Les régions de la Capitale-Nationale, de l’Outaouais, de l’Estrie et de Laval sont considérées en état de « préalerte » en vertu du nouveau système d’alertes régionales à quatre paliers dévoilé par Québec en vue d’une seconde vague de COVID-19.

Cela signifie que la transmission communautaire y est à la hausse, qu’il y a des feux qui sont allumés, a indiqué mardi le ministre de la Santé, Chistian Dubé, en conférence de presse. C’est un premier signal d’alarme, a-t-il résumé.

Les quatre régions mises en préalerte doivent s’attendre à faire l’objet de plus d’inspections de la part de la Commission des normes, de l’équité et de la santé et sécurité du travail (CNESST) ou de la direction de la santé publique.

Les citoyens et les entreprises de ces régions doivent aussi s’attendre à recevoir plus de contraventions, a précisé M. Dubé, ajoutant que la ministre de la Sécurité publique annoncerait bientôt des mesures plus coercitives à cette fin.

On a dit qu’on avait été assez patient, durant l’été, parce que c’était l’été, [et] on avait vu qu’il n’y avait pas de contamination importante, a expliqué le ministre de la Santé.

Ce que Mme Guilbault est en train regarder avec son équipe en ce moment, c’est comment elle va arrimer une progression de ces mesures avec notre code de couleur.

Aujourd’hui, je ne suis pas capable de vous les donner, mais […] au cours des derniers jours, on a déjà commencé à donner […] plus de contraventions, parce qu’on savait que, dans le jaune, on devait commencer à le faire, a-t-il précisé.

La décision de placer ces quatre régions en état de préalerte a été prise en raison des bilans régionaux constatés au cours de la semaine qui s’est terminée samedi. Elle sera réévaluée au terme du prochain bilan hebdomadaire.

Selon le directeur national de santé publique, le Dr Horacio Arruda, aucune tendance spécifique n’est observée dans chacune des régions en état de préalerte.

En Estrie, des facteurs de compréhension ethnoculturels sont entrés en jeu, a-t-il dit, mais la situation serait sur le point d’être maîtrisée de nouveau. D’autres éclosions sont plutôt attribuables à des fêtes privées, comme des mariages.

La contamination, elle est communautaire, et parce qu’elle est communautaire, elle se propage dans nos milieux de vie, et nos milieux de soins, jusque dans nos écoles.

Entre le rouge et le vert

Toutes les autres régions administratives du Québec, y compris celle de Montréal, épicentre de l’épidémie le printemps dernier, sont actuellement au premier palier, associé à la couleur verte dans le nouveau système de Québec.

Système d'alertes régionales et d'intervention graduelles à 4 paliers.

Système d’alertes régionales et d’intervention graduelles à 4 paliers.

Photo : .

Cela signifie que seules les mesures de base sont requises de la part de tout un chacun : distanciation physique, lavage des mains, port du masque, etc.

Autrement dit, ces régions demeurent dans la nouvelle normalité, selon l’expression utilisée par M. Dubé. Des mesures additionnelles temporaires pourraient tout de même y être adoptées si besoin est.

Les régions en préalerte sont identifiées par la couleur jaune. Si la situation y empire, elles pourraient passer aux deux derniers niveaux, soit orange (alerte modérée) ou rouge (alerte maximale).

Passer du jaune au vert, ça peut se faire en appliquant les mesures [requises], en les intensifiant […]. Mais quand on va passer à l’orange et au rouge, va prendre beaucoup plus d’efforts pour revenir en arrière.

Des régions qui seront classées orange seront frappées de mesures intermédiaires pouvant inclure davantage de restrictions, d’interdictions voire de fermetures de façon sélective.

Lorsque des régions passeront au rouge, certaines activités y seront restreintes, sinon carrément interrompues, a prévenu le ministre Dubé.

Une série de critères pour réévaluer la situation

Le choix du palier pour chaque région sera revu chaque semaine en fonction de trois critères, soit la situation épidémiologique dans la région, le contrôle de la transmission et la capacité du système de soins.

Une analyse qualitative, tenant compte par exemple du nombre de cas déclarés par million d’habitants et du nombre d’éclosions, sera aussi effectuée, a précisé le ministre Dubé.

Si le système annoncé par Québec repose d’abord sur les régions administratives de la province, ces dernières seront aussi découpées en sous-régions aux fins de l’exercice, a précisé le ministre Dubé.

Tableau illustrant l'approche adaptée aux différentes régions et aux différents milieux.

Selon le niveau d’alerte, certaines activités seront restreintes.

Photo : .

Le système provincial d’alertes vise à assurer une gradation des mesures selon le niveau de risque que représente la maladie, afin d’éviter qu’une région ne se retrouve frappée par une forme de confinement du jour au lendemain.

Avec ce système, le gouvernement cherche non seulement à offrir de la prévisibilité à la population, a dit Christian Dubé, mais aussi à la responsabiliser.

Pour moi, la solution elle est simple : dans chacune des régions, la solution est entre nos mains. Je ne ferai pas de mauvais jeu de mots en disant “il ne faut pas s’en laver les mains”; il faut continuer à se laver les mains.

Plusieurs ministres du gouvernement ont déjà indiqué qu’il est hors de question que les Québécois soient reconfinés à la grandeur de la province, comme cela a été le cas au début de la pandémie le printemps dernier.

Si jamais il y avait du confinement, ça se ferait par région, et je dirais même par sous-région, a lui-même déclaré le premier ministre François Legault jeudi dernier.

Add Your Comment