Yannick Donahue (accéder à la page de l’auteur)

Yannick Donahue

11 h 31 | Mis à jour à 16 h 28

Le premier ministre Justin Trudeau a laissé entendre lors d’une conférence de presse, vendredi, qu’il n’était pas question de resserrer les mesures aux frontières terrestres, comme le réclame le premier ministre ontarien.

Doug Ford souhaite par exemple que la quarantaine obligatoire de trois jours à l’hôtel pour les voyageurs s’applique également aux passagers terrestres et que des tests de dépistage soient effectués à l’aéroport pour les vols intérieurs.

M. Trudeau considère que des mesures strictes existent déjà aux frontières terrestres. Selon lui, la propagation du virus est principalement causée par de la transmission communautaire au pays et non pas par les voyageurs.

Le leader libéral a dit avoir discuté jeudi soir de différentes mesures de sécurité avec les premiers ministres des provinces et des territoires, à l’occasion de leur 30e rencontre depuis le début de la pandémie.

En point de presse, il a rappelé qu’une personne entrant au Canada par la voie terrestre est censée avoir reçu au préalable un test de dépistage négatif au cours des trois derniers jours et se trouver en sol américain depuis au moins deux semaines en raison des mesures de quarantaine américaines.

C’est différent de quelqu’un qui arrive directement d’un pays à l’international dans un de nos aéroports, et c’est pour cela qu’on a plus de mesures fermes aux aéroports, a-t-il précisé.

Le premier ministre insiste sur le fait que le gouvernement ontarien est libre d’imposer des mesures supplémentaires au chapitre de la quarantaine ou du dépistage s’il le désire, comme l’ont fait les provinces maritimes, qui ont imposé des restrictions dans les déplacements.

Justin Trudeau a rappelé à Doug Ford qu’il est libre d’imposer de nouvelles restrictions en Ontario, comme le dépistage obligatoire dans tous les aéroports de sa province.

À propos des tests de dépistage lors de vols intérieurs, il a indiqué que rien n’empêchait les gouvernements provinciaux d’aller de l’avant. Ce sont des mesures que, évidemment, les provinces peuvent instaurer elles-mêmes, a-t-il dit.

Justin Trudeau a, à son tour, critiqué le chef conservateur ontarien pour ne pas avoir eu recours aux ressources déployées par le gouvernement fédéral. Il a déploré le fait que des tests de dépistage rapides acheminés en Ontario n’aient toujours pas été utilisés.

Suspendre l’accès aux étudiants étrangers

Par surcroît, Justin Trudeau a confirmé avoir reçu une demande du gouvernement Ford pour suspendre l’arrivée d’étudiants internationaux en Ontario. Le système actuellement en place repose sur une collaboration entre le gouvernement fédéral et ceux des provinces et territoires.

Il appartient aux provinces et territoires de fournir aux services frontaliers une liste d’institutions postsecondaires qui ont des mesures adéquates pour pouvoir recevoir et assurer une quarantaine, et un contrôle des étudiants internationaux, a-t-il expliqué.

Pour ce faire, a affirmé le premier ministre, le gouvernement ontarien n’a qu’à faire parvenir à son gouvernement une lettre contenant la liste des établissements d’enseignement supérieur qui n’acceptent plus de tels étudiants.

Mon bureau est en train de travailler avec le bureau du premier ministre [Ford], avec les autorités en Ontario, pour faire un suivi pour assurer que cette demande soit formalisée.

Une citation de :Justin Trudeau

De plus, il a indiqué ne pas avoir reçu d’autres demandes en ce sens : Les autres premiers ministres des provinces n’ont pas fait de demandes maintenant.

Il y a bien des provinces qui considèrent qu’ils sont en train de bien les gérer, et ce n’est pas une source de cas ou de propagation de COVID-19, a-t-il ajouté.

Une manifestation « désolante »

Par ailleurs, M. Trudeau a condamné la manifestation antivaccination qui doit se tenir samedi matin autour du stade olympique à Montréal, qui a entraîné le déplacement de certains rendez-vous.

C’est profondément désolant de voir des gens réagir comme ça, a-t-il déclaré, comprenant que nous traversons des moments difficiles et qu’il y a beaucoup d’anxiété, beaucoup de frustrations en ce moment.

Malheureusement, les gens qui se rassemblent pour manifester sont en train de contribuer à la prolongation de ces mesures de santé publique, des mesures restrictives dans lesquelles nous nous retrouvons maintenant, a-t-il ajouté, invitant les gens à réduire leurs contacts sociaux.

Les vaccins de Pfizer viendront des États-Unis

Lors de la conférence de presse de vendredi, la ministre des Services publics et de l’Approvisionnement, Anita Anand, a confirmé que les doses du vaccin de Pfizer-BioNTech proviendront, dès la semaine prochaine, de Kalamazoo, au Michigan, et non plus de Puurs, en Belgique.

La semaine prochaine, Ottawa s’attend à recevoir 2 millions de doses du vaccin Pfizer-BioNTech sur une base hebdomadaire, et cette quantité devrait s’élever à 2,4 millions de doses par semaine en juin.