La possibilité que le chef du Bloc québécois entreprenne une poursuite contre les responsables de la page Facebook sur laquelle ont été publiées des allégations d’inconduite sexuelle à son encontre semble avoir diminué mardi.

Les administratrices du collectif féministe ont désactivé la page en question lundi après-midi, au grand soulagement d’Yves-François Blanchet.

La page en question a depuis été réactivée, mais ses administratrices, qui demeurent anonymes, indiquent que cela n’est que temporaire.

Interrogé en conférence de presse sur la suspension du compte, le chef bloquiste a affirmé qu’il n’allait pas nécessairement entreprendre une poursuite, mais qu’il pourrait tout de même le faire si nécessaire.

J’ai l’impression, non quantifiée, que l’opinion publique a déjà largement disposé de ces allégations-là, a dit M. Blanchet, qui a fermement nié toutes les allégations à son endroit dimanche.

Je sens moins la nécessité [de poursuivre], mais si une nécessité devait se manifester, je serais prêt, a-t-il ajouté. Il a indiqué qu’il serait plus enclin à aller de l’avant s’il avait l’impression qu’il y a [eu] dommage à [sa] réputation.

M. Blanchet ne semblait toutefois pas au courant que la page avait été réactivée au moment où il a offert ses commentaires.

Le leader souverainiste ne s’est pas réjoui outre mesure de la désactivation de la page du collectif. Ça a existé et ça n’arrête pas d’avoir existé, a-t-il laissé tomber, avant de critiquer une fois de plus la façon de procéder du collectif.

Leur dynamique est quelque chose que je ne comprends pas du tout – et je n’ai pas envie de comprendre non plus. Que ça ait été retiré de l’espace public est en soi un progrès significatif et vraisemblablement une démonstration claire que tout ça n’aurait jamais dû exister.

Il s’est par ailleurs défendu d’avoir contribué à ralentir ce nouveau mouvement de dénonciation d’inconduites sexuelles qui déferle sur le Québec depuis plusieurs jours.

N’étant pas l’initiateur de quoi que ce soit dans cette pitoyable histoire, je ne prends aucune responsabilité de quoi que ce soit, sauf de préserver mon honneur et réputation, a affirmé Yves-François Blanchet.

Outre ça, j’offre ma collaboration au gouvernement s’il a l’intention d’apporter des améliorations au Code criminel afin de protéger les réelles victimes d’inconduites ou d’agressions de même que de possibles victimes de diffamation.

Il n’a cependant pas caché qu’il souhaitait que toute l’affaire ne fasse plus l’objet de toute cette attention, alors que tant d’enjeux importants sont en débat dans l’espace public.

Le chef du Bloc québécois affirme qu’il préfère se concentrer, dans la mesure du possible, sur le mandat que les électeurs lui ont confié, plutôt que d’être entraîné par des distractions de mauvaise foi.

Lundi, M. Blanchet avait refusé de répondre aux questions concernant cette affaire en conférence de presse, et il avait semblé adopter la même conduite mardi.

Dimanche, le chef bloquiste avait évoqué une possible poursuite contre les administratrices de la page en arguant qu’il serait fou de se priver de son droit de protéger sa réputation.

Message du collectif

La page Facebook du collectif féministe a été désactivée par ses administratrices lundi après-midi.

La page a été réactivée mardi, afin de publier un nouveau message.

Les administratrices y expliquent avoir désactivé leur page une première fois en réaction à des menaces violentes et pour protéger la sécurité et l’anonymat de tous.tes les survivant.es qui nous ont contactés, ainsi que les membres du collectif. Elles préviennent cependant que le compte sera bientôt suspendu de nouveau.

Cela ne signifie en aucun cas notre dissolution en tant que collectif féministe, assurent-elles.

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