Les conseils scolaires de la province pourront opter pour une rentrée des classes progressive lors de la première semaine.

C’est ce qu’a annoncé le ministre de l’Éducation, Stephen Lecce, en conférence de presse vendredi, après des semaines de tergiversations à la suite de l’annonce du plan de rentrée scolaire, le 30 juillet dernier.

Plusieurs conseils scolaires ontariens avaient alors réclamé un report partiel de la rentrée afin de mettre en place des procédures sécuritaires en prévision du retour à l’école des élèves.

Nous devons être flexibles, nous devons nous appuyer sur des preuves et nous devons être à l’écoute et je pense que c’est ce que notre gouvernement a tenté de faire à chaque fois.

Avec une rentrée des classes progressive lors de la première semaine, les conseils scolaires pourront ajuster leurs calendriers s’ils estiment que cela contribuera à l’apprentissage des nouvelles routines par les élèves et au renforcement des nouvelles pratiques sanitaires, a précisé le ministère de l’Éducation par voie de communiqué.

M. Lecce assure par ailleurs que le gouvernement ontarien souhaite faire preuve de flexibilité envers les conseils scolaires et ouvre la porte à une période de transition allant au-delà d’une semaine au besoin.

Si [les conseils scolaires] estiment qu’il est important de prendre quelques jours supplémentaires pour redémarrer l’année scolaire afin de réduire le nombre d’enfants qui fréquentent les écoles, je vais travailler avec eux afin d’assurer leur sécurité, a-t-il affirmé lors du point de presse.

Cette nouvelle mesure survient au lendemain de l’annonce d’un investissement supplémentaire de plusieurs millions de dollars afin d’assurer une rentrée scolaire sécuritaire dans la province.

Des pressions qui portent fruit

Ce retour en classe progressif a été accueilli favorablement dans le milieu de l’éducation bien que l’annonce arrive tardivement, à quelques semaines seulement de la rentrée.

Cela démontre une certaine flexibilité, se réjouit Johanne Lacombe, présidente de l’Association franco-ontarienne des conseils scolaires catholiques (AFOCSC). On voit qu’il y a une certaine écoute lorsque les parents et les conseils scolaires communiquent [leur désaccord].

Selon elle, le gouvernement Ford devrait miser davantage sur la communication afin de rassurer les parents en prévision de la rentrée prévue en septembre prochain.

Les parents veulent voir du concret, souligne Mme Lacombe, en précisant que plusieurs d’entre eux sont toujours inquiets à l’idée de renvoyer leurs enfants à l’école.

De son côté, Rémi Sabourin, président de l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO), aurait souhaité que le premier ministre Doug Ford fasse preuve de plus de leadership dans sa gestion de la réouverture des établissements scolaires.

Rémi Sabourin répond aux questions d'un journaliste dans son bureau.

Rémi Sabourin, président de l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens

Photo : Radio-Canada

Si les parents, les enseignants et les syndicats n’avaient pas crié haut et fort dans les dernières semaines, le gouvernement s’en serait remis à son plan initial, déplore M. Sabourin qui avait déjà proposé à la mi-juillet de retarder la rentrée scolaire.

On n’a qu’une rentrée scolaire 2020 et on veut s’assurer qu’elle se fasse dans les meilleures conditions.

Selon lui, le gouvernement Ford ne fait que céder aux multiples pressions de la population ontarienne. Plus les gens questionnent, plus le gouvernement semble changer d’idée, soutient M. Sabourin.

Il demande ainsi au premier ministre ontarien de prendre les choses en main afin que le retour en classe soit sécuritaire pour l’ensemble des étudiants et du personnel enseignant.

Entre-temps, M. Sabourin a bon espoir que l’opinion publique continuera de peser dans la balance. J’ai confiance en la population et aux enseignants, confie-t-il.

Depuis les dernières semaines, plusieurs parents et professionnels de l’éducation se sont réunis devant l’Assemblée législative de l’Ontario afin de réclamer des mesures supplémentaires, dont la réduction de la taille des classes, à moins d’un mois de la rentrée scolaire.

Avec les informations de Mathieu Simard et de Zacharie Routhier

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