La Cour fédérale doit décider si la poursuite de 15 jeunes militants pour l’environnement contre le gouvernement du Canada pourra être soumise aux tribunaux. L’audience de deux jours doit se terminer jeudi, à Vancouver.

Les jeunes militants, âgés de 12 à 19 ans, poursuivent le gouvernement canadien en vertu de l’article 7 de la Charte canadienne des droits et libertés. Cet article garantit le droit à la vie, à la liberté et à la sécurité de sa personne .

Ils affirment que le gouvernement fédéral viole leurs droits fondamentaux en contribuant aux changements climatiques. Le Canada demande à la cour de rejeter cette requête, soutenant qu’elle ne relève pas de la justice.

L’avocate des demandeurs, Catherine Boies Parker, voit les choses d’un autre œil. au cas du centre d’injection supervisé Insite et à celui du suicide assisté”,”text”:”Le gouvernement dit que c’est une cause politique et que les tribunaux ne peuvent pas dicter le politique, mais c’est faux. On peut penser notamment au cas du centre d’injection supervisé Insite et à celui du suicide assisté”}}” lang=”fr”>Le gouvernement dit que c’est une cause politique et que les tribunaux ne peuvent pas dicter le politique, mais c’est faux. On peut penser notamment au cas du centre d’injection supervisée Insite et à celui du suicide assisté, dit Mme Boies Parker.

Une jeune manifestante.

Une jeune manifestante lors du passage de Greta Thunberg, la militante suédoise pro-environnement, à Vancouver

Photo : Radio-Canada / Anaïs Elboujdaïni

L’avocate ajoute que la majorité d’entre eux ne pouvant pas voter, les tribunaux demeurent leur seul recours politique.

Ces jeunes considèrent que leur santé est à risque en raison des changements climatiques, c’est pourquoi ils veulent poursuivre leur gouvernement, ajoute-t-elle.

Albert Lalonde, 18 ans et étudiant au cégep, frémit à l’idée que la cause pourrait être rejetée avant même d’être entendue.

D’avoir ce sentiment que notre survie correspond à une seule formalité juridique […] c’est juste extrêmement dégradant, explique-t-il.

Il craint le pire pour son avenir depuis les débuts de son implication pour le climat, alors qu’il était encore au secondaire.

L’écoanxiété est devenue une préoccupation tellement majeure, parce qu’il y a une injonction à le faire, une urgence qui sonne dans ma tête et une obligation de lutter à chaque instant.

C’est pour cette raison qu’il compte parmi les 15 militants codemandeurs de 12 à 19 ans qui souhaitent que les tribunaux obligent le gouvernement fédéral, quel que soit le parti en place, à suivre un plan de redressement environnemental pour contrer les effets néfastes des changements climatiques.

De jeunes manifestants pour le climat.

La poursuite a été déposée le 25 octobre dernier à Vancouver, durant une manifestation pour le climat à laquelle prenait part Greta Thunberg.

Photo : Radio-Canada / Maggie MacPherson

C’est très difficile de se construire dans un monde où on se sent trahi en arrivant parce qu’on nous dit que la société dans laquelle on arrive n’est pas viable, mais, concrètement, les gouvernements ne font rien, affirme Albert Lalonde.

Le gouvernement fédéral, par le biais d’Environnement et Changement climatique Canada, n’avait pas répondu à la demande d’entrevue de Radio-Canada au moment de publier ce texte.

Espoir d’être entendu?

En 2019, la Cour suprême des Pays-Bas a ordonné au gouvernement de réduire ses émissions de gaz à effet de serre au nom de la protection de ses citoyens.

Une telle décision donne espoir à l’avocate Catherine Boies Parker pour la cause portée par le groupe des 15 jeunes Canadiens.

Au final, ce qu’on fait en ce moment, c’est demander la protection des tribunaux contre notre propre gouvernement, résume Albert Lalonde.

Les jeunes sont appuyés dans leurs démarches par la Fondation David Suzuki et Our Children’s Trust, un cabinet d’avocats américain sans but lucratif, à l’origine d’une poursuite semblable aux États-Unis.

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