La détention en Chine des Canadiens Michael Spavor et Michael Kovrig est « complètement illégale et injustifiée », plaident une vingtaine de signataires dans une lettre collective adressée mardi au premier ministre Justin Trudeau.

Les ex-ministres des Affaires étrangères Lloyd Axworthy (libéral), Lawrence Cannon (conservateur) et André Ouellet (libéral), ainsi que les anciens ambassadeurs canadiens aux États-Unis Derek Burney et Michael Kergin figurent parmi les signataires.

Parmi eux, Louise Arbour et Allan Rock s’étaient déjà exprimés publiquement en faveur de la libération de Meng Wanzhou plus tôt cette semaine.

: mettre fin à la procédure d’extradition de Meng [Wanzhou] et ramener les deux Michael chez eux”,”text”:”Nous soutenons qu’il est plus que temps, pour le ministre, de faire exactement cela: mettre fin à la procédure d’extradition de Meng [Wanzhou] et ramener les deux Michael chez eux”}}” lang=”fr”>Nous soutenons qu’il est plus que temps, pour le ministre, de faire exactement cela : mettre fin à la procédure d’extradition de Meng [Wanzhou] et ramener les deux Michael chez eux, réclament les signataires dans le texte d’une pétition de deux pages.

Leurs justifications concernent aussi bien la santé physique, mentale et émotionnelle des deux détenus en Chine que la politique étrangère du Canada qu’ils jugent prise en otage.

Ils craignent que la résurgence de la COVID-19 en Chine expose davantage les prisonniers après presque deux années de détention dans un confinement difficile.

Ce n’est pas une exagération de dire que leurs vies sont en danger grave. Dans ces circonstances, il incombe au gouvernement de prendre toute action qui mènera à leur libération tant qu’il a tout le droit légal de le faire, fait valoir le collectif.

Une politique étrangère prise en otage

Cet aréopage réunissant d’anciens conseillers, parlementaires, ministres, diplomates et juristes rompus aux affaires internationales estime sans ambages que la politique étrangère est prise en otage.

Mettre fin au processus d’extradition de Meng [Wanzhou] et obtenir la libération des deux Michael délierait les mains du Canada à un moment où le gouvernement canadien doit être entièrement libre de redéfinir son approche stratégique avec la Chine, et prendre les mesures difficiles, mais nécessaires, pour protéger et faire progresser nos propres intérêts.

Les auteurs reconnaissent qu’en temps normal, le choix le plus sûr serait de rester proche de son allié et son principal partenaire commercial.

Ce ne sont pas des temps normaux et il ne s’agit pas d’un cas normal.

Ils rappellent au premier ministre que le Canada a déjà refusé de s’aligner avec les décisions américaines, citant l’exemple de l’Irak et du refus du gouvernement canadien de prendre part à la guerre en 2003.

Notre solide relation bilatérale a survécu à toutes ces controverses, chacune d’entre elles étant l’expression par le Canada de sa souveraineté et de son intérêt national, poursuit le collectif.

Il met en garde contre un durcissement du comportement de la Chine à l’égard du Canada : la Chine pourrait bien décider, la prochaine fois, une surenchère de prisonniers en détenant plus que deux Canadiens, écrivent les signataires.

Ils concluent sur l’obligation du Canada à protéger ses ressortissants à l’étranger, une obligation fondamentale de politique étrangère.

Appuis au Sénat des États-Unis

Les sénateurs américains Jim Risch et Bob Menendez, respectivement président et membre de la commission des relations étrangères du Sénat américain ont publié un communiqué, mercredi, réitérant l’attachement, l’alliance et l’amitié entre le Canada et les États-Unis.

Ils demandent au gouvernement chinois Kovrig et M.Spavor”,”text”:”de libérer et d’abandonner immédiatement toutes les charges contre M.Kovrig et M.Spavor”}}” lang=”fr”>de libérer et d’abandonner immédiatement toutes les charges contre M. Kovrig et M. Spavor.

L’annonce faite la semaine dernière que le gouvernement chinois a inculpé Michael Kovrig et Michael Spavor pour espionnage présumé après un an et demi de détention arbitraire et de confinement dans des conditions inhumaines est profondément troublante, écrivent-ils.

La persécution politique et la détention arbitraire de ces deux citoyens canadiens par le Parti communiste chinois (PCC), alors que le Canada continue de faire respecter l’État de droit dans le cas de Meng Wanzhou, ne font que renforcer les inquiétudes de la communauté internationale quant au mépris total du PCC pour les droits individuels et l’application juste et équitable de la loi.

En début de semaine, Washington s’était déjà prononcé pour demander la libération immédiate des Canadiens Michael Spavor et Michael Kovrig.

Les autres signataires de la lettre sont :

  • Ed Broadbent, ancien chef du Nouveau Parti démocratique
  • Wendy Dobson, professeure à l’Université de Toronto et ex-sous ministre déléguée des Finances
  • Leonard J. Edwards, ex-ambassadeur du Canada au Japon et en Corée et ex-sous–ministre des Affaires étrangères
  • Yves Fortier, ancien ambassadeur du Canada aux Nations unies (ONU)
  • Robert Fowler, ancien diplomate canadien
  • Louise Fréchette, ancienne vice-secrétaire générale de l’ONU
  • Fen Osler Hampson, directeur du Conseil mondial pour les réfugiés
  • Paul Heinbecker, ex-ambassadeur du Canada à l’ONU
  • Claude Laverdure, ancien diplomate canadien et sherpa sous Jean Chrétien
  • Don Newman, journaliste
  • Maureen O’Neil, ex-présidente du Centre de recherches pour le développement international
  • Hugh Segal, ancien sénateur conservateur
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