Les conditions de vie dans des foyers pour aînés du pays seront au coeur de discussions qui auront lieu jeudi soir entre Justin Trudeau et ses homologues provinciaux.

Le premier ministre canadien en a fait l’annonce mercredi, après la publication de rapports de l’armée sur la situation constatée par des militaires envoyés en renfort dans de tels établissements en Ontario et au Québec.

Le rapport concernant le Québec, publié mercredi avant-midi, a mis en lumière des éléments troublants, a convenu M. Trudeau, qui dit l’avoir lu mardi soir.

Le premier ministre est toutefois apparu moins ébranlé que la veille, où il avait dit avoir été « choqué » par le rapport accablant des Forces armées canadiennes sur la situation dans des centres de soins de longue durée ontariens.

François] Legault a demandé l’aide des Forces armées il y a un mois et demi”,”text”:”Plusieurs des constats contenus dans le rapport, comme le manque de personnel, figurent parmi les raisons pour lesquelles le premier ministre [du QuébecFrançois] Legault a demandé l’aide des Forces armées il y a un mois et demi”}}” lang=”fr”>Plusieurs des constats contenus dans le rapport, comme le manque de personnel, figurent parmi les raisons pour lesquelles le premier ministre [du Québec François] Legault a demandé l’aide des Forces armées il y a un mois et demi, a-t-il dit.

Ce sont des enjeux sérieux qui méritaient d’être portés à l’attention de Québec et on leur a transmis le rapport hier soir, a-t-il indiqué. J’ai aussi parlé au premier ministre Legault plus tôt ce matin et je lui ai réitéré notre appui.

Et demain soir, je compte soulever l’enjeu des conditions dans les résidences pour personnes âgées et les centres de soins de longue durée lors de mon appel hebdomadaire avec les premiers ministres des provinces et des territoires.

Le premier ministre a ajouté que la priorité de son gouvernement à l’heure actuelle est de soutenir les centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD), mais qu’il conviendra à plus long terme de voir comment on doit avancer en tant que pays pour bien prendre soin de nos aînés.

Il a refusé de dire plus précisément si son gouvernement envisage d’augmenter les transferts en santé aux provinces en échange de lignes directrices sur les soins à offrir dans les CHSLD, mais a assuré qu’Ottawa respectera les compétences des provinces en la matière.

Peu importe ce que M. Trudeau préconisera à ce sujet, il fera face à des vents contraires de la part des deux partis dont il doit négocier l’appui pour se maintenir au pouvoir à la barre d’un gouvernement minoritaire, soit le Bloc québécois et le Nouveau Parti démocratique (NPD).

Dénonçant la situation horrible dans les CHSLD, le chef du NPD, Jagmeet Singh, a soutenu en conférence de presse mercredi matin qu’il n’accepte pas l’excuse des juridictions dans ce dossier et a pressé Justin Trudeau de montrer du leadership.

Qu’il se mêle de ses affaires!, a plutôt lancé le chef bloquiste Yves-François Blanchet à l’intention du premier ministre. Selon lui, la solution réside plutôt dans une augmentation immédiate, inconditionnelle et récurrente des transferts en santé aux provinces.

M. Trudeau a en outre indiqué qu’il est toujours en discussion avec Québec et Queen’s Park concernant leur demande de prolonger la mission de l’armée dans des CHSLD.

François Legault a précisé peu après qu’il souhaite une prolongation de l’Opération Laser jusqu’au 15 septembre, et non  jusqu’à ce que la situation dans les CHSLD soit sous contrôle, comme l’avait indiqué le cabinet de la vice-première ministre Geneviève Guilbault la veille.

Le premier ministre ontarien Doug Ford a pour sa part réclamé une prolongation de 30 jours.

Vers la fin de la PCU?

Le premier ministre Trudeau a par ailleurs laissé entendre que le programme de Prestation canadienne d’urgence (PCU) mis en place par son gouvernement tire à sa fin, mais sans le confirmer ouvertement.

La PCU vise à soutenir les gens jusqu’à ce qu’ils retournent travailler, a-t-il dit, tandis que la Subvention salariale d’urgence permet au plus grand nombre de personnes de garder leur emploi ou de se faire embaucher.

On commence à reprendre certaines activités dans l’ensemble des provinces et des territoires, et ça veut dire que les gens auront de moins en moins besoin de la Prestation d’urgence. La Subvention salariale d’urgence, par contre, sera là pour aider les Canadiens durant la reprise et faire en sorte que les employés soient payés convenablement.

Relancé à ce sujet, il est demeuré évasif, en se contentant de dire qu’il sera important de mettre fin de façon raisonnable et responsable aux différents programmes que nous avons mis en place.

Au fur et à mesure que les activités économiques reprennent graduellement, et que les employeurs rappellent ou embauchent des employés, a-t-il ajouté, nous allons regarder attentivement les meilleures façons de le faire.

Des discussions sont actuellement en cours avec les autres paliers de gouvernement, mais aussi avec des syndicats et des employeurs, a encore dit le premier ministre.

Il a cependant précisé que le Canada est toujours dans la phase d’urgence face à la COVID-19, et qu’il importe de continuer à protéger les Canadiens les plus vulnérables et d’empêcher la propagation de la maladie.

Les deux programmes phares mis en place par Ottawa ont pour but de permettre que les Canadiens qui subissent des pertes pendant la crise puissent continuer à payer leur loyer et leur épicerie, répète Justin Trudeau depuis des semaines.

Ils sont toutefois fort différents. Alors que les Canadiens peuvent eux-mêmes réclamer la PCU s’ils ont perdu leur revenu, ils ne peuvent profiter du programme de subvention salariale que si leur employeur le réclame.

Ce dernier programme, déjà prolongé de plus de deux mois, soit jusqu’à la fin du mois d’août, requiert toutefois que les employeurs absorbent 25 % du salaire de leurs employés.

Le programme de PCU permet aux Canadiens qui ont perdu leur revenu de toucher 2000 $ par mois pendant 16 semaines, rétroactivement au 15 mars.

À moins d’une modification du programme, un travailleur qui n’est pas retourné au travail depuis le 15 mars doit envisager la possibilité que cette source de revenus se tarisse dès le début du mois de juillet.

Discussions en cours sur le sommet du G7

Le premier ministre canadien n’a par ailleurs toujours pas décidé s’il se rendra en chair et en os au prochain sommet du G7, qui doit normalement avoir lieu aux États-Unis au cours des prochaines semaines.

Une porte-parole de la Maison-Blanche, Kayleigh McEnany, a indiqué mardi que le président considère que la tenue de cette rencontre, vers la fin du mois de juin, constituerait le meilleur signal que l’économie a redémarré.

C’est toujours mieux de pouvoir l’avoir en personne que de l’avoir de façon virtuelle, a convenu M. Trudeau, mais il y a des conditions sanitaires et de santé qu’il faut absolument prendre en compte et c’est pour ça que les discussions continuent.

En anglais, il a évoqué plus clairement qu’il y a des préoccupations importantes en matière de santé entourant la tenue du sommet en personne, et qu’il consultera des experts en santé publique à ce sujet.

S’il devait se rendre aux États-Unis, le premier ministre canadien sera contraint de s’isoler chez lui pendant 14 jours au retour, comme le prescrit son gouvernement.

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