L’aide de 14 milliards de dollars qu’Ottawa offre aux provinces pour s’assurer que la relance de l’économie se fasse de façon sécuritaire ne sera pas un « chèque en blanc », prévient le premier ministre canadien Justin Trudeau.

C’est ce qu’il a déclaré jeudi matin, à quelques heures de sa conférence téléphonique avec les premiers ministres des provinces et des territoires, au cours de laquelle les modalités de cette offre seront débattues.

L’aide fédérale est destinée à l’achat d’équipements de protection individuelle, au financement des services de garde et des municipalités, ou à soutenir des Canadiens considérés comme plus vulnérables, par exemple ceux vivant dans les CHSLD.

Il s’agira de transferts ciblés, a expliqué M. Trudeau la semaine dernière, ce qui a soulevé des inquiétudes dans certaines provinces, notamment au Québec, où le gouvernement souhaite que l’aide ne soit pas assortie de conditions.

milliards de dollars, les Canadiens s’attendent à ce que, à travers le pays, tous les Canadiens aient ces protections de base”,”text”:”Ce sont des choses très très concrètes. Et si on est en train d’investir 14milliards de dollars, les Canadiens s’attendent à ce que, à travers le pays, tous les Canadiens aient ces protections de base”}}” lang=”fr”>Ce sont des choses très, très concrètes. Et si on est en train d’investir 14 milliards de dollars, les Canadiens s’attendent à ce que, à travers le pays, tous les Canadiens aient ces protections de base, a plaidé le premier ministre canadien.

Le gouvernement est ouvert à une certaine flexibilité, et à débattre des modalités de l’aide, mais tous les Canadiens s’attendent à ce que leur santé et leur sécurité soient assurées au moment où les activités économiques reprennent, a-t-il plaidé.

Donc, il n’y a pas de chèque en blanc, mais on va travailler pour s’assurer que ce qu’on est en train de faire avec eux, [les] provinces et [les] territoires, c’est les bonnes choses pour leur situation.

Ottawa va travailler avec les provinces pour y arriver de façon convenable et respectueuse des champs de compétence et des provinces, a-t-il ajouté peu après.

S’il y a des provinces qui ne veulent pas l’argent, on sera préoccupé parce que les besoins de tous les Canadiens à travers le pays, c’est d’être protégé de la COVID-19, a encore dit M. Trudeau.

Justin Trudeau a notamment fait valoir que le gouvernement fédéral a un rôle à jouer dans les garderies, même s’il s’agit d’une priorité qui, évidemment, est provinciale et même municipale.

Quand on parle de répondre à cette urgence de COVID-19, je pense que c’est extrêmement important de s’assurer que l’argent aide réellement les familles. C’est pour ça qu’on ne propose pas un chèque en blanc pour les provinces.

Le premier ministre n’a pas fermé la porte à une bonification de l’aide fédérale. La semaine dernière, le premier ministre ontarien Doug Ford a estimé que sa seule province aurait besoin de 23 milliards de dollars.

S’il en faut plus, on va regarder ça, a-t-il déclaré.

« Il y a un problème », dit Legault

À Québec, le premier ministre François Legault n’a pas caché qu’il craignait que cette aide, qui pourrait se traduire par une enveloppe de 3 à 4 milliards de dollars pour son gouvernement, ne soit assortie de conditions.

On en a discuté, on va en discuter ce soir, mais je ne vous cacherai pas que j’ai quand même certaines inquiétudes […] C’est important de respecter les compétences des provinces.

Il y a beaucoup de choses qui m’inquiètent là-dedans, entre autres [en ce qui concerne] tout le matériel de protection individuelle et toute la question du dépistage, a-t-il commenté en conférence de presse.

Je sens que le gouvernement fédéral est prêt à payer, mais qu’il voudrait avoir un certain contrôle, a indiqué M. Legault.

Pour nous, c’est clair que la santé est de compétence provinciale, et il n’est pas question qu’on cède tout le contrôle de la stratégie de dépistage et d’approvisionnement en équipements de protection individuelle, a-t-il poursuivi.

Que le gouvernement fédéral se fasse une réserve qui pourrait aider les provinces, c’est une chose. Qu’il veuille s’en mêler et que ça fasse partie du 3-4 milliards qu’on reçoit… là, il y a un problème.

M. Legault a également déclaré que le gouvernement fédéral commence à vouloir passer par-dessus les provinces pour aller travailler avec les municipalités.

Selon lui, Ottawa semble surtout souhaiter donner un coup de pouce aux services de transport en commun, alors que les villes sont aussi aux prises avec beaucoup d’autres dépenses imprévues en raison de la crise.

On voudrait, encore là, avoir de la flexibilité, a-t-il laissé tomber.

Selon François Legault, pas mal tous les premiers ministres ont fait savoir au gouvernement fédéral qu’il est important qu’il n’y ait pas de conditions attachées à l’aide fédérale.

Ils souhaitent en outre, selon lui, que l’aide fédérale soit récurrente et versée par l’entremise du programme de Transfert canadien en matière de santé.

D’après M. Legault, Québec a engagé des dépenses de plus de 3 milliards de dollars en santé depuis le début de l’épidémie, et 3 autres milliards pour soutenir l’économie de la province.

Cela n’inclut pas certaines sommes qui seront récurrentes, comme celle qui devra être consacrée à l’embauche de 10 000 préposés aux bénéficiaires de plus dans les CHSLD, a-t-il précisé.

Le premier ministre québécois n’est cependant pas allé jusqu’à dire qu’il pourrait refuser l’offre d’Ottawa. milliards”,”text”:”C’est quand même important de respecter notre autonomie, mais effectivement, on veut ces 3-4milliards”}}” lang=”fr”>C’est quand même important de respecter notre autonomie, mais effectivement, on veut ces 3-4 milliards, a-t-il convenu.

Trudeau blâme les conservateurs

Justin Trudeau a par ailleurs blâmé le Parti conservateur pour le blocage parlementaire qui a empêché l’adoption, mercredi à la Chambre des communes, d’un projet de loi visant à offrir un soutien financier à des Canadiens handicapés.

Les autres partis d’opposition ont accepté que le projet de loi C-17 soit scindé afin de débattre de la seule aide financière destinée aux personnes handicapées, mais en vain, a-t-il ajouté.

Seuls les conservateurs ont barré la route à cette façon de faire, a-t-il accusé lors de la conférence de presse donnée dans les locaux de l’entreprise Régimbal Awards and Promotions, à Ottawa.

À cause des jeux politiques joués par les partis d’opposition, malheureusement, on n’aura pas aussi rapidement de l’aide pour des gens extrêmement vulnérables qui vivent avec un handicap. C’est décevant.

Le lieutenant du chef conservateur au Québec, Alain Rayes, a expliqué mercredi que son parti réclamait une mise à jour économique et la reprise des travaux réguliers de la Chambre pour pouvoir étudier adéquatement les projets de loi.

Les libéraux ont levé le nez sur nos demandes. Qui est déraisonnable, ici?, a-t-il fait valoir sur Twitter.

Justin Trudeau a aussi annoncé un nouvel investissement de 133 millions de dollars pour aider des entreprises autochtones à traverser la crise de la COVID-19.

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