Le gouvernement Legault et l’opposition libérale unissent leurs voix en faveur de l’abolition des bagarres dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ), alors que les propriétaires et présidents des 18 équipes du circuit Courteau seront appelés à voter jeudi sur cette pratique.

La ministre déléguée à l’Éducation, Isabelle Charest, souhaite que la LHJMQ devienne le modèle à suivre en devenant la première ligue de hockey junior majeur du Canada à interdire les bagarres.

En 2020, la santé et la sécurité des jeunes hockeyeurs priment avant tout, assure-t-elle. Tout le monde est conscient aujourd’hui de la dangerosité des bagarres et des comportements violents dans un contexte de sport, déplore l’ex-athlète olympique.

On est rendus là, comme société. Ce n’est plus tolérable comme comportement.

Isabelle Charest est convaincue que les équipes de la LHJMQ ne seront pas perdantes aux guichets, comme certains le pensent, si les bagarres ne font plus partie du spectacle.

LNH, il y en a de moins en moins, et personne ne s’en plaint”,”text”:”Le [hockey], c’est de compter des buts, déjouer et de monter un jeu. La bagarre, pour moi, ça n’en fait pas partie […] Dans la LNH, il y en a de moins en moins, et personne ne s’en plaint”}}” lang=”fr”>Le [hockey], c’est de compter des buts, déjouer et de monter un jeu. La bagarre, pour moi, ça n’en fait pas partie […] Dans la LNH, il y en a de moins en moins, et personne ne s’en plaint, a-t-elle analysé.

L’opposition en accord

Enrico Ciccone, porte-parole de l’opposition officielle en matière de Sports, Loisirs et Saines habitudes de vie, partage en tout point l’avis d’Isabelle Charest. Au moins, il y a un élément où l’on s’entend, a-t-il lancé à la blague lorsqu’il a été appelé à réagir au cours d’une mêlée de presse, mercredi matin.

Je pense que le temps est révolu. Il faut faire la différence entre un sport qui est dur, un sport qui est violent, un sport qui a énormément de rapidité, a-t-il renchéri, plus sérieusement.

Il faut passer à autre chose. On met les coups à la tête plus sévères, alors qu’on accepte encore les bons vieux coups de poing sur la gueule. Éventuellement, la LNH devrait en arriver là.

Ciccone s’y connaît

Enrico Ciccone connaît le sujet mieux que quiconque à l’Assemblée nationale. La bagarre a fait partie de son quotidien au cours de sa longue carrière de hockeyeur, dont 10 saisons dans la Ligue nationale de hockey (LNH).

S’il y a quelqu’un qui peut vous en parler, c’est moi. S’il y a quelqu’un qui se lève le matin en se demandant s’il va perdre la mémoire, c’est moi, a souligné celui qui a passé près de 1500 minutes au cachot dans la LNH.

Enrico Ciccone patine pendant un match des Blackhawks.

Enrico Ciccone quand il portait l’uniforme des Blackhawks de Chicago

Photo : Getty Images / Nevin Reid

Enrico Ciccone craint d’ailleurs de vivre éventuellement les contrecoups des nombreuses bagarres auxquelles il a pris part. Il affirme avoir subi plusieurs commotions cérébrales non diagnostiquées.

Le président des Remparts de Québec, Jacques Tanguay, plaide depuis quelques années pour la fin de cette pratique aussi vieille que la LHJMQ elle-même.

Si les modifications réglementaires étaient entérinées par les deux tiers des membres, les bagarres seront abolies à compter de la saison 2020-2021.

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