Des dentistes demandent au gouvernement du Québec d’assumer les coûts supplémentaires de 15 à 30 $ qu’ils devront facturer aux clients en raison de l’équipement de protection nécessaire à leur pratique à l’ère de la COVID-19.

L’Association des chirurgiens-dentistes du Québec (ACDQ) recommande à ses membres des frais supplémentaires de 15 $ par intervenant pour payer l’équipement de protection. Par exemple, si un hygiéniste dentaire et un dentiste sont requis pour l’acte, il pourrait en coûter 30 $ de plus que les frais habituels.

Il est possible que le tarif soit supérieur à ça, reconnaît le président de l’ACDQ, Carl Tremblay. Tout dépendra de la réalité de chaque clinique.

Les frais de fourniture ont littéralement explosé pour les dentistes, souligne M. Tremblay. Ils doivent maintenant se procurer des masques N-95, qui coûtent entre 5 et 20 $ l’unité. Auparavant, les masques chirurgicaux utilisés par les professionnels de la santé bucco-dentaire coûtaient 0,18 $ l’unité.

Protocoles stricts

Des dentistes croient que le gouvernement doit assumer ces coûts puisqu’il a imposé de stricts protocoles entourant la pratique en contexte de pandémie à travers le guide de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), ce qui occasionne ces frais COVID-19.

Durant la crise, M. Legault a fait des choix comparables pour d’autres secteurs. Nous pensons qu’il a le pouvoir de faire ces mêmes choix pour les soins dentaires, indique Carl Tremblay, en citant notamment les annonces pour soutenir le milieu de la culture.

Sans remettre en question ces investissements, le chirurgien-dentiste de Québec Georges Girard estime que le gouvernement doit établir ses priorités.

On parle de la santé de la population […] c’est au gouvernement d’aider les citoyens à conserver un minimum d’accessibilité aux soins dentaires.

Les dentistes pourront aussi utiliser un autre code de facturation, qui pourrait aller jusqu’à 84 $, lors de procédures plus complexes et plus à risque de transmission de la COVID-19

$”,”text”:”Lorsque je dois faire une extraction chirurgicale, c’est un acte qui demande une plus grande responsabilité, plus d’équipement et de temps. Alors oui, ça pourrait être des frais supplémentaires de 70$”}}” lang=”fr”>Lorsque je dois faire une extraction chirurgicale, c’est un acte qui demande une plus grande responsabilité, plus d’équipement et de temps. Alors oui, ça pourrait être des frais supplémentaires de 70 $, précise le docteur Girard.

On a une entreprise privée qui ne peut pas faire de déficits.

Aménagements

Les dentistes demandent également une aide gouvernementale de 25 millions de dollars pour absorber une partie des frais de réaménagement de leurs cliniques, selon les exigences dictées par la CNESST.

Georges Girard, par exemple, a dû investir entre 50 000 $et 60 000 $ de plus pour adapter sa clinique en raison de la pandémie. Pour le président de l’ACDQ, Carl Tremblay, la facture est de 24 000 $.

La situation risque d’être difficile pour toutes les cliniques dentaires de la province, mais particulièrement pour celles qui accueillent en grande partie une clientèle assurée par la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ), croit Carl Tremblay.

Les dentistes ne peuvent pas leur facturer des frais supplémentaires pour les équipements de protection.

Le gouvernement est au courant de nos demandes. On attend des réponses de leur part, conclut Carl Tremblay.

Au cabinet du ministre de la Santé, on indique être en train d’analyser ces demandes.

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