Le fonds du Nord n’existe plus, mais les municipalités francophones du Nouveau-Brunswick profitent de la campagne électorale en cours pour exiger le retour d’une enveloppe destinée au Nord exclusivement.

Favoriser le développement du nord du Nouveau-Brunswick et des municipalités aux prises avec des défis économiques importants, c’est l’objectif que devait remplir l’enveloppe de 20 millions de dollars dédiée aux fonds du Nord.

C’est une région où on dépendait beaucoup sur l’économie au niveau des ressources naturelles. On avait la forêt, la pêche, et tout ça. Et maintenant malheureusement avec la situation que nous avons vécue et la diminution de la demande au niveau économique, ça a affecté beaucoup notre région, explique Michel Soucy, président de l’Association francophone des municipalités du Nouveau-Brunswick.

Mais le gouvernement de Blaine Higgs a remplacé cette enveloppe par de nouvelles initiatives qui s’adressent maintenant à toutes les communautés rurales et suburbaines de la province. Selon lui, l’ancienne structure était mal comprise et les fonds n’étaient pas utilisés de la façon la plus efficiente.

Ce nouveau partage forcé entre plus d’acteurs inquiète les municipalités francophones.

Présentement, avec ce nouveau fonds-là, ça va nous limiter, ça va être partagé un peu partout dans la province. Nous trouvons qu’il y a certaines régions qui ne partagent pas la même situation même s’ils vivent dans des régions rurales critique M. Soucy.

Le fonds du Nord original permettait notamment à de petites municipalités comme Néguac par exemple, de financer des infrastructures locales et d’attirer les investissements fédéraux.

Les conséquences de son abolition sont concrètes pour certaines municipalités, comme l’explique Georges Savoie, le maire de Néguac. Si on ne peut pas avoir l’argent de la province et que le toit continu à couler, ça veut dire qu’un aréna comme à Néguac va fermer. On n’a pas un million, un peu plus d’un million à mettre dans l’aréna sans subvention, déplore-t-il.

Alors que les chefs entament le dernier droit de cette campagne électorale, l’Association des municipalité francophones demande un engagement clair des partis.

Or, les progressistes-conservateurs ont déjà déclaré qu’ils n’ont pas l’intention de rétablir le fonds.

Puis les libéraux et les verts, de leur côté, proposent son retour sous une nouvelle forme.

Pour René Legacy, candidat libéral dans la circonscription de Bathurst-Ouest-Beresford, ce n’est pas tant les sommes d’argent que contient le fonds qui est important, mais plutôt les initiatives auxquelles ils sont consacrés.Je pense qu’on a trop pris de temps pour se concentrer sur les montants qu’il y avait dans le fonds plutôt que les projets du fonds. Il faudra peut-être regarder un petit peu plus de ce côté-là.

Le candidat du Parti vert dans la circonscription de Restigouche-Ouest, Charles Thériault, est sans équivoque quant à la nécessité du fonds. On y croit au développement du Nord, mais on sent qu’on a été abandonné trop souvent ici. On est la zone d’extraction de ressources ici. Nos communautés dépendent de ça. Et on veut continuer à grandir, à vibrer. Hélas, ça prend des fonds, ça prend des sous pour assurer notre bien-être ici. Alors absolument, je pense qu’il faut avoir une enveloppe spéciale pour les communautés du Nord.

En 2018, les conseils municipaux ont reçu près d’un million de dollars de ce fonds de développement.

Selon le reportage de Rose St-Pierre

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