Yves-François Blanchet, le chef du Bloc québécois, est revenu sur la succession de crises économiques et sanitaires qui ont jalonné son travail à la Chambre des communes ces derniers mois. Il a par ailleurs déploré une fois de plus l’attitude du NPD à l’égard de son parti, qui relève, selon lui, d’une « opération orchestrée ».

Le chef Jagmeet Singh avait qualifié mercredi le leader parlementaire du Bloc, Alain Therrien, de raciste, outré que ce dernier rejette sa motion sur le racisme systémique dans la GRC.

Le chef néo-démocrate avait refusé de s’excuser pour ses propos, provoquant l’ire des députés bloquistes et son expulsion de la Chambre des communes pour le reste de la séance.

Dans la foulée, Yves-François Blanchet avait justifié ce rejet en avançant que le comité fédéral sur la sécurité publique devait se pencher sous peu sur l’existence ou non du racisme systémique dans la GRC.

Il a précisé lundi en conférence de presse que le NPD était arrivé avec une motion qui dicte les termes des conclusions du comité et qu’il ne supportait pas cette motion-là.

Le chef du Bloc a refusé en conséquence de dire si son parti acceptera ou non les conclusions du comité fédéral qui se penchera dès mardi sur la question.

Son bilan dressé lundi matin à Chambly a également été ponctué de critiques à l’égard du gouvernement Trudeau, à qui il reproche de profiter de la crise de la COVID-19 à des fins électorales.

Le gouvernement canadien utilise notre propre argent pour essayer d’arracher des juridictions au Québec et aux provinces pour les centraliser à Ottawa, a-t-il déploré.

Le gouvernement canadien ne peut pas utiliser la crise pour s’ingérer dans les compétences et les juridictions des provinces.

Il a réitéré sa demande pour un transfert inconditionnel et immédiat aux provinces en matière de santé.

Un enchaînement de crises parfois constructives

Selon M. Blanchet, la première crise liée à l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM), a été une espèce de baptême de feu pour le Bloc québécois.

Force est d’admettre que les discussions ont été constructives, tant et si bien que le gouvernement américain a essentiellement reproduit la formule qui avait été celle du gouvernement canadien qui, elle, était inspirée des propositions du Bloc, s’est-il félicité.

Dans le cas des manifestations des Wet’suwet’en, Yves-François Blanchet évoque une politique moins spectaculaire mais basée sur le gros bon sens.

Il fait valoir le choix d’une approche qui sollicitait de ne pas intervenir par la force, de négocier.

Quant à la crise sanitaire enclenchée par la COVID-19, elle a engendré une bonne collaboration entre les partis, analyse-t-il.

Le gouvernement du Québec a fait, et bien fait, tout ce qu’il fallait.

Cette approche collégiale a abouti au Parlement à un ensemble de gestes posés qui ont contribué à mettre en place des mesures qui ont un effet positif, a-t-il mentionné, rappelant que le Bloc avait rapidement soutenu la mise en place d’un parlement virtuel ainsi que la subvention salariale à laquelle s’opposait le ministre Morneau à l’époque.

Les députés du Bloc ont déposé sept projets de loi, qui défendent notamment la création d’un rapport d’impôt unique géré par la province, ce qui générerait plus de 425 millions par année, selon leur analyse.

Les autres projets de loi concernent l’obligation du fédéral de respecter ses cibles en matière de GES, mais aussi la connaissance suffisante du français pour obtenir la citoyenneté à partir du Québec, la révision de la gestion de l’offre ainsi que le plafonnement des frais de gestion des cartes de crédit.

Le parlement siégera de nouveau le 8 juillet.

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