Si elle comprend que la crise de la pandémie de COVID-19 puisse retarder l’adoption de la nouvelle loi élargissant l’accès à l’aide médicale à mourir au fédéral, Véronique Hivon estime que le gouvernement du Québec doit rapidement agir pour clarifier le flou juridique actuel au Québec.

Pourquoi le gouvernement du Québec s’en remet uniquement au gouvernement fédéral?, se demande la députée de Joliette et porte-parole officielle pour le Parti québécois (PQ) en matière de soins de fin de vie.

J’aimerais beaucoup entendre le nouveau ministre de la Santé, M. Christian Dubé, et le nouveau ministre de la Justice, M. Jolin là-dessus.

Depuis le 12 mars, le critère de fin de vie n’existe plus au Québec, mais en attendant que le gouvernement du Canada adopte sa nouvelle loi, les médecins doivent toujours considérer le critère de mort naturelle devenue raisonnablement prévisible prévu au Code criminel canadien actuel.

Comme rapporté par Radio-Canada mercredi, les interprétations sont bien différentes d’un médecin à l’autre et de nombreux patients québécois sont pénalisés.

C’est vraiment regrettable! lance Mme Hivon. Parce que c’est un enjeu fondamental qui va faire une différence très concrète dans la vie des personnes qui sont gravement malades, très souffrantes, et qui seraient admissibles à l’aide médicale à mourir.

Compétences québécoises

Comme coauteure du projet de loi, Véronique Hivon rappelle que le Québec n’a pas attendu le fédéral en se dotant d’une loi sur les soins de fin de vie adoptée en 2014.

Je pense qu’aujourd’hui le gouvernement du Québec doit expliquer pourquoi il ne prend pas la même approche. Pourquoi il ne repousse pas ces limites-là et n’occupe pas l’ensemble de la compétence qui lui revient?, demande-t-elle.

Selon la députée péquiste, le Québec a pleines compétences en matière de santé et d’administration de la justice.

Moi je pense que c’est quelque chose qui n’a jamais été expliqué aux Québécois. Le gouvernement du Québec n’a jamais expliqué pourquoi il décidait de se subordonner à la démarche du fédéral.

Invités à commenter, les ministres de la Justice et de la Santé du Québec n’avaient pas donné suite aux demandes de Radio-Canada au moment d’écrire ces lignes.

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