Le directeur général d’Affaires mondiales Canada en Asie du Sud, David Hartman, pense que de révéler des informations sensibles du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) aux avocats de Meng Wanzhou pourrait mettre des vies canadiennes en danger, altérer davantage les relations Canada-Chine et même compromettre la lutte contre la COVID-19.

David Hartman met en garde contre la demande des avocats de la directrice financière de Huawei de fournir des copies non censurées de documents des services canadiens d’intelligence. Il a rempli une déclaration sous serment à cet effet en juin dernier en vue d’audiences plus tard ce mois-ci à la cour fédérale.

Son affidavit soutient ainsi le procureur général qui se bat pour que des communications entre le SCRC et le FBI liées à l’arrestation de la femme d’affaires chinoise ne soient pas révélées.

De manière générale, une telle révélation pourrait exacerber les tensions entre le Canada et la Chine et pourrait nécessairement provoquer une réponse nuisible aux relations bilatérales et aux intérêts canadiens, indique M. Hartman.

Étant donné les considérations consulaires, la divulgation pourrait aussi risquer de causer du tort à des vies canadiennes. 

David Hartman a été directeur général d’Affaires mondiales pour la Chine jusqu’en août 2017.

Lui et l’agent du SCRS, Michel Guay, ont tous deux déposé des affidavits dans ce dossier qui sera entendu pendant quatre jours d’audience à la fin juillet. Le premier jour des audiences sera ouvert au public et aura lieu le 27  juillet. Les trois jours suivants se feront à huis clos.

Six documents visés

La bataille se joue au sujet de six documents lourdement caviardés du SCRS que le procureur général a finalement rendu aux avocats de Meng Wanzhou après y avoir été forcé par la juge de la Cour suprême de la Colombie-Britannique, Heather Holmes, qui siège sur cette affaire d’extradition.

Ces documents incluent un courriel, des notes et un rapport rédigés avant et après l’arrestation de Meng Wanzhou à Vancouver en décembre 2018.

Dans sa déclaration, David Hartman décrit les dommages déjà causés par cette affaire d’extradition, notamment la crise du canola et la détention arbitraire de deux Canadiens, l’ancien diplomate Michael Kovrig et l’entrepreneur Michael Spavor.

Il ajoute également que la pandémie de COVID-19 souligne la nécessité pour le Canada de collaborer dans des relations bilatérales avec la Chine. d’équipement de protection individuelle“,”text”:”La Chine a été un important fournisseur d’équipement de protection individuelle”}}” lang=”fr”>La Chine a été un important fournisseur d’équipement de protection individuelle, soutient-il.

Il est dans l’intérêt du Canada de s’assurer que la gestion de notre engagement complexe, mais nécessaire avec la Chine n’est pas davantage affectée par les révélations publiques d’informations sensibles.

Le gouvernement américain accuse Meng Wanzhou de fraude dans le but de contourner les sanctions appliquées par les États-Unis contre l’Iran et demande pour cette raison que le Canada lui remette la femme d’affaires chinoise.

Meng Wanzhou ni ces allégations et fait aussi valoir que ses droits ont été violés lorsqu’elle a été détenue à l’aéroport de Vancouver, le 1er décembre 2018, par des agents des services frontaliers, en attendant qu’elle soit informée formellement de son arrestation trois heures plus tard.

Ses avocats avancent aussi que les portions non caviardées des documents du SCRS montrent clairement que les autorités canadiennes ont joué un rôle continu dans son arrestation en collaboration avec le FBI.

D’après des informations de Jason Proctor, CBC

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