C’est jour de rentrée pour des centaines d’élèves dans les écoles francophones de l’Ontario. Pour la première fois depuis mars, les cours de récréation s’animent à travers la province. Mais le tableau est bien différent cette année.

Je me sens horriblement nerveuse, indique Maya, une élève de 4e année à l’École élémentaire Pierre-Elliott-Trudeau à Toronto.

Si le masque parvient à camoufler quelques émotions, le regard de certains parents et enfants témoigne du caractère unique de cette rentrée scolaire.

Des scènes de retrouvailles sur fond d’inquiétudes

On est un peu inquiets, souligne Suzanne Skinner, mère de deux enfants. Peut-être qu’il va y avoir des cas de COVID plus tard dans l’année. On se prépare pour ça.

Le nombre de cas de COVID-19 dans les écoles du Québec préoccupe les parents ontariens. Or, le ministre de l’Éducation de l’Ontario, Stephen Lecce, a tenté de les rassurer samedi.

Selon lui, l’Ontario en fait plus que le Québec, notamment en imposant le port du masque en classe à partir de la 4e année.

En dépit des incertitudes de la rentrée, le panorama donne également lieu à des scènes de retrouvailles mardi matin.

À quelques pas de l’école, des élèves scandent les noms de leurs camarades qui arrivent au loin avec leurs parents. Certains n’ont pas vu leurs amis depuis plus de cinq mois.

Je me sens très excitée de voir tout le monde, fait valoir Esmée, une élève de 5e année.

Je voulais juste tellement aller à l’école et voir tout le monde.

Esmée, Félix et leur père posent avec leurs masques devant la clôture de l'École élémentaire Pierre-Elliott-Trudeau à Toronto.

Esmée s’est rendue à l’école à vélo en compagnie de son père et de son frère Félix, un élève de 3e année.

Photo : Radio-Canada / Thalia D’Aragon-Giguère

La préparation comme clé du succès, selon des parents

Plusieurs parents ont préféré ne rien laisser au hasard pour ce retour en classe hors de l’ordinaire. Certains ont profité de l’été pour préparer leurs enfants au port du masque afin de calmer les inquiétudes.

On est prêts, mentionne Maria Comino, une mère de trois enfants. C’est un bon sentiment d’être ici.

On veut être ici. On avait envie depuis le mois de mars.

Nadège Pelte indique, elle aussi, avoir pratiqué le port du masque à la maison avec ses deux enfants. On s’est entraînés, souligne-t-elle. Ils ont testé différents masques pour voir lesquels étaient confortables et maintenant il faut faire avec.

Suivant les directives de leur bureau de santé publique local, certaines écoles ont rendu le couvre-visage obligatoire pour tous les élèves à partir de la 1re année.

Un semblant de normalité

Entassés avec leurs masques près du débarcadère, des parents échangent quelques mots dans un esprit de camaraderie.

Certains d’entre eux se réjouissent du retour à l’école. Comme parent, c’est [retrouver] l’équilibre avec le travail, mentionne Suzanne Skinner.

D’autres parents s’étonnent de l’aisance de leurs enfants. C’est un sentiment comme [celui de] l’année passée, exprime Monika Goodluck. année connaît quelques amis dans sa classe alors ça se déroule bien.”,”text”:”Ma fille de 3eannée connaît quelques amis dans sa classe alors ça se déroule bien.”}}” lang=”fr”>Ma fille de 3e année connaît quelques amis dans sa classe alors ça se déroule bien.

Pour moi, c’est plus [de savoir si] les enseignants et l’administration se sentent tranquilles et ont confiance en eux-mêmes, parce que c’est eux qui donnent le ton pour les élèves.

Elle se dit par ailleurs rassurée par la rentrée scolaire échelonnée à l’École élémentaire Pierre-Elliott-Trudeau. Ça donne une chance de bien s’organiser, mentionne-t-elle.

Plusieurs écoles procèdent ainsi à un retour en classe progressif, permettant au personnel d’expliquer les protocoles sanitaires en place à un nombre réduit d’élèves.

De nouvelles habitudes pour les petits comme les grands

Une élève du secondaire qui porte un masque descend de l'autobus scolaire.

En Ontario, les élèves de la 4e à la 12e année ont l’obligation de porter un couvre-visage dans les transports scolaires.

Photo : Associated Press / Douglas R. Clifford

Le gouvernement de l’Ontario encourage les parents et les élèves à trouver d’autres options que le transport scolaire afin d’atténuer la pression sur le réseau d’autobus.

Si la pénurie de chauffeurs se fait sentir partout dans la province, à Sudbury, ce sont 23 circuits d’autobus scolaires qui ont été suspendus, faute de conducteurs.

Normalement, je prendrais l’autobus, indique Ethan Andria, un élève de 12e année à l’École secondaire catholique Sainte-Trinité à Oakville. Avec le virus, mon père a décidé de me conduire [lui-même].

Bien que l’adolescent de 17 ans s’estime en sécurité au moment de retourner à l’école, il se désole de constater la manière dont les classes ont été réparties.

[Dans] mon groupe, on est la moitié de nos amis alors c’est différent. Mon meilleur ami est dans l’autre groupe donc ça va être difficile.

Olivia Koffi, une élève de 16 ans, se dit particulièrement nerveuse à l’idée de retourner en classe. Je ne sais pas comment ça va se passer.

Olivia Koffi en entrevue devant l'école secondaire catholique Sainte-Trinité à Oakville.

Olivia Koffi se dit nerveuse au moment de franchir les murs de l’école.

Photo : Radio-Canada

Si plusieurs questions demeurent à ce jour en suspens, ses pensées sont essentiellement orientées vers ses amis.

Le fait que je ne les verrai pas tous me rend triste, avoue Olivia Koffi.

C’est à leurs côtés qu’elle aurait souhaité vivre cette nouvelle étape.

Notre dossier : La COVID-19 en Ontario

Avec des informations de Marie-Hélène Ratel, Colin Côté-Paulette et Cédric Lizotte

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