Le Parti libéral du Québec (PLQ) « doit prendre une part de responsabilité » pour la situation catastrophique engendrée par la crise de la COVID-19 dans les centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) de la province, admet sa nouvelle cheffe, Dominique Anglade.

C’est ce qu’elle a déclaré lors d’une entrevue accordée à l’émission Tout un matin, après s’être fait demander si son parti, au pouvoir de façon presque continue pendant 15 ans, entre 2003 et 2018, ne devait pas faire un mea-culpa quant à l’état du système de santé.

Si on parle notamment par exemple de la question des CHSLD, parce que c’est beaucoup de ça dont il a été question dans les dernières semaines, il est clair qu’on avait un système de CHSLD qui avait été fragilisé, a répondu l’ex-ministre de l’Économie du gouvernement Couillard.

Je pense qu’on doit prendre une part de responsabilité, parce qu’on ne peut pas dire qu’il n’y a absolument rien qu’on a comme responsabilité. On doit prendre une part de responsabilité par rapport à ça, a-t-elle enchaîné.

Les CHSLD n’avaient pas nécessairement suffisamment de ressources et les ressources n’étaient pas suffisamment bien payées, a notamment reconnu celle qui a été nommée cheffe du PLQ, lundi, à la faveur du désistement de son unique adversaire dans la course à la direction, Alexandre Cusson.

Mme Anglade n’a cependant pas poussé plus loin la réflexion sur certains facteurs qui ont pu jouer un rôle en amont de la crise actuelle, comme la réduction de la croissance des dépenses en santé ou les réformes structurelles menées par l’ex-ministre de la Santé, Gaétan Barrette.

Elle a plutôt braqué les projecteurs sur la gestion de crise du gouvernement Legault, qui a, dit-elle, sous-estimé l’impact de la crise dans ces CHSLD, en évoquant les problèmes d’approvisionnement en équipements de protection individuelle ou les transferts de résidents et d’employés d’un centre à l’autre, qui ont contribué à aggraver la situation.

Le mois dernier, le premier ministre François Legault, au pouvoir depuis l’automne 2018, a aussi offert un mea-culpa pour la situation actuelle en admettant qu’il regrettait de ne pas avoir augmenté plus tôt des salaires des préposés aux bénéficiaires.

La semaine dernière, la ministre responsable des Aînés, Marguerite Blais, a également dit « prendre [sa] part de responsabilité » pour la situation actuelle, mais en blâmant le régime d’austérité imposé par le gouvernement Couillard libéral pour expliquer les manques criants en CHSLD.

Mme Blais, qui a aussi été ministre des Aînés de 2007 à 2012 dans le gouvernement libéral de Jean Charest, a notamment désigné son ancien collègue Gaétan Barrette comme responsable de la situation.

Ce dernier a rétorqué sur Twitter que Marguerite Ponce Pilate avait été une ministre sans influence dans tous les gouvernements où elle a participé, et qu’elle n’était jamais venue le voir pour mieux payer le personnel, embaucher plus, stabiliser localement le personnel ou changer les ratios.

M. Barrette n’a lui-même jamais fait de mea-culpa pour la situation actuelle. Dans une entrevue accordée fin avril à QUB Radio, il a plutôt plaidé qu’il aurait pu régler le problème s’il avait été réélu, en implantant, voire en imposant, des ratios infirmière-patients dans des unités de soins.

Gaétan Barrette n’a appuyé personne dans la course à la direction du Parti libéral du Québec. Il disait attendre les débats entre les candidats avant de prendre une décision. Ces débats n’ont finalement jamais eu lieu.

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