Au rythme actuel, le déficit fédéral atteindra un niveau record dépassant les 250 milliards de dollars, prévoit le directeur parlementaire du budget (DPB) dans un rapport publié jeudi matin. Il dit tenir compte de l’ensemble des répercussions de la pandémie et notamment des mesures adoptées par Ottawa afin d’y remédier.

Dans un précédent scénario du DPB, il était question de 184 milliards de dollars. Il s’agissait déjà d’un déficit d’une ampleur historique.

Le directeur Yves Giroux précise que le déficit budgétaire passerait à 24,9  milliards de dollars en 2019-2020, puis à 252,1 milliards de dollars en 2020-2021.

Il ajoute que par rapport à la taille de l’économie canadienne, le déficit s’élèverait à 1,1 % du PIB en 2019-2020, puis à 12,7 % en 2020-2021.

Les mesures déjà annoncées pourraient ne pas être suffisantes, selon le DPB. D’autres mesures financières pourraient être nécessaires pour soutenir l’économie dans les prochains mois, ajoute-t-il.

Le comportement des consommateurs et des entreprises pourra jouer, selon le DPB, dans l’évaluation future de la situation.

Il rappelle aussi qu’avant les chocs dus à la COVID-19 et la chute des prix du pétrole, le gouvernement affichait un bilan sain. Compte tenu de la nature temporaire des mesures budgétaires et de l’expérience du passé, et étant donné que les taux offerts sur le marché du crédit sont historiquement bas, tout laisse croire que le gouvernement pourrait contracter d’autres emprunts s’il le fallait.

Trudeau se veut rassurant

Interrogé jeudi lors d’un point de presse portant notamment sur les mesures qu’il compte prendre pour relancer l’économie après la pandémie, le premier ministre Justin Trudeau s’est montré optimiste en disant avoir confiance en la capacité des Canadiens à revenir en force après la pandémie.

Envisage-t-il des impôts ou un plan d’austérité pour rembourser les fonds annoncés dans les dernières semaines? M. Trudeau a affirmé qu’il se concentrait pour le moment sur ce qu’il faut faire pour aider les Canadiens à passer au travers [de la crise]. On est chanceux, a-t-il dit, d’avoir un des meilleurs ratios dette/PIB de tout le G7 de beaucoup d’économies auxquelles on se compare à travers le monde.

On avait la santé fiscale pour pouvoir faire les investissements nécessaires non seulement pour aider les gens, mais pour pouvoir rebondir par la suite.

Nos institutions sont fortes, notre économie est forte en situation normale et on va pouvoir reprendre en grande santé, a-t-il ajouté.

Pour ce qui est du produit intérieur brut, le DPB estime qu’il devrait diminuer de 2,5 % au premier trimestre, puis de 20 % au deuxième trimestre.

En 2020, la croissance du PIB réel serait de -12 %, la plus faible jamais enregistrée depuis 1961.

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