Réagissant au reportage de Radio-Canada concernant les enseignants qui prennent une retraite anticipée malgré les pénalités, le cabinet du ministre de l’Éducation Jean-François Roberge montre du doigt l’ancien gouvernement libéral.

Nous regrettons de voir certains quitter la profession, alors que nous étions avant la crise dans une situation de pénurie héritée du précédent gouvernement libéral, affirme le cabinet du ministre par courriel.

Jean-François Roberge n’était pas disponible pour répondre aux questions de Radio-Canada, mais dans un courriel, son équipe souligne qu’il s’engage à poursuivre le travail acharné entamé depuis notre arrivée au gouvernement.

Malgré la pandémie, l’attraction et la rétention de la profession demeurent plus que jamais une priorité gouvernementale.

D’ailleurs, le courriel précise que le ministre a pris plusieurs mesures pour valoriser la profession d’enseignant.

Par exemple en ajoutant des centaines de ressources professionnelles pour soutenir les enseignants dans leur travail auprès des élèves, en reconnaissant leur expertise dans le projet de loi 40 et en déposant des offres salariales différenciées prévoyant des hausses plus importantes pour les enseignants, entre autres, est-il écrit.

Un témoignage qui fait écho

Le témoignage de Gilles Boisvert, un enseignant de la région de Québec qui prend sa retraite deux ans plus tôt que prévu, a provoqué de nombreuses réactions chez ses confrères d’un peu partout au Québec.

Un homme assis sur une chaise devant le fleuve.

Gilles Boisvert prend sa retraite de l’enseignement après 33 ans de service.

Photo : Radio-Canada

M. Boisvert a raconté à Radio-Canada qu’il partait avant d’être trop aigri.

Une enseignante nous confie, par courriel, avoir pris la même décision. Elle affirme qu’elle adore enseigner, mais que la tâche est devenue tellement complexe et lourde.

Nous sommes les principaux acteurs dans le système de l’éducation et les derniers à être consultés, quand nous le sommes.

Une classe vide, les chaises levées sur les bureaux.

Les salles de classe, en raison de la pandémie, ont été complètement repensées pour accueillir les élèves.

Photo : La Presse canadienne / Jonathan Hayward

Une autre dit que c’est la mort dans l’âme qu’elle a pris la décision de mettre fin à sa carrière ce printemps. Une décision prise lorsqu’elle a vu que le gouvernement gérait l’éducation et le retour en classe des élèves dans le plus grand des chaos, sans réelle vision, mais surtout sans véritable consultation des gens qui œuvrent sur le terrain.

Nous n’avons pas de morts, contrairement aux CHSLD, mais nous avons de la souffrance et même des enfants en danger dont le gouvernement et les précédents ne se préoccupent pas vraiment, ajoute cette enseignante.

Dans un contexte de pénurie d’enseignants, une chercheuse de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) et la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) s’inquiètent en vue de la prochaine rentrée scolaire scolaire.

Selon la professeure-chercheuse Nancy Goyette et la présidente de la FSE-CSQ Josée Scalabrini, le phénomène est récent et peu documenté, mais bien réel selon elles et il s’est accentué avec la confusion entourant le retour en classe en pleine pandémie de COVID-19.

Le cabinet du ministre Jean-François Roberge se dit touché par les témoignages et dit réitérer sa volonté d’améliorer le quotidien de nos enseignants.

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