« Je sens véritablement un relâchement qui me préoccupe beaucoup », a déclaré le directeur national de santé publique, Horacio Arruda, dans une entrevue bilan accordée mardi midi à ICI RDI.

Le Dr Arruda, qui s’est invité dans le foyer des Québécois tous les jours ou presque depuis le mois de mars, a confié à Patrice Roy son inquiétude pour la suite des choses, au moment où le Québec semble avoir atteint un creux de vague par rapport aux nouveaux cas de COVID-19.

Car, malgré les apparences, le virus rôde toujours, rappelle-t-il.

Je suis préoccupé, très préoccupé. Parce qu’avec l’été, avec ce vent de fraîcheur qu’est l’été, ce besoin que les gens ont de partager, de socialiser – ce qui est tout à fait normal et que je comprends en termes de réflexe –, je vois les gens relâcher beaucoup.

Oui, les indicateurs sont en baisse depuis plusieurs semaines, convient le Dr Arruda. Mais le nombre de contacts de chacun des cas va en augmentant, ce qui veut dire que les gens ont plus de contacts sociaux, constate-t-il.

Le Dr Arruda craint notamment que le non-respect généralisé des consignes données par la santé publique (distanciation physique, lavage des mains, port du couvre-visage, etc.) n’entraîne l’arrivée plus précoce d’une deuxième vague, qu’il sera presque impossible d’éviter, selon lui.

D’autant plus que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait savoir lundi que, malgré les bonnes nouvelles venues de certains pays, la pandémie continue de s’accélérer, notamment en Amérique latine, qui vient d’entrer dans l’hiver. C’est là que se situe désormais l’épicentre de la maladie.

Pour limiter la contagion au Québec, le port du masque pourrait donc devenir obligatoire, a répété le Dr Arruda mardi, reprenant sensiblement le même argument que la semaine dernière.

Je dois vous dire que, malheureusement, la baisse de l’application des mesures de distanciation, de lavage de mains, mais particulièrement aussi du couvre-visage qu’on a voulu instaurer, commence à me préoccuper de façon à ce que je me pose certaines questions en lien avec ce qui pourrait venir, a-t-il prévenu.

Le Dr Arruda, qui a appris lundi qu’il devra travailler avec un nouveau ministre et une nouvelle sous-ministre, n’a pour sa part décelé aucun indice révélant qu’il pourrait être remplacé à la tête de la santé publique. Il aimerait rester en poste, c’est clair, mais il respectera toute décision qui pourrait être prise à [son] égard par le Cabinet.

En attendant, le Dr Arruda compte lui aussi prendre des vacances, cet été.

Le coronavirus continue de perdre du terrain au Québec

Les autorités québécoises signalaient mardi 49 nouveaux cas de contamination par la COVID-19 et 7 décès liés à la maladie. Ces nouveaux cas portent à 54 884 le nombre de Québécois infectés depuis le début de la pandémie.

Au cours des dernières 24 heures, cinq personnes ont succombé à la maladie et deux autres, décédées avant le 15 juin, ont été ajoutées au bilan de mardi par les autorités sanitaires. Cela établit à 5424 le nombre de personnes emportées par la maladie depuis son apparition au Québec en février dernier.

Lundi, pour la première fois depuis le début de la pandémie, les autorités québécoises n’avaient recensé aucun décès lié à la COVID-19 – un signe encourageant après plus de trois mois de confinement et de distanciation sociale.

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