Le gouvernement Legault n’a pas l’intention de changer la composition de son comité sur le racisme composé de sept élus caquistes, malgré les critiques formulées mercredi par l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL) en marge du dévoilement d’un sondage.

Le chef de l’APNQL, Ghislain Picard, a annoncé mercredi l’intention de son organisation de faire son propre plan d’action sur le racisme et la discrimination envers les Autochtones, qualifiant le groupe de travail caquiste de biaisé

Un homme s'adresse à des journalistes.

L’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL) développera son propre plan d’action afin de s’attaquer à la discrimination et au racisme, a annoncé mercredi son chef, Ghislain Picard.

Photo : Radio-Canada / Julie Marceau

Selon le sondage de la firme Léger, dévoilé mercredi par l’APNQL, 9 non-Autochtones sur 10 pensent que les Premières Nations sont l’objet de racisme ou de discrimination au Québec. Une majorité de répondants, particulièrement les jeunes âgés entre 18 et 34 ans et les femmes, croient que le gouvernement Legault devrait en faire davantage pour lutter contre cette problématique et en faire une priorité.

Nous accueillons favorablement la contribution que propose l’APNQL puisque nous avons déjà amorcé les discussions avec les grands chefs en février dernier, s’est limité à dire mercredi le cabinet de la ministre responsable des Affaires autochtones, Sylvie d’Amours.

Sylvie d'Amours assis à une table devant un drapeau du Québec.

Sylvie d’Amours, ministre des Affaires autochtones, fera partie du groupe d’action contre le racisme.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Nous sommes conscients qu’il y a encore beaucoup de travail à faire au Québec pour combattre le racisme et la discrimination. C’est la raison pour laquelle Monsieur Legault a annoncé en juin dernier un groupe d’action composé de sept députés a tenu à souligner Jean-Bernard Villemaire, porte-parole du cabinet.

Ce groupe des sept“,”text”:”groupe des sept”}}” lang=”fr”>groupe des sept coprésidé par la ministre des Relations internationales et de la Francophonie, Nadine Girault, et par Lionel Carmant, ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux est également composé de la ministre des Affaires autochtones, Sylvie D’Amours, ainsi que des députés Ian Lafrenière, Denis Lamothe, Isabelle Lecours et Christopher Skeete.

Le cabinet souligne par voie écrite que le mandat du groupe consiste à prendre en compte des réalités particulières que vivent les personnes étant issues de minorités visibles, comme les Autochtones ou les membres de la communauté noire ou asiatique.

Réactions dans l’Est du Québec

[Le racisme] ça se passe dans les emplois, ça se passe dans les compagnies minières, ça se passe partout. Pourquoi monsieur Legault dit-il qu’il n’en existe pas [de racisme systémique] dans l’appareil gouvernemental?, se questionne Réal McKenzie, chef de la communauté de Matimekush-Lac-John, près de Schefferville.

Il y a eu des commissions, et ça a donné quoi? Il n’y a jamais eu de suite.

Il y a une génération qui pousse devant nous, et qui mérite une meilleure vie et plus de respect quand on parle du racisme, ajoute-t-il.

Réal Mckenzie en gros plan.

Le chef de Matimekush-Lac John, Réal Mckenzie.

Photo : Radio-Canada / LAURENCE ROYER

Le maire de Sept-îles met en garde le gouvernement et les Québécois de ne pas renvoyer ce dossier aux oubliettes.

C’est un dossier qu’il faut travailler, tous les jours, toute l’année, jusqu’à ce qu’on arrive à avoir une situation confortable, indique Réjean Porlier.

Sur une note plus positive, le chef de la communauté micmaque de Listuguj en Gaspésie, Darcy Gray, a tenu à souligner les progrès réalisés quant aux relations entre Autochtones et non-Autochtones, en marge du sondage. Huit non-Autochtones sur 10 disent avoir une bonne opinion des Premières Nations.

Aujourd’hui, c’est nous qui racontons notre propre histoire, et je dirais que [les relations] s’améliorent, se réjouit le chef Gray.

Le chef de la communauté Mi'gmaq Listuguj en Gaspésie, Darcy Gray

Le chef de la communauté Mi’gmaq Listuguj en Gaspésie, Darcy Gray

Photo : Elisa Serret

La CAQ se traîne les pieds, selon les partis d’opposition

Des rapports, on en a plein les tablettes! Le sondage démontre que (…) le gouvernement devrait en faire plus pour lutter contre le racisme et la discrimination envers les Autochtones. Le racisme systémique n’est plus à prouver, mais à démanteler, a fait savoir mercredi Gabriel Nadeau-Dubois, porte-parole de Québec solidaire. 

Nous espérons que le gouvernement va écouter les peuples autochtones dans un dialogue de nation à nation, a réagi pour sa part le porte-parole libéral en matière d’affaires autochtones, Gregory Kelley.

Le député libéral Gregory Kelley.

Le député libéral Gregory Kelley.

Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel

Des pistes de solutions ont été évoquées à la commission Viens. Le gouvernement peut dès maintenant mettre en place des stratégies et des politiques, ajoute le député de Jacques-Cartier.

Le résultat de ce sondage doit amener le gouvernement à tendre la main aux Premières Nations et à réfléchir avec leurs représentants à des solutions qui amélioreront leur qualité de vie. Il est plus que temps d’agir, a ajouté de son côté le chef parlementaire du Parti Québécois et porte-parole en matière d’affaires autochtones, Pascal Bérubé.

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