Dix jours après avoir affirmé qu’il n’excluait pas de rouvrir les écoles avant le 4 mai, le premier ministre du Québec, François Legault, a finalement annoncé que le retour en classe devra encore attendre plusieurs semaines.

Selon M. Legault, les autorités auront besoin d’au moins « deux semaines de préparation » avant de pouvoir rouvrir les écoles dans la province. On a des discussions, des évaluations à faire avec la santé publique, a-t-il dit lors de son point de presse quotidien sur la pandémie.

Honnêtement, aujourd’hui, on n’est pas prêts à annoncer une réouverture des écoles dans deux semaines. […] Mais il n’est pas question de rouvrir les écoles à court terme.

Le premier ministre n’a toutefois pas voulu s’avancer sur une date de retour sur les bancs d’école, mais a indirectement confirmé, en réponse à une question d’une journaliste, que ce ne sera pas possible avant la mi-mai. Ça prend des précautions, ça prend les fameux deux mètres [de distanciation], a-t-il dit.

Je ne peux pas vous dire quand on va les rouvrir […] L’idée, c’est d’y aller graduellement. Là, on commence avec les entreprises. Il ne faudrait pas tout remettre en même temps à l’automne, ça serait risqué du côté de la santé.

En entrevue à l’émission 24/60, lundi soir, la présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement, Josée Scalabrini, a pour sa part redemandé que Québec prenne des mesures pour sécuriser les employés du réseau avant le retour en classe.

Mes membres veulent être certains que la sécurité soit au rendez-vous, a plaidé Mme Scalabrini. On aura besoin d’appui, on aura besoin de support.

Les enseignants sont au rendez-vous, mais on a besoin d’aide. On n’est pas des travailleurs sociaux, on n’est pas des psychologues. On veut savoir vers qui diriger les besoins des familles.

Selon elle, les rencontres entre les employés du milieu de l’éducation et le ministère sont constructives.

On nous demande ce qui pourrait être le plus sécuritaire, et nous, on est au rendez-vous, affirme-t-elle tout en ajoutant qu’ils ne sont malgré tout pas « des scientifiques ».

Il y a 10 jours, le premier ministre et le directeur national de santé publique, Horacio Arruda, avaient pourtant expliqué que les enfants étaient moins à risque de présenter des complications liées au coronavirus.

Il faut comprendre que les jeunes qui pourraient attraper la maladie, avec presque aucun symptôme, c’est comme si on les vaccinait, avait affirmé M. Arruda le 10 avril dernier. C’est la vaccination naturelle qui va s’installer.

Une femme portant des gants nettoie les pattes d'une chaise dans une salle de classe.

Des directives de la santé publique seront publiées avant la réouverture des écoles.

Photo : Reuters / Massimo Pinca

L’annonce de M. Legault sur un éventuel retour en classe avant le 4 mai avait suscité de l’inquiétude chez de nombreux parents et enseignants. Le milieu scolaire déplorait également être dans le néant et réclamait des balises pour se préparer à une reprise, avec le respect des règles sanitaires, dès l’obtention du feu vert de la santé publique.

Si les écoles doivent encore attendre quelques semaines avant de rouvrir, les garderies, elles, pourraient auparavant accueillir les tout-petits pour faciliter la tâche aux employés qui seront bientôt appelés à revenir au travail. Les services de garde pourraient être également élargis, selon M. Legault.

Ça fait partie des scénarios qu’on examine actuellement, a-t-il assuré.

En Ontario aussi, le premier ministre Doug Ford a dû repousser la date de réouverture des écoles, qui était également prévue pour le 4 mai. Il a toutefois précisé que cela ne voulait pas dire que le reste de l’année scolaire serait annulé.

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