Les membres du Comité des étudiants internationaux de l’Université du Québec à Rimouski (UQAR) condamnent la nouvelle mouture de la réforme du Programme de l’expérience québécoise (PEQ), qu’ils qualifient d’« attaque directe aux étudiants étrangers francophones, d’injuste et discriminatoire ».

La nouvelle mouture de ce programme, qui avait suscité la controverse l’automne dernier, a été annoncée par le ministre Simon Jolin-Barrette le 28 mai.

Selon la version la plus récente de la réforme, tout diplômé du Québec devra posséder une à trois années d’expérience de travail avant de pouvoir présenter une demande de résidence permanente.

Promesse non tenue

Nous sommes venus ici avec l’espoir de s’installer, affirme Patrice Valentin Cineus, étudiant en gestion de projet à la maîtrise à l’UQAR. Originaire d’Haïti, il habite au Québec depuis maintenant deux ans. Depuis la réforme, l’étudiant s’afflige de devoir patienter plus longtemps avant d’être en mesure de s’installer de façon permanente au Québec.

Sur le plan personnel, on vit les conséquences de façon différente, mais la situation est collective, soutient Patrice Valentin Cineus en entrevue à l’émission Info-Réveil. On ne sait plus à quoi s’attendre.

Avant la réforme du gouvernement Legault, le PEQ permettait aux diplômés étrangers et aux travailleurs temporaires ayant un an d’expérience de bénéficier d’une voie rapide vers l’immigration permanente. En moins d’un mois, un certificat de sélection du Québec (CSQ) était délivré.

L’étudiant à la maîtrise explique que s’installer outre-mer est certes un projet personnel, mais aussi familial puisque les familles des étudiants doivent parfois dépenser des milliers de dollars pour permettre à leurs enfants de s’installer et d’accéder à l’enseignement supérieur au Québec.

Patrice Valentin Cineus se dit déçu de la position du gouvernement et craint qu’il y ait un impact considérable sur les régions.

Le Québec nous attire dans les régions. Ici, à Rimouski, on s’est fait une petite communauté. On espérait après notre diplôme de s’installer de façon plus définitive. Mais on se rend compte que toutes ses promesses d’attractivité sont fausses.

L’étudiant de l’UQAR craint que la réforme du PEQ puisse vider les régions de leurs étudiants étrangers francophones. L’image ne sera pas reluisante du Québec à l’étranger. Ça va vider les universités et les régions vers des provinces non francophones, soutient-il. À moins que le ministre Jolin-Barrette en décide autrement, avec cette réforme, le Québec va être la province où c’est le moins facile pour s’installer.

L’étudiant étranger souhaiterait que le premier ministre François Legault et son ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration, Simon Jolin-Barrette, tiennent leurs promesses. L’année passée, le premier ministre a promis un droit acquis pour les étudiants étrangers qui sont déjà ici.

On souhaite seulement qu’il tienne sa parole concernant le droit acquis. Il faut tenir sa promesse de l’automne passé, soutient Patrice Valentin Cineus. Il faut respecter les droits des étrangers sur la base d’une promesse d’une société égalitaire et inclusive.

Le Comité des étudiants internationaux de l’UQAR sollicite l’appui des députés, des cégeps et des universités, et il organisera dans les prochains jours une marche pour que les étudiants étrangers puissent se faire entendre.

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