L’organisme de bienfaisance UNIS a connu une vague de démissions et de départs de cadres supérieurs juste avant de décrocher un important contrat gouvernemental de plus de 900 millions de dollars pour gérer la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant.

Les présidents des conseils d’administration canadien et américain de l’organisation caritative UNIS, WE Charity en anglais, ont démissionné au printemps. Puis, la grande majorité des autres membres des conseils d’administration des deux pays ont également été remplacés et plusieurs employés ont été licenciés, a appris CBC News.

La restructuration de l’organisme a commencé environ deux mois avant que le gouvernement fédéral n’annonce qu’UNIS était la seule organisation du Canada capable d’administrer la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant, une initiative de plusieurs millions de dollars.

UNIS en pleine désunion

Les raisons des démissions dans les rangs supérieurs d’UNIS restent obscures. L’ancienne présidente canadienne du conseil d’administration, Michelle Douglas, a écrit sur Twitter qu’elle avait démissionné le 27 mars comme presque tous les membres des conseils d’administration canadien et américain. Elle a refusé d’en expliquer les raisons à CBC News.

De nombreux membres du conseil n’ont pas donné suite aux demandes d’entrevues de CBC. Quelques-uns ont toutefois indiqué que leur mandat au conseil était tout simplement arrivé à terme.

Les dossiers déposés auprès de l’Agence du revenu du Canada démontrent néanmoins que tous les mandats des membres du conseil devaient se prolonger jusqu’au 31 août.

Pandémie et pénurie de dons

Les nouveaux présidents du conseil d’administration d’UNIS, le Canadien Greg Rogers et l’Américaine Jacqueline L. Sanderlin, ont déclaré que l’organisation avait simplement accéléré les changements prévus afin de mieux [se] repositionner pour répondre à une pandémie mondiale.

Les activités de l’organisme, comprenant des rassemblements de milliers de jeunes, restent particulièrement touchées par les mesures sanitaires en vigueur.

Les organisations caritatives comme UNIS ont vu leurs dons se tarir, les particuliers et les entreprises concentrant plutôt leurs ressources sur leurs propres problèmes financiers.

Deux sources proches de l’organisation confirment que le nombre de licenciements a été important. UNIS n’a pas voulu préciser à CBC News combien d’employés avaient perdu leur poste.

Une fois qu’UNIS a été désignée pour administrer le programme de la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant, l’organisation a invité les anciens employés à postuler à des postes ouverts de contrats à court terme.

Les conservateurs réitèrent leur demande d’enquête

Après avoir adressé, dimanche, une lettre à la vérificatrice générale Karen Hogan, les conservateurs demandent désormais à l’ombudsman de l’approvisionnement du Canada d’examiner le programme qui s’élève à 912 millions de dollars.

Ils affirment que la décision de céder la gestion de la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant à UNIS empêche le Parlement de surveiller la bonne administration du programme.

millions de dollars destiné à rémunérer des étudiants et de jeunes diplômés pour du travail bénévole soulève des préoccupations justifiées et un certain nombre de questions”,”text”:”La sous-traitance à une tierce partie d’un programme de 900millions de dollars destiné à rémunérer des étudiants et de jeunes diplômés pour du travail bénévole soulève des préoccupations justifiées et un certain nombre de questions”}}” lang=”fr”>La sous-traitance à une tierce partie d’un programme de 900 millions de dollars destiné à rémunérer des étudiants et de jeunes diplômés pour du travail bénévole soulève des préoccupations justifiées et un certain nombre de questions, ont déclaré trois députés conservateurs dans une lettre adressée au médiateur.

Les députés ont également mentionné cinq autres contrats gouvernementaux à fournisseur unique attribués à UNIS. Ils ont demandé que ces contrats soient examinés.

Par ailleurs, l’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC), qui représente quelque 140 000 fonctionnaires à travers le pays, a vivement critiqué le premier ministre, qui affirme que seule UNIS peut administrer ce programme. Cette affirmation est non seulement erronée, mais elle est également insultante pour nos membres, a déclaré le président national de l’AFPC, Chris Aylward.

UNIS accusée de racisme, violence systémique, et abus de pouvoir

Une pétition en ligne adressée au conseil d’administration d’UNIS accuse l’organisme de racisme, violence systémique et abus de pouvoir visant aussi bien des employés que des participants.

Black, Indigenous and People Of Color (BIPOC), qui corroborent de nombreuses histoires de racisme manifeste, de traumatisme dû à une culture de la peur, d’abus de pouvoir, de tactiques de silence et de microagressions utilisées”,”text”:”Nous [les pétitionnaires] avons tous été personnellement témoins d’actions ou d’inactions contre des membres de l’équipe Black, Indigenous and People Of Color (BIPOC), qui corroborent de nombreuses histoires de racisme manifeste, de traumatisme dû à une culture de la peur, d’abus de pouvoir, de tactiques de silence et de microagressions utilisées”}}” lang=”fr”>Nous [les pétitionnaires] avons tous été personnellement témoins d’actions ou d’inactions contre des membres de l’équipe Black, Indigenous and People Of Color (BIPOC), qui corroborent de nombreuses histoires de racisme manifeste, de traumatisme dû à une culture de la peur, d’abus de pouvoir, de tactiques de silence et de microagressions utilisées, dénonce la pétition.

Elle fait référence à deux témoignages d’ex-employés publiés sur les réseaux sociaux, notamment celui d’Amanda Maitland, embauchée en 2018 pour animer une série de conférences sur le racisme. Dans une vidéo diffusée sur Instagram, la conférencière raconte combien elle a souffert d’un manque de soutien psychologique adapté à sa mission.

Avec les informations de CBC

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