La réouverture des chantiers de construction résidentiels, il y a trois semaines, est concluante, malgré la pandémie. Très peu de problèmes ont été recensés, selon le ministre du Travail, Jean Boulet.

La reprise hâtive, dans ce secteur comptant quelque 6500 chantiers, visait d’abord à éviter une crise du logement le 1er juillet, mais l’expérience est maintenant concluante, puisque l’ensemble des chantiers rouvriront lundi.

C’est de très bon augure, se réjouit M. Boulet. C’est un secteur qui a un niveau de maturité sanitaire extrêmement élevé.

D’après les données recueillies par son ministère, près des trois quarts des 1200 chantiers qu’ont visités des inspecteurs étaient conformes aux nouvelles normes sanitaires. Treize ont dû être fermés, mais depuis le 1er mai, tous ont été relancés.

Là où des avis de correction ont été donnés, soit 406, des mesures ont été apportées pour rectifier la situation. Il pouvait s’agir d’une simple absence de liquide désinfectant ou de savon, par exemple.

Aucun cas de COVID-19 n’a été porté à la connaissance du ministre Boulet, de même qu’aucun cas où un travailleur a exercé son droit de refus en raison de symptômes de la maladie ou par crainte pour sa santé et sa sécurité. Ce qui est quand même significatif, selon lui.

C’est un environnement humain, il faut demeurer discipliné. Il y a eu beaucoup de travail d’information, de sensibilisation et de formation en collaboration avec les associations patronales et syndicales.

Pas de compromis

Au total, 172 plaintes ont été transmises à la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) depuis la réouverture des chantiers. L’organisme gouvernemental déploie 300 inspecteurs sur le territoire québécois, auxquels s’ajoutent 100 experts de la Commission de la construction du Québec et 80 autres de la Régie du bâtiment du Québec.

La réouverture de près de 6000 chantiers commerciaux et institutionnels, industriels et du secteur génie civil et voirie ne nécessiterait pas davantage d’inspecteurs, a priori. Si jamais je réalise qu’il y a une demande au-delà de notre capacité de surveiller, je vais m’assurer d’en ajouter, promet toutefois le ministre du Travail. Il y aura toujours des écueils et des obstacles. Les chantiers récalcitrants, je les informe encore une fois qu’il n’y aura pas de compromis.

L’un des plus importants chantiers du Québec, celui du Réseau express métropolitain (REM), reprendra d’ailleurs progressivement entre les 11 et 21 mai, secteur par secteur, en commençant par l’axe Brossard à Champlain.

24 plaintes pour 20 000 commerces

Les commerces ayant rouvert leurs portes à l’extérieur du Grand Montréal en début de semaine, parmi les quelque 20 000 autorisés à le faire, semblent aussi suivre les consignes de la santé publique.

Seulement 24 plaintes ont été rapportées entre les 4 et 7 mai. Pour Jean Boulet, il s’agit là d’une démonstration de la capacité des commerces de s’assurer du respect des normes sanitaires.

Alors, pourquoi avoir encore reporté d’une semaine la réouverture des commerces du Grand Montréal ayant pignon sur rue? Ils ne pourront accueillir des clients qu’à compter du 25 mai, si et seulement si la situation s’améliore, a indiqué le premier ministre François Legault, jeudi.

Le ministre Boulet admet devoir se plier aux directives de la santé publique. Il faut absolument s’adapter; ce sont deux environnements épidémiologiques différents, précise-t-il.

Mathieu Dion est correspondant parlementaire à Québec

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