L’Alberta fera tout son possible pour protéger les citoyens de la « terrible tempête économique » qui risque de s’abattre sur la province, mais en cas de naufrage, il n’y aura pas assez de bouées de sauvetage pour tous, a prévenu Jason Kenney jeudi.

Nous ne pouvons pas sauver toutes les entreprises qui sont dans la tourmente actuellement, a déclaré le premier ministre albertain lors d’une allocution en direct sur Facebook, jeudi.

Le gouvernement n’a pas assez de pouvoir fiscal pour protéger tout le monde dans cette crise économique que nous traversons.

Un déficit de 20 milliards de dollars

Le gouvernement conservateur projette désormais que le déficit de la province avoisinera 20 milliards de dollars cette année, un chiffre jugé réaliste par l’économiste Trevor Tombe, de l’Université de Calgary.

Il est important de rappeler, selon lui, que les déboires économiques de l’Alberta avaient commencé bien avant la pandémie de COVID-19.

En Alberta, le ratio dette-PIB augmente depuis la crise financière, dit-il. Notre santé financière n’a fait que se dégrader depuis [2007-2008].

Les dettes s’accumulent dans la province depuis plus d’une décennie maintenant, observe M. Tombe qui estime que le déficit se situera entre 15 et 20 milliards de dollars à la fin de l’année.

Comme nous dépensons plus d’argent qu’il n’en rentre dans les caisses, nous devons emprunter pour renflouer [la caisse], poursuit-il.

À ces sommes, s’ajoutent les quelques 3 à 4 milliards de dollars que le gouvernement a empruntés pour projets d’investissements de capitaux qui ne sont pas comptabilisés dans ces projections, ajoute l’économiste.

Vers une 3e récession?

L’Alberta court à la catastrophe économique, entrevoit Trevor Tombe, qui calcule que le ratio dette-PIB pourrait doubler d’ici un an, pour passer d’un peu moins de 10 % actuellement à près de 20 % en avril 2021.

14années consécutives quand celle-ci sera terminée, et il serait faux de croire que la tendance va s’inverser par elle-même”,”text”:”La situation fiscale de l’Alberta se sera détériorée pendant14années consécutives quand celle-ci sera terminée, et il serait faux de croire que la tendance va s’inverser par elle-même”}}” lang=”fr”>La situation fiscale de l’Alberta se sera détériorée pendant 14 années consécutives quand celle-ci sera terminée, et il serait faux de croire que la tendance va s’inverser par elle-même, croit-il.

Dans un récent rapport, l’Institut Fraser prévoit quant à lui que la dette nette de l’Alberta grimpe à plus de 56 milliards de dollars d’ici la fin de l’année fiscale, ce qui ferait monter le ratio dette-PIB à 17,7 %.

Comme l’Institut Fraser l’a également prédit, l’économiste craint que la province connaisse sa troisième récession en une décennie.

Dans le contexte de pandémie, l’économiste s’attend certes à une augmentation des transferts fédéraux pour donner un coussin financier aux provinces, mais il pense qu’il est grand temps que l’Alberta se tourne vers de nouvelles sources de revenus.

Instaurer des taxes de vente est le moyen le plus efficace de le faire, maintient-il.

Avec la dégringolade des prix du pétrole (Nouvelle fenêtre), l’économiste croit que l’Alberta n’a d’autre choix que de repenser son plan fiscal.

Si cette crise n’est pas le signe qu’il faut revoir de fond en comble notre façon de faire, alors je ne sais pas ce qu’elle est, termine-t-il.

Avec les informations de Joel Dryden

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