Le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, qualifie d’astronomiques et de déraisonnables les demandes salariales des éducatrices en milieu familial, en grève générale illimitée depuis ce matin. Le syndicat qui les représente, convaincu de la justesse de leurs revendications, se dit quant à lui prêt à se soumettre à la décision d’un arbitre.

% d’augmentation de salaire. Quand on part avec une demande qui est astronomique comme celle-là, c’est certain que ça part mal une négociation”,”text”:”Le syndicat est arrivé à la table en nous demandant 35% d’augmentation de salaire. Quand on part avec une demande qui est astronomique comme celle-là, c’est certain que ça part mal une négociation”}}” lang=”fr”>Le syndicat est arrivé à la table en nous demandant 35 % d’augmentation de salaire. Quand on part avec une demande qui est astronomique comme celle-là, c’est certain que ça part mal une négociation, dit le ministre Lacombe.

Il estime qu’un fossé sépare les deux parties et insiste sur le fait qu’il faut respecter la capacité de payer des Québécois.

Après 18 mois de pourparlers, c’est toujours 9,8 % d’augmentation sur 4 ans que le gouvernement propose, l’équivalent de 12,83 $ de l’heure, calculent les éducatrices, qui demandent plutôt 16,75 $ de l’heure et dénoncent le fait d’être payées sous le salaire minimum.

Pour Mathieu Lacombe cependant, le calcul des éducatrices ne reflète pas la réalité.

000$ par année qui serait versés à une éducatrice [après l’augmentation gouvernementale proposée]”,”text”:”Avec une éducatrice qui a six enfants, code très standard, avec la contribution des parents, qui paient leur part du tarif, on parle d’un peu plus de 55000$ par année qui serait versés à une éducatrice [après l’augmentation gouvernementale proposée]”}}” lang=”fr”>Avec une éducatrice qui a six enfants, code très standard, avec la contribution des parents, qui paient leur part du tarif, on parle d’un peu plus de 55 000 $ par année qui seraient versés à une éducatrice [après l’augmentation gouvernementale proposée], dit-il.

Avec une telle rémunération, il évalue que les éducatrices devraient travailler 85 heures par semaine pour tomber sous le salaire minimum.

M. Lacombe admet que cet argent sert en partie à acheter tout ce dont elles ont besoin pour le soin des enfants, comme la nourriture ou les jouets, mais souligne qu’en tant que travailleuses autonomes, toutes leurs dépenses reliées à leur emploi sont déductibles d’impôt.

Par exemple, si elle utilise la moitié de sa maison pour offrir le service à la fin de l’année, elle a un retour sur une partie de l’hypothèque qu’elle a payée. Si vous faites le calcul, on ne peut pas dire honnêtement que les éducatrices gagnent moins que le salaire minimum, commente-t-il.

Dimanche, le ministre a proposé d’utiliser les services d’un médiateur pour tenter d’amener les parties à trouver un accord, une offre jugée insuffisante par les éducatrices, qui préféreraient se conformer à la décision contraignante d’un arbitre.

Valérie Grenon, présidente de la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec, s'adresse aux médias.

Valérie Grenon, présidente de la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec.

Photo : Ivanoh Demers

Selon la loi, l’offre de médiation ne peut être refusée par l’équipe de négociation. Mais sans l’intervention d’un arbitre pour trancher, il sera impossible de conclure une entente, avance Valérie Grenon, présidente de la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ), puisque chaque partie reste sur ses positions.

C’est pourquoi la grève générale a été déclenchée et se poursuivra jusqu’à ce qu’un compromis soit trouvé, déclare-t-elle.

La médiation aurait pu être bonne il y a un an. Là, il nous reste seulement le salaire. Il n’y a pas d’autre clause à régler.

Mme Grenon affirme que le gouvernement craint la décision d’un arbitre, car il a des chances de nous donner raison.

L’État ne fait jamais appel à un arbitre pour régler des conventions collectives. Il ne délègue pas le pouvoir à un arbitre de décider des finances publiques, riposte le ministre.

Valérie Grenon croit que son syndicat sortirait gagnant de l’arbitrage.

Le ministère lui-même reconnaît que la responsable en milieu familial est à l’échelon 1 de l’éducatrice non formée. Par contre, il ne donne pas le salaire qui va avec ça, dénonce-t-elle.

Mme Grenon qualifie les pourparlers actuels de négociation de la dernière chance. Selon elle, tous les jours des éducatrices en milieu familial ferment les portes de leur garderie et plusieurs d’entre elles attendent le résultat de l’entente pour décider si elles maintiendront leurs services.

La FIPEQ représente 10 000 responsables de services de garde en milieu familial. Celles-ci ont terminé vendredi leur grève tournante qui avait commencé le 1er septembre, et qui a touché l’ensemble du Québec région par région.

Environ 50 000 familles ont recours à des services de garde en milieu familial.

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