La pandémie a aussi fait des dégâts chez les patients qui attendent une chirurgie à la hanche ou au genou. La fermeture de salles d’opération a fait gonfler les listes d’attente et la relance s’annonce corsée parce que le personnel est rare et souvent épuisé.

Brigitte Unterberg est l’une des victimes collatérales de la pandémie de COVID-19. Elle attend depuis le printemps une intervention à la hanche qui risque d’être reportée.

J’ai appelé par moi-même fin juillet à l’hôpital pour voir quel était l’état de la situation, et ils m’ont dit que mon médecin n’avait toujours pas recommencé à opérer, raconte la Lavalloise.

Elle vit avec une douleur chronique qu’elle devra probablement supporter plusieurs mois encore, parce que le nombre de Québécois qui attendent des interventions orthopédiques a monté en flèche depuis janvier.

Pour les chirurgies de la hanche, le nombre de patients en attente a augmenté de 26 % au Québec. Il est passé de 3877 à 4919.

Et le problème est encore plus marqué dans la région de Montréal. Le nombre de patients en attente a augmenté de 33 % pour les patients de l’île de Montréal et de 45 % pour ceux de la Montérégie.



Scénario semblable pour les chirurgies du genou. Au Québec, le nombre de patients en attente a augmenté de 6250 à 7979 de janvier à juillet, une hausse de 28 %.

Les hausses sont généralement plus élevées pour les établissements de la région de Montréal.

En urologie et en ophtalmologie aussi on constate des augmentations.

Ça ne touche pas juste l’orthopédie, mais toutes les spécialités qu’on a.

C’est que dès le début de la pandémie, les hôpitaux ont reporté les opérations dites électives, donc non urgentes.

En trois mois, j’ai peut-être opéré trois cas, signale l’orthopédiste Hai Nguyen, chirurgien spécialisé en prothèses de la hanche à l’Hôpital Charles-Le Moyne. Seules les opérations essentielles à la survie d’un patient étaient faites.

Les orthopédistes constatent toutefois que plusieurs patients ont beaucoup souffert des reports.

Certains [patients en attente] ont dû arrêter de travailler. Ils ont perdu leur revenu et parfois même leur couple.

La reprise des activités chirurgicales serait laborieuse à Charles-Le Moyne comme dans plusieurs autres hôpitaux, dont à Maisonneuve-Rosemont à Montréal.

Actuellement, les retards sont absolument inacceptables, estime Pascal-André Vendittoli, chirurgien orthopédiste à Maisonneuve-Rosemont.

L’établissement, frappé par une sévère éclosion de COVID-19 au printemps, a dû réduire fortement plusieurs de ses activités.

Le Dr Vendittoli affirme que les délais existants alors ont explosé : 12mois à des temps d’attente qui étaient déjà anormaux.”,”text”:”Il faut ajouter 6 à12mois à des temps d’attente qui étaient déjà anormaux.”}}” lang=”fr”>Il faut ajouter 6 à 12 mois à des temps d’attente qui étaient déjà anormaux.

Trois autres professionnels de l’établissement consultés par Radio-Canada confirment ses dires.



Pénurie de personnel et conséquences

L’un des problèmes serait le manque de personnel.

% de l’effectif infirmier qu’on devrait avoir”,”text”:”En ce moment, on n’a que 65% de l’effectif infirmier qu’on devrait avoir”}}” lang=”fr”>En ce moment, on n’a que 65 % de l’effectif infirmier qu’on devrait avoir, explique le Dr Tien Vu Mac au sujet de l’Hôpital Charles-Le Moyne.

Certaines des infirmières envoyées en CHSLD au printemps sont épuisées.

Plusieurs orthopédistes pensent que dans ce contexte, il faut louer plus de salles au secteur privé pour faire plus d’opérations. On se doit d’utiliser ces cliniques privées parce que la population a un besoin criant, affirme le Dr Nguyen.

Un point de vue partagé par plusieurs de ses confrères et peut-être même par le ministre de la Santé Christian Dubé.

Nous avons encouragé les établissements à conclure des ententes avec les cliniques médicales spécialisées pour aider à reprendre les activités et diminuer le nombre de demandes en attente, indique l’attachée de presse du ministre, Marjaurie Côté Boileau.

Le gouvernement caquiste persiste malgré la pandémie à vouloir réduire le délai d’attente pour les chirurgies. On s’était donné un plan pour faire un rattrapage du côté des chirurgies et on est en avance sur le plan, insiste le premier ministre François Legault.

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