Une douzaine de chefs autochtones se sont dits déçus de leur première rencontre virtuelle avec le premier ministre du Nouveau-Brunswick, qui a eu lieu mercredi. L’enquête publique sur le racisme systémique qu’ils réclament leur a été refusée, du moins pour l’instant.

Les chefs demandaient à Blaine Higgs de tenir une commission d’enquête et de s’engager à mettre en œuvre leurs recommandations. Le premier ministre a plutôt proposé un groupe de travail pour mettre en œuvre des recommandations.

Blaine Higgs a mentionné qu’il préfère s’occuper des vrais problèmes, et le faire en temps opportun en regardant les recommandations qui ont été faites dans le passé et qui ont dormi sur des tablettes.

Pour Ross Perley, chef de la Première Nation malécite de Tobique, l’idée d’un groupe de travail n’est pas assez forte.

Nous avons connu plusieurs groupes de travail dans cette province et les résultats n’étaient pas favorables pour nos nations, a déploré Ross Perley.

Le premier ministre Blaine Higgs à l'Assemblée législative du Nouveau-Brunswick, le mardi 16 juin 2020.

Le premier ministre Blaine Higgs à l’Assemblée législative du Nouveau-Brunswick, le mardi 16 juin 2020

Photo : Radio-Canada

Il précise qu’il y a déjà eu trop de groupes de travail et qu’une enquête indépendante sur le racisme systémique est une meilleure solution pour mettre en lumière les causes du racisme systémique dont sont victimes les Autochtones.

Notre peuple a participé à des enquêtes nationales et nous avons entendu les paroles prononcées par les gouvernements, et nous en revenons toujours au même point que ces dernières semaines. Il faut passer à l’action dès maintenant.

Kevin Vickers riposte

Dans un communiqué de presse mercredi, le chef du Parti libéral du Nouveau-Brunswick, Kevin Vickers, a affirmé partager l’extrême déception exprimée par les chefs de la nation Wolastoqey à l’égard du premier ministre de notre province.

Kevin Vickers devant un drapeau du Nouveau-Brunswick.

Kevin Vickers, chef du Parti libéral du Nouveau-Brunswick (archives)

Photo : Radio-Canada

On peut y lire aussi que les libéraux de l’opposition ont déposé une motion à l’Assemblée législative demandant une enquête indépendante sur les préjugés systémiques et le racisme à l’encontre des peuples autochtones.

Kevin Vickers demande à tous les députés, quelle que soit leur affiliation politique, de soutenir cette motion et de montrer au premier ministre qu’il a tort sur cette question.

C’est triste, très triste, ce n’est pas clair pour moi qu’est-ce qui se passe, a dit pour sa part David Coon, le chef du parti vert du Nouveau-Brunswick.

Ce dernier estime qu’une enquête publique sur le racisme systémique est nécessaire.

Une deuxième rencontre

Le ministre des Affaires autochtones, Jake Stewart, a déclaré mercredi que la plupart des chefs avaient accepté de participer à une autre réunion, dans deux semaines. La question de l’enquête publique sera de nouveau à l’ordre du jour.

Des chefs micmacs ont signalé mercredi leur intention de présenter une liste de changements prioritaires dans le système judiciaire à cette future rencontre. Le statu quo n’est plus une option. Il s’agit d’une relation de gouvernement à gouvernement, et nous devons travailler ensemble en partenariat pour lutter contre la discrimination systématique qui existe actuellement, peut-on lire dans la lettre.

Avec les informations de Michel Corriveau et de La Presse canadienne

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