La ministre des Relations Couronne-Autochtones, Carolyn Bennett, a annoncé jeudi matin être en route pour Smithers, en Colombie-Britannique, pour rencontrer des chefs héréditaires wet’suwet’en.

Le ministre britanno-colombien des Relations avec les Autochtones et de la Réconciliation, Scott Fraser, sera aussi de la rencontre.

Deux jours sont prévus pour des discussions entre les trois parties. La rencontre de jeudi devrait débuter vers 14 h (17 h heure de l’Est). Il y sera notamment question des droits ancestraux et des droits autochtones.

La Gendarmerie royale du Canada (GRC) s’est engagée à se retirer du chemin menant au chantier de construction du gazoduc Coastal GasLink, une requête qui avait été formulée par les chefs héréditaires.

Un flou avait précédemment entouré la tenue de ces rencontres.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, le chef Na’moks, aussi connu sous le nom de John Ridsdale, avait confirmé que la rencontre aurait bel et bien lieu et que son annulation, la veille, avait été causée par un manque de communication. Peu après, le bureau du premier ministre de la Colombie-Britannique, John Horgan, a fait savoir que l’annonce de la tenue de la rencontre était prometteuse, mais qu’il n’y aurait aucune confirmation avant un peu plus tard, jeudi.

Précédemment, le chef Na’moks avait affirmé que la rencontre avait été annulée par le gouvernement provincial puisque les chefs héréditaires wet’suwet’en ne voulaient pas inviter leurs alliés des autres nations à lever les barricades un peu partout au pays.

Mercredi, l’entourage du premier ministre a indiqué qu’il avait espoir que les chefs acceptent une période de paix et de respect pendant les pourparlers, qui comprendrait l’encouragement à leurs partisans de lever les barricades.

Les chefs réclamaient certaines concessions avant de rencontrer des représentants des gouvernements fédéral et provincial. Cette rencontre est considérée depuis le début, par le premier ministre du Canada Justin Trudeau, comme la clé pour résoudre la crise.

En entrevue avec RDI, le ministre canadien des Affaires étrangères, François-Philippe Champagne, a confirmé que la rencontre aura bel et bien lieu. Pour M. Champagne, la voie de la négociation est essentielle pour arriver à trouver une solution à long terme.

Critiques aux Communes et dans les corridors

Tout au long de la journée de mercredi, l’opposition conservatrice a multiplié les critiques à l’endroit du gouvernement libéral et de sa gestion de la crise.

À l’entrée de la réunion du caucus conservateur, c’est Gérard Deltell qui s’est montré le plus cinglant. Les conservateurs ont, depuis le début, réclamé une intervention musclée des forces policières. Quel manque de leadership odieux […] C’est un gouvernement d’abandon dirigé par une espèce de pâte molle, a pesté le député Deltell.

À la période des questions où le chef Andrew Scheer a pris le relais des attaques contre le premier ministre, celui-ci s’est défendu en arguant qu’il fallait non seulement une solution « rapide » et « pacifique », mais aussi « durable ».

C’est très facile pour les partis d’opposition, que ce soit les conservateurs ou le NPD, de proposer des solutions simplistes. Nous, ça fait des semaines, et même des années, qu’on travaille sur des réponses complexes à des problèmes complexes, a répliqué M. Trudeau.

Jeudi, le Bureau du premier ministre a confirmé qu’une seule barricade était toujours en cours, soit celle dans la communauté mohawk de Kahnawake. Du côté de Tyendinaga, des tentes sont toujours installées près du chemin de fer, mais les trains peuvent circuler.

La déclaration du premier ministre québécois, François Legault, sur la possible présence d’armes d’assaut AK-47 à la barricade de Kahnawake a fait réagir, jeudi, le secrétaire parlementaire du ministre fédéral de la Sécurité publique, Joël Lightbound, qui a invité tous les acteurs politiques à la retenue.

Je ne vais pas commenter la déclaration spécifique de M. Legault, mais je pense qu’il faut en appeler à toute la classe politique, quel que soit le palier de gouvernement, de calmer, de tempérer, a-t-il offert, en arrivant à une réunion de comité parlementaire, à Ottawa.

Je pense qu’il y a des signes qui sont positifs, là. Le trafic ferroviaire a repris sur la ligne qui est vraiment névralgique à Belleville. Il y a une rencontre qui… c’est compliqué, mais qui s’organise avec les chefs wet’suwet’en. Et de ce que j’entends des Mohawks, ils cherchent une solution pacifique à cette crise-là. Donc, je pense que c’est vraiment ce qu’il faut favoriser, a conseillé M. Lightbound.

Avec les informations de Louis Blouin, Philippe Leblanc et de La Presse canadienne

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