 % de la population canadienne et revendique 63 % des décès. Il n’y a pas de quoi se péter les bretelles.

Le PQ entend aussi demander des comptes au gouvernement caquiste au sujet de la transparence dont il dit faire preuve envers les citoyens en ce qui a trait à la pandémie.

Il reproche notamment au gouvernement de ne pas avoir tenu de procès-verbaux des rencontres tenues entre le premier ministre, François Legault, et le directeur national de santé publique, Horacio Arruda, au cours du printemps, lorsqu’ils discutaient des mesures à prendre pour contenir l’épidémie au Québec.

Pascal Bérubé laisse aussi entendre que le gouvernement n’a plus vraiment la volonté de mettre fin à l’omerta souvent évoquée dans le milieu de la santé. Il y a une certaine désinvolture face à ces questions, et je trouve ça préoccupant, a-t-il lancé.

Le français et l’économie

Lui-même porte-parole de sa formation en matière de langue française, M. Bérubé affirme qu’CAQ“,”text”:”il y a beaucoup de résistance d’éléments non nationalistes à la CAQ”}}” lang=”fr”>il y a beaucoup de résistance d’éléments non nationalistes à la CAQ qui ne sont pas convaincus de la nécessité de protéger le français.

Il invite donc le gouvernement à s’entendre sur des mesures à ce sujet.

Le PQ a dans ses cartons des propositions minimales, entre autres sur l’affichage, sur la promotion du français à l’école ou sur le français comme langue de travail, d’après son leader.

Il dit également vouloir parler d’économie, mais surtout de nationalisme économique.

En matière d’affaires, je crois qu’on manque beaucoup de bonnes occasions de plaider l’essentiel. L’essentiel, c’est l’achat local, le développement de nos entreprises, c’est l’agroalimentaire, estime Pascal Bérubé.

Il déplore le fait que le gouvernement Legault compte proposer cet automne une nouvelle mouture du projet de loi 61, qu’il qualifie de plan d’accélération des engagements électoraux de la CAQ, comme la construction de nouvelles écoles et de maisons des aînés.

Je suis d’avis que la relance [économique] doit passer par d’autres secteurs que ce qui a été identifié, commente-t-il, disant qu’après avoir eu des discussions à ce sujet dans sa circonscription, beaucoup de petits entrepreneurs lui ont dit avoir besoin d’aide.

Plainte à la SQ

Le chef du PQ a par ailleurs confirmé qu’il avait déposé une plainte à la Sûreté du Québec (SQ) lundi matin, en raison d’un individu qui prétend que ma conjointe [Annie-Soleil Proteau] et moi ne pourrons bientôt “plus marcher dans les rues” et que nous sommes des “traîtres”. Alors, j’ai la couenne plutôt dure, mais là, on vient d’embarquer ma conjointe là-dedans. Là, je vois rouge, a-t-il affirmé.

M. Bérubé a indiqué que la SQ lui avait signifié qu’elle allait faire une enquête.

C’est une menace. Collectivement, il ne faut pas banaliser ça. Il faut envoyer un message très fort. Je ne vais pas laisser passer ça. Je ne vais pas vivre dans la peur.

L’individu en question, qui porte le pseudonyme de Lys Patriote, s’est toutefois excusé pour ses propos lundi matin sur Twitter.

Je voudrais m’excuser pour un tweet que certaines personnes ont trouvé menaçant. Ce n’est pas ça. Je voulais exprimer que l’opposition ne fait pas sa job, a-t-il plaidé.

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