Contre toute attente, sauf celle qui aura fait durer le suspense de sa nomination tard dans la nuit, Erin O’Toole a officiellement pris la direction du Parti conservateur du Canada, lundi, en l’emportant avec 57 % des voix au troisième tour de scrutin. Une victoire célébrée main dans la main avec Andrew Scheer, contraintes sanitaires expédiées aux vestiaires, alors que s’élevait la pugnacité de ce vétéran de l’armée de l’air qui n’a pas déserté le navire conservateur après une première défaite à la course à la chefferie en 2017.

Trois jours plus tard, le nouveau chef du Parti conservateur du Canada a accordé une entrevue au chef d’antenne du Téléjournal Patrice Roy, dans laquelle il aborde les questions liées à la relance économique, la prorogation du Parlement, le déficit budgétaire, la possibilité d’élections hâtives, la défense des droits des citoyens, les enjeux sociaux, l’unicité du Québec et le conservatisme.

Patrice Roy : Quand vous êtes entré dans cette course, pensiez-vous dès le début que c’était possible?

Erin O’Toole : underdog [candidat sous-estimé], bien sûr, mais j’ai une équipe extraordinaire d’un océan à l’autre. On a travaillé plus fort. Je suis très fière d’elle, surtout sur le terrain au Québec. Grâce à elle, j’ai gagné et je suis prêt à gagner la prochaine élection aussi.”,”text”:”Oui, j’étais l’underdog [candidat sous-estimé], bien sûr, mais j’ai une équipe extraordinaire d’un océan à l’autre. On a travaillé plus fort. Je suis très fière d’elle, surtout sur le terrain au Québec. Grâce à elle, j’ai gagné et je suis prêt à gagner la prochaine élection aussi.”}}” lang=”fr”>Oui, j’étais l’underdog [candidat sous-estimé], bien sûr, mais j’ai une équipe extraordinaire d’un océan à l’autre. On a travaillé plus fort. Je suis très fière d’elle, surtout sur le terrain au Québec. Grâce à elle, j’ai gagné et je suis prêt à gagner la prochaine élection aussi.

PR : Comme chef conservateur, est-ce que vous souhaitez faire tomber le gouvernement Trudeau le plus tôt possible? Dès le discours du Trône?

Erin O’Toole : Non, ma priorité est le bien-être des Canadiens et Canadiennes et le bien-être des PME. On doit avoir un plan pour la relance économique et je suis en politique pour ça. Mais c’est important d’être prêt, aussi, parce que le gouvernement Trudeau joue le jeu politique avec le discours du Trône et on va être prêt pour l’élection. Mais je vais me concentrer sur le bien-être des Canadiens.

milliards de dollars, un niveau de chômage très élevé. C’est important d’avoir un plan devant nous, maintenant. Je suis un homme d’action, j’ai un plan, on a une équipe extraordinaire […]. L’élection serait le choix du premier ministre Trudeau.”,”text”:”Il a prorogé le Parlement après le scandale WE [l’affaire UNIS, en français] pendant une pandémie. On a un déficit de plus de 300milliards de dollars, un niveau de chômage très élevé. C’est important d’avoir un plan devant nous, maintenant. Je suis un homme d’action, j’ai un plan, on a une équipe extraordinaire […]. L’élection serait le choix du premier ministre Trudeau.”}}” lang=”fr”>Il a prorogé le Parlement après le scandale WE [l’affaire UNIS, en français] pendant une pandémie. On a un déficit de plus de 300 milliards de dollars, un niveau de chômage très élevé. C’est important d’avoir un plan devant nous, maintenant. Je suis un homme d’action, j’ai un plan, on a une équipe extraordinaire […]. L’élection serait le choix du premier ministre Trudeau.

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Portraits de Patrice Roy et d'Erin O'Toole par Skype.

PR : Est-ce que vous pensez que le gouvernement Trudeau a trop dépensé pendant la pandémie? Est-ce que vous allez proposer un remède de cheval pour réduire le déficit?

Erin O’Toole : Le gouvernement Trudeau était lent et naïf pour [ce qui est de] la réponse après la pandémie, particulièrement [sur] la frontière en février. Maintenant, on doit avoir un plan pour réduire les programmes d’urgence comme la PCU et les autres, mais d’une manière juste et équitable pour tous.

J’ai un plan pour ça. On doit créer des emplois, des opportunités pour nos jeunes, pour nos travailleurs. Ce sera une priorité pour moi, comme chef de l’opposition. Parce que j’ai travaillé pendant une décennie dans le secteur privé avant ma carrière en politique.

PR : Est-ce que, pour arriver à un plus petit déficit, vous allez devoir faire des compressions ou miser sur l’augmentation de l’économie?

Erin O’Toole : Je vais grossir notre économie, notre PIB et ce sera mon approche. On doit équilibrer le budget. […] On doit aider les entreprises et les travailleurs d’une manière juste. Je vais parler avec mon caucus la semaine prochaine, et on va parler d’un plan pour le Canada.

Trudeau.”,”text”:”On doit aider nos partenaires, les provinces, incluant le gouvernement Legault. On doit travailler en étroite collaboration sur la santé, nos aînés, et je vais avoir un plan pour travailler ensemble sur les CHSLD et les enjeux après la pandémie. Le gouvernement conservateur va être un gouvernement sérieux et avec beaucoup d’éthique. C’est important d’avoir une approche différente de M.Trudeau.”}}” lang=”fr”>On doit aider nos partenaires, les provinces, incluant le gouvernement Legault. On doit travailler en étroite collaboration sur la santé, nos aînés, et je vais avoir un plan pour travailler ensemble sur les CHSLD et les enjeux après la pandémie. Le gouvernement conservateur va être un gouvernement sérieux et avec beaucoup d’éthique. C’est important d’avoir une approche différente de M. Trudeau.

PR : Est-ce que vous voulez amener le parti plus au centre, sachant que le vote des conservateurs sociaux vous a aidé?

Erin O’Toole : J’ai été élu comme un député pro-choix. J’ai un bilan clair sur les enjeux comme l’avortement, le mariage gai, comme député. Je vais défendre les droits des Canadiens comme chef de l’opposition et comme premier ministre, et je vais respecter tous les Canadiens et les autres points de vue. Mais je vais défendre les droits comme premier ministre, comme j’ai fait dans l’armée, en uniforme, pour défendre nos intérêts chez nous et dans le monde. C’est important pour moi.

On doit parler des enjeux importants pour les Canadiens, incluant les Québécois et les Québécoises. C’est pourquoi je suis le seul candidat dans la course à la chefferie avec une plateforme politique spécifique pour le Québec. On doit grossir notre mouvement, on doit gagner plus de sièges au Québec dans la prochaine élection.

Moi, je suis né au Québec, j’ai grandi en Ontario et, comme chef, je vais gagner plus de sièges au Québec et en Ontario aux prochaines élections. C’est important pour moi personnellement. On doit attirer les candidats et candidates extraordinaires sur le terrain au Québec aussi.

PR : Comment comparez-vous le mouvement conservateur aux États-Unis et celui au Canada?

Erin O’Toole : C’est totalement différent, parce qu’on est un pays différent avec des enjeux différents. Je suis en politique pour le bien-être des Canadiens à travers le pays et j’ai beaucoup d’expérience […], et je vais me concentrer sur notre pays et pas sur les autres.

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