Le premier ministre François Legault a annoncé mardi que tous les usagers des transports en commun du Québec devront porter un couvre-visage à compter du 13 juillet. Les contrevenants se verront interdire l’accès aux autobus et aux métros.

La mesure est assortie d’une période de grâce de 14 jours pendant laquelle les usagers sans masque pourront malgré tout accéder aux transports en commun. L’obligation entrera donc en vigueur le 27 juillet.

Aucune amende n’est prévue pour le moment. Les usagers qui ne porteront pas de couvre-visage ne pourront tout simplement pas monter à bord.

Il n’y aura pas de police, mais on va demander aux gens qui gèrent les sociétés de transport d’interdire l’entrée aux gens qui n’ont pas de masque.

La mesure sera obligatoire pour tous les usagers de 12 ans et plus, mais elle est aussi fortement recommandée pour les plus jeunes, sauf pour ceux de moins de 2 ans.

Aux journalistes qui lui demandaient pourquoi il avait attendu des semaines avant d’adopter cette mesure maintes fois réclamée par l’opposition et des groupes d’experts, François Legault a expliqué que la politique de son gouvernement est d’agir progressivement en fonction de l’évolution de la pandémie au Québec, dans les autres provinces ainsi qu’aux États-Unis.

Aujourd’hui il y a beaucoup plus de monde dans les transports en commun [que pendant le confinement], a-t-il expliqué. On l’a vu tout au long de la pandémie, la situation évolue, les règles évoluent en fonction du contexte, en fonction de ce qui se passe chez nos voisins. On sent aujourd’hui le besoin d’aller une étape plus loin.

On est déconfiné, mais en libération conditionnelle, il y a des conditions à respecter. Il faut que les gens comprennent. N’attendez pas d’être obligé pour porter un couvre-visage.

Depuis un mois, la Société de transport de Montréal a distribué environ 300 000 masques à sa clientèle.

Une employée de la STM tend un masque à une dame dans la station de métro  Langelier.

Une employée de la STM tend un masque à une dame dans la station de métro Langelier lors d’une distribution de masques.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Des défis à Montréal

Si elle accueille favorablement la décision du gouvernement Legault, la Société de transport de Montréal (STM) a toutefois prévenu que ses employés ne pourraient pas exercer une surveillance pour vérifier que tous les passagers portent bien un masque.

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, reconnaît que la STM ne compte pas assez d’inspecteurs pour intercepter chaque usager fautif. Elle mise sur la responsabilisation citoyenne plutôt que sur une approche punitive.

La nouvelle est aussi bien accueillie par la Société de transport de Sherbrooke où son président, Marc Denault, estime que moins de la moitié des usagers respectaient le port du masque à bord des autobus.

Un autobus de la STM pendant la Covid-19.

Les passagers sont autorisés à monter dans les autobus par la porte arrière pour éviter de se croiser de trop près.

Photo : Radio-Canada / CATHERINE LEGAULT

À Québec, l’opposition estime qu’il était temps que le gouvernement Legault se décide à prendre cette décision. C’est le cas à Québec solidaire où la porte-parole Manon Massé estime que François Legault a alimenté lui-même la confusion alors qu’il portait le masque en public tout en tergiversant sur son importance.

Avec cette obligation, je m’attends à ce que des masques soient fournis à la population afin qu’aucune personne moins fortunée ne se voit empêcher l’accès au transport en commun, a déclaré Mme Massé.

Une longueur d’avance pour les Ontariens

Il n’y a pas qu’au Québec où les autorités obligent les citoyens à porter un couvre-visage dans les transports en commun.

C’est notamment le cas à Toronto, où la mesure entre en vigueur dès jeudi. La mesure est déjà en vigueur à Ottawa, Guelph et Hamilton.

Plusieurs villes ontariennes comptent aller plus loin encore en obligeant leurs citoyens à porter désormais le masque dans tous les lieux publics. À Toronto, les élus municipaux doivent adopter dès aujourd’hui, à l’initiative du maire John Tory, un règlement qui rendra obligatoire le port du masque dans les commerces et tous les lieux publics intérieurs. D’autres villes, dont Ottawa, Windsor, Hamilton et Kingston, envisagent aussi cette option.

Au Québec, il n’est pas question pour le moment d’obliger les gens à porter le masque dans les lieux publics, a déclaré François Legault.

On n’exclut pas éventuellement de rendre le masque obligatoire ailleurs que dans les transports en commun. Ça va dépendre de beaucoup de facteurs entre autres l’évolution du nombre de cas, l’évolution de la pandémie mais aussi, on veut y aller progressivement.

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