Alors que certains parents se plaignent du manque de suivi pour leur enfant durant la pandémie, le ministre de l’Éducation Jean-François Roberge monte le ton à l’égard des partenaires du réseau scolaire. Dans une lettre envoyée mercredi soir, dont Radio-Canada a obtenu copie, il rappelle que l’encadrement des élèves à distance est obligatoire.

L’année scolaire n’est pas terminée, et une prestation de travail complète est attendue, insiste le ministre de l’Éducation Jean-François Roberge.

Plus tôt mercredi, la députée solidaire Christine Labrie rapportait en commission parlementaire que certains enfants étaient laissés à eux-mêmes.

Elle déplorait notamment le cas d’une mère de la Commission scolaire de la Capitale qui se serait fait avertir par un directeur d’école de ne pas s’attendre à ce que son enseignante fasse un suivi à distance parce que sa tâche est pleine.

La dame aurait pris la décision d’envoyer son fils dans une école privée l’an prochain parce qu’elle a perdu confiance au système public. Un constat d’échec, selon la députée.

Encadrement nécessaire

Dans sa lettre, le ministre Roberge rappelle que les modalités du suivi à distance peuvent varier selon les milieux, mais que des lignes directrices s’imposent, dont :

  • un plan de travail hebdomadaire fourni par les enseignants;
  • au primaire, au moins trois contacts directs (téléphone ou visioconférence) par semaine entre un membre de l’équipe-école et l’élève;
  • au secondaire, l’assignation d’un enseignant-tuteur pour chaque élève et d’un intervenant pivot pour les élèves ayant besoin d’un plan d’intervention. Ces intervenants devraient privilégier au moins un contact direct par semaine […] en plus de plusieurs rencontres de groupe à distance.

Il ne saurait être acceptable qu’un élève ne bénéficie pas d’un encadrement pédagogique de qualité dès cette semaine, et ce, jusqu’à la fin de l’année scolaire, écrit le ministre Roberge, pour les enfants qui ne pourront retourner à l’école cette année, dans la grande région métropolitaine ou ailleurs au Québec.

Une épreuve pour les parents

Mais le fait d’obliger les élèves à suivre des cours en ligne plusieurs fois par semaine cause des maux de tête à plusieurs parents, qui doivent actuellement utiliser l’ordinateur familial, lorsqu’il y en a un, pour travailler de la maison, ou qui doivent trouver une façon de le partager entre leurs enfants qui en ont besoin, parfois en même temps, pour suivre leurs cours.

Qui plus est, souligne la porte-porte-parole libérale en matière d’éducation, Marwah Rizqy, les parents qui doivent travailler de la maison ne peuvent par ailleurs pas abandonner le travail à toute heure de la journée pour assister leurs enfants dans leurs cours et travaux en ligne. Cela devient ingérable, souligne-t-elle.

: “Moi mon enfant a un plan d’intervention, il est en difficulté. Il va falloir que je prenne deux semaines de vacances maintenant pour sauver son année.””,”text”:”Moi je lis sur mon Twitter le message d’un homme qui me dit: “Moi mon enfant a un plan d’intervention, il est en difficulté. Il va falloir que je prenne deux semaines de vacances maintenant pour sauver son année.””}}” lang=”fr”>Moi, je lis sur mon Twitter le message d’un homme qui me dit : “Mon enfant a un plan d’intervention, il est en difficulté. Il va falloir que je prenne deux semaines de vacances maintenant pour sauver son année.”

C’est ça la réalité, on demande aux parents de se transformer en enseignants, déplore Mme Rizqy.

Les tablettes de la discorde

Un élève fait l'école à distance.

Un élève fait l’école à distance.

Photo : Yara Schoucair

Autre rappel du ministre : les élèves qui en ont besoin devraient avoir accès immédiatement à du matériel technologique, déjà disponible dans les écoles.

Toujours en commission virtuelle, Christine Labrie a cité l’exemple d’un enseignant d’une école secondaire à qui la direction aurait demandé de prêter un ordinateur – dont les quantités sont limitées – seulement aux élèves qui ont une probabilité élevée de réussir leur année scolaire.

C’est tout simplement inacceptable, a répondu le ministre de l’Éducation à la députée, avant d’ajouter que certains devront se faire rappeler à l’ordre sévèrement.

Il invite encore une fois les partenaires du réseau à faire leur commande sans attendre, alors qu’une importante quantité de tablettes électroniques est toujours disponible en vertu d’une entente avec Apple et Telus.

000, mais la commande n’est toujours pas encore arrivée chez les élèves”,”text”:”Dès le début de la pandémie j’ai demandé au ministre de faire l’acquisition massive de supports technologiques, que ce soit des tablettes ou des ordinateurs. Il y a eu une première commande de 15000, mais la commande n’est toujours pas encore arrivée chez les élèves”}}” lang=”fr”>Dès le début de la pandémie j’ai demandé au ministre de faire l’acquisition massive de supports technologiques, que ce soit des tablettes ou des ordinateurs. Il y a eu une première commande de 15 000, mais la commande n’est toujours pas encore arrivée chez les élèves, a souligné pour sa part Marwah Rizqy au micro d’ICI Première.

En fait, le tiers des tablettes auraient été distribuées jusqu’ici dans les écoles du Québec, mais aucune à Montréal où la CSDM affirme être en train de recenser les besoins pour chaque école.

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