Le ministre des Transports du Québec, François Bonnardel, veut établir un pacte de non-concurrence entre les différentes compagnies aériennes dans son plan de relance du transport aérien régional.

Questionné mardi par le député des Îles-de-la-Madeleine, Joël Arseneau, lors de l’Étude des crédits budgétaires 2020-2021 du ministère des Transports, François Bonnardel a confirmé son intérêt qu’une telle entente soit contracter entre les compagnies aériennes régionales qui feraient partie du plan.

Il dit même vouloir y inclure Air Canada, qui a retiré son offre de plus de 30 dessertes régionales au Québec à la fin du mois de juin.

Pour moi […], explique M. Bonnardel, c’est possible de s’assurer que dans une entente à long terme — pas deux ou trois ans, à long terme — on ait une entente spécifique avec Air Canada s’il le faut, dans lequel on lui dirait que pour x nombre d’années, vous ne mettez pas les pattes sur ces différentes destinations.

Le ministre estime qu’une telle entente de non-concurrence permettrait d’assurer la prévisibilité des vols en région, tant en matière de coûts que d’horaires.

Il affirme que cette option est étudiée par le groupe d’intervention sur le transport aérien, qui a été créé à la suite du retrait d’offres régionales d’Air Canada.

François Bonnardel installé dans une salle, répond à des interlocuteurs qui ne sont pas dans le cadre de la photo.

Le ministre des Transports, François Bonnardel, lors des études des crédits budgétaires 2020-2021 à Québec

Photo : Capture d’écran

François Bonnardel refuse toutefois de s’avancer sur la proposition du député des Îles-de-la-Madeleine d’établir des prix planchers pour les vols régionaux.

Dans sa question au ministre des Transports, Joël Arseneau a souligné que des prix planchers ou encore des prix de référence permettraient d’éviter que de grandes compagnies aériennes écrasent la concurrence.

Le ministre des Transports a répondu que l’option sera étudiée seulement si les membres du groupe d’intervention en font la demande.

Je sais qu’il y a déjà eu des discussions qui soulevaient cette possibilité. À court terme, si les acteurs du groupe [d’intervention] nous disaient de l’évaluer, a dit François Bonnardel, on le mettra sur la table. Est-ce que c’est une option possible? Je n’en ai aucune idée.

Les services aériens régionaux essentiels en sécurité

Par ailleurs, le ministre assure qu’il prolongera le Programme d’aide pour le maintien des services aériens régionaux essentiels au-delà du 1er novembre s’il le faut.

Le programme, mis en place dans le contexte de la pandémie de COVID-19, permet de soutenir financièrement les dessertes aériennes dans les régions éloignées, dont celle des Îles-de-la-Madeleine, de Fermont et de la Basse-Côte-Nord.

Toujours lors de l’Étude des crédits budgétaires du ministère des Transports, le ministre a admis qu’il croit que le plan de relance du transport aérien du groupe d’intervention formé cet été n’arrivera pas avant la fin prévue du programme.

Il est certain que les futurs projets, pour le moyen-long terme ne seront pas prêts le 1er novembre. Je crois qu’il faudra les derniers mois de l’année pour s’assurer d’avoir pris la meilleure des décisions et d’en informer les acteurs du milieu.

Le ministre Bonnardel se dit même prêt à faire des demandes auprès du Conseil du Trésor dans l’optique où toutes les sommes allouées au programme auraient été dépensées d’ici le 1er novembre.

Je suis persuadé d’avoir une certaine ouverture de sa part, même si je ne peux prétendre de rien. Les sommes sont disponibles. On verra jusqu’à quel point le fond sera vide d’ici l’échéancier, conclut-il.

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