Des manifestations ont eu lieu samedi à Halifax, Montréal, Toronto et Vancouver afin de lancer un appel à régulariser toutes les personnes migrantes, sans exception, notamment pour permettre un meilleur accès aux soins de santé, qui est d’autant plus essentiel en pleine pandémie de COVID-19.

Tout le monde est essentiel! Voilà l’un des slogans de la manifestation convoquée en avant-midi place Émilie-Gamelin, au centre-ville de Montréal, par divers groupes de femmes, ainsi que de défense des droits des locataires et des travailleurs, à l’initiative du réseau Solidarité sans frontières. Après quelques discours, les quelques centaines de manifestants se sont déplacés vers le parc La Fontaine.

En somme, les participants font valoir qu’il n’y a pas que les demandeurs d’asile ayant travaillé dans le domaine de la santé qui méritent une reconnaissance.

À la fin du mois de mai, François Legault avait annoncé avoir demandé au ministre de l’Immigration de l’époque, Simon Jolin-Barrette, regarder les cas un par un pour voir si on est capables de les qualifier comme immigrants et de les accueillir chez nous, non pas comme réfugiés, mais comme immigrants”,”text”:”de regarder les cas un par un pour voir si on est capables de les qualifier comme immigrants et de les accueillir chez nous, non pas comme réfugiés, mais comme immigrants”}}” lang=”fr”>de regarder les cas un par un pour voir si on est capables de les qualifier comme immigrants et de les accueillir chez nous, non pas comme réfugiés, mais comme immigrants.

Il faisait alors référence aux demandeurs d’asile qui travaillent dans les centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD). Cette mesure s’appliquerait à moins de 1000 demandeurs, selon les estimations du cabinet du premier ministre.

Son homologue fédéral, Justin Trudeau, avait pour sa part laissé savoir que le gouvernement canadien était déjà à l’oeuvre dans ce sens.

Plusieurs laissés pour compte

Les manifestants réunis samedi estiment cependant qu’au-delà de ces anges gardiens , plusieurs sans-papiers, étudiants internationaux, travailleurs étrangers temporaires et autres demandeurs du statut de réfugié se sont retrouvés sur la ligne de front pendant la pandémie.

Nous ne comprenons pas pourquoi nous sommes encore en situation irrégulière. Pourquoi est-ce qu’il y a des personnes sans statut qui travaillent depuis près de 17 ans ici, au noir, pour des minables salaires? Et au moment d’être malades, ils sont rapatriés chez eux ou ne peuvent même pas aller à l’hôpital.

Ceux que les gouvernements envisagent de régulariser se sont simplement trouvés au bon endroit, bon moment , a pour sa part fait valoir Farid, un sans-papier originaire d’Algérie, qui a préféré taire son nom de famille.

On est en train de jouer avec notre avenir, avec notre vie, explique celui qui travaille en entrepôt depuis neuf ans, dans l’industrie alimentaire. J’ai peur, mais je n’ai pas le choix d’aller travailler, souligne-t-il. Ils comptent sur moi.

Selon l’un des organisateurs de la marche, plusieurs participants ont pris le risque de nuire à leurs démarches d’immigration en venant exprimer leur sentiment d’être délaissés.

C’est vraiment une situation compliquée que les immigrants comme moi vivent, qui ne reçoivent aucune aide, comme s’ils ne le méritaient pas ou comme si les autres le méritaient plus, fait valoir le demandeur d’asile sénégalais, établi au Québec depuis plusieurs années.

Sans accès aux prestations gouvernementales et avec une couverture de soins de santé limitée, ceux qui ne détiennent pas la résidence permanente se trouvent dans une position hautement vulnérable face à la crise sanitaire.

En mémoire de travailleurs décédés

Dans le sud-ouest de l’Ontario, la région de Windsor-Essex est aux prises avec d’importantes éclosions de COVID-19 dans ses exploitations agricoles, où de nombreux travailleurs migrants temporaires sont employés.

Près de 1000 d’entre eux ont contracté la maladie depuis le début de la pandémie. Trois en sont morts.

À Toronto, les manifestants se sont donc présentés devant l’édifice où est situé le bureau du ministre fédéral de l’Immigration, Marco Mendicino, pour demander de meilleures conditions pour ces travailleurs à travers tout le pays.

Une centaine d’entre eux ont collé des affiches de Juan Lopez Chapparo, de Bonifacio Eugenio Romero, et de Rogelio Munez Santos sur les fenêtres du bureau du ministre Mendicino.

Avec les informations de Jacaudrey Charbonneau

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