La nouvelle chef du Parti vert du Canada, Annamie Paul, lance un appel à tous les électeurs progressistes du pays à se tourner vers sa formation, laquelle, dit-elle, propose un « vrai plan » environnemental et social et est l’alternative aux autres partis « à court d’idées ».

C’est le visage d’un parti progressiste et dynamique que la première femme noire à être élue à la tête d’un parti fédéral a voulu montrer aux Canadiens lundi lors de la conférence de presse visant à la présenter officiellement aux médias.

Elle a notamment attaqué les libéraux et leur récent discours du Trône, qui n’a permis d’exposer, selon elle, que les mots creux d’un gouvernement qui est épuisé intellectuellement.

Mme Paul a évidemment rappelé l’importance de continuer la lutte contre les changements climatiques, la crise existentielle de notre époque, affirmant que les verts étaient les seuls à proposer des cibles de réduction des gaz à effet de serre valables et qualifiant d’« insuffisantes » les politiques environnementales des autres partis fédéraux.

Elle a aussi souligné les différentes politiques sociales mises de l’avant par le Parti vert au cours des dernières années : revenu minimum garanti, accès universel à l’éducation postsecondaire, assurance médicaments et décriminalisation de toutes les drogues, notamment.

Nous devons faire face à deux grands défis : le filet de sécurité sociale ne nous soutient plus. […] Et la crise climatique, nous avons seulement une dizaine d’années pour nous y attaquer.

Mme Paul s’est dite fière de pouvoir faire la promotion de la diversité. Elle note que le Canada a su attirer les immigrants, mais n’est pas encore au stade d’utiliser pleinement ces ressources humaines.

Nous gaspillons du capital intellectuel. J’amène de l’espoir à ceux qui ne se sentent pas bien représentés, a-t-elle lancé.

La nouvelle chef du Parti vert, qui parle bien français pour l’avoir appris en classe d’immersion à Toronto, puis en Belgique, a par ailleurs tout spécialement interpellé les Québécois, qu’elle dit énormément progressistes, pour qu’ils rejoignent les rangs de son parti.

Partielle dans Toronto-Centre

Mais avant de faire valoir ses idées au Parlement, Annamie Paul devra d’abord être élue comme députée.

Elle tentera sa chance le 26 octobre lors de l’élection partielle dans Toronto-Centre, circonscription qui doit remplacer le démissionnaire et ex-ministre des Finances Bill Morneau.

Mme Paul avait également été candidate dans ce château fort libéral lors de l’élection générale en 2019, mais avait recueilli moins de 10 % des voix. Elle affirme cependant qu’elle tient à représenter cette circonscription, où elle est née, et où sa mère et sa grand-mère ont travaillé.

Selon elle, il est temps que la circonscription ait un député impliqué et fidèle, qui s’engage à travailler pour faire diminuer sa très grande pauvreté et pour régler l’importante crise des opioïdes qui y sévit.

Peut-être que les gens sont prêts à faire un autre choix. […] Ils ont besoin d’une vraie représentation, pas de gens qui sont parachutés dans cette circonscription et ensuite vont ailleurs, avance-t-elle.

L’avocate dit être habituée à franchir des barrières, mais, de façon réaliste, avertit que celle qui lui a laissé sa place, Elizabeth May, restera la leader des verts au Parlement advenant qu’elle ne soit pas élue.

Je vais avoir une voix forte, mais partagée avec les membres du parti, que je sois à l’intérieur ou à l’extérieur du Parlement.

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