« Un siège au Conseil de sécurité de l’ONU n’est pas un but en soi, c’est un moyen pour le Canada de continuer d’avoir un impact positif dans le monde » : c’est par ces mots que le premier ministre Justin Trudeau a expliqué l’objectif du Canada d’obtenir un siège au Conseil de sécurité, la veille du vote qui doit avoir lieu mercredi au siège de l’ONU à New York.

C’est lors de sa conférence de presse quotidienne sur la COVID-19 que M. Trudeau a évoqué la question du siège au Conseil de sécurité en répondant à deux questions de journalistes à ce sujet.

Le Canada est très engagé sur la scène internationale et ça va continuer. On espère pouvoir remporter le siège, mais, quels que soient les résultats, le Canada va continuer d’utiliser tous ses moyens, d’être impliqué et d’avoir un impact positif dans le monde.

Revenant sur la pandémie, le premier ministre a souligné la nécessité d’entraide et de collaboration entre les pays.

Nous devons travailler de façon coordonnée à travers le monde. Cette crise souligne à quel point cette entraide, cette collaboration est plus importante que jamais. Nous sommes plus interconnectés, nous devons faire preuve de résilience, de créativité dans la façon de travailler ensemble, de redéfinir nos relations internationales, a-t-il expliqué.

Le Canada est assez grand pour faire une différence, mais assez petit pour savoir qu’on ne peut pas faire tout seul. C’est un moment où le leadership de pays comme le Canada va être extrêmement important sur l’échiquier mondial, a conclu M. Trudeau.

Plusieurs appels téléphoniques

M. Trudeau a appelé mardi plusieurs dirigeants étrangers, selon le site Internet du premier ministre.

Il s’est entretenu avec les premiers ministres du Pakistan, de l’Espagne, de l’Éthiopie et de l’Inde, ainsi qu’avec les présidents mexicain et angolais.

Lors de ces entretiens, les dirigeants ont évoqué la crise de la COVID-19 et la coordination internationale.

En février dernier, M. Trudeau a assisté au sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, où il a eu plusieurs rencontres bilatérales avec des dirigeants du continent. Il s’est également rendu au Sénégal pour y rencontrer le président Macky Sall.

On compte 54 pays africains à l’ONU; le bloc africain représente ainsi un poids politique important en vue du vote.

Un coup dur

Quelques semaines avant le vote au Conseil de sécurité, une pétition signée par 150 personnalités et organisations canadiennes et internationales demandait aux pays membres de l’ONU de ne pas accorder de siège au Conseil de sécurité au Canada.

Les signataires du texte, dont David Suzuki, Amir Khadir, Noam Chomsky, Romeo Saganash, Roger Waters et la Centrale des syndicats nationaux (CSN), estiment que le Canada, malgré sa réputation pacifique, […] n’agit pas comme un acteur international bienveillant.

Les auteurs reprochent notamment au Canada ses activités d’exportation d’armes.

Le Conseil de sécurité de l’ONU est composé de 15 membres, dont cinq permanents; les 10 autres membres sont élus par l’Assemblée générale pour un mandat de deux ans.

Pour remporter un siège, un pays doit obtenir au moins les deux tiers des voix, soit 129 votes si les 193 États membres participent au vote.

Il y a sept candidats en lice pour cinq sièges. Il s’agit de Djibouti, le Kenya, le Canada, la Norvège, l’Irlande, l’Inde et le Mexique.

Le Canada a été élu six fois au Conseil; son dernier mandat remonte à 1999-2000. En 2010, le Canada n’a pas réussi à remporter un siège.

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