Quatre organisations, dont l’Union des municipalités du Québec (UMQ) et la Fédération des chambres du commerce du Québec (FCCQ), ont fait la promotion d’un modèle de liaisons aériennes régionales au ministre des Transports du Québec, François Bonnardel.

En plus de l’UMQ et de la FCCQ, le regroupement compte l’Alliance de l’industrie touristique du Québec (AITQ) et le Conseil du patronat du Québec (CPQ).

Ces organisations soulignent que le système actuel ne fonctionne pas et comporte plusieurs lacunes empêchant présentement les transporteurs de détenir un volume suffisant dans leurs avions et les passagers d’avoir des billets à prix compétitifs.

Dans le système actuel, on ne peut pas imposer de dessertes, on ne peut pas imposer de tarifs, bref il n’y a rien qui peut être imposé présentement. Ce sont les compagnies qui dictent tout, explique le président du comité sur le transport aérien de l’UMQ et maire de Gaspé, Daniel Côté.

Dans un mémoire remis au ministre et que Radio-Canada a pu consulter, les quatre organisations proposent donc un modèle basé sur l’attribution des liaisons aériennes régionales à un transporteur selon le principe d’appel d’offres public auquel les transporteurs soumissionnent pour obtenir la licence d’exploitation.

Ce modèle prévaut aux États-Unis et en Australie occidentale, précisent les organisations dans un communiqué commun.

Un comptoir de service fermé d'Air Canada dans un aéroport.

Cette annonce s’inscrit dans la foulée du départ d’Air Canada de plusieurs régions québécoises.

Photo : Radio-Canada / Marc-Antoine Mageau

Il s’agit, en résumé, d’un modèle de libre marché semi-contrôlé où toutes les entreprises pourront présenter leur candidature pour desservir différentes liaisons déterminées d’avance. Une seule obtiendrait par la suite un contrat de quelques années par liaison.

Ce modèle est le même que celui en vigueur pour les liaisons en autocar entre les villes du Québec, illustre M. Côté.

Similaire au projet Régionair

L’encadrement de ce système serait assuré par un organisme de gestion, en coopérative ou en régie […] administré par un conseil d’administration compétent formé d’élues et d’élus municipaux, de membres de l’industrie ainsi que d’experts sectoriels.

Cet organisme serait notamment responsable de la gestion de l’offre des liaisons régionales, de la gestion des réservations, des prix et des horaires.

À la différence du projet Régionair, qui confierait cette responsabilité à la Régie intermunicipale de l’aéroport de Mont-Joli, ce projet laisse au ministre Bonnardel le choix de l’entité qui supervisera les liaisons aériennes.

Ce qu’on propose, c’est que ça peut aussi bien être une régie d’État qu’une régie intermunicipale ou qu’une coopérative, explique Daniel Côté.

Sans avoir eu le temps de bâtir un cadre financier complet, les quatre organisations estiment tout de même la valeur du marché de l’aviation interrégionale au Québec à environ 125 millions de dollars.

Tout comme le projet Régionair, celui des quatre organismes doit se réaliser avec la collaboration d’un transporteur national ou international tel qu’Air Canada pour assurer des liaisons entre les régions et des destinations plus éloignées.

Une grande partie de la clientèle [d’Air Canada] vient des régions qui alimentent ses vols internationaux. La compagnie n’a donc pas d’intérêt à nous mettre des bâtons dans les roues si notre solution est celle sélectionnée, laisse tomber M. Côté.

Selon les estimations du regroupement, un tel modèle pourrait être mis en place dès 2022 au Québec.

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