À deux semaines du scrutin, la campagne électorale bat son plein en Saskatchewan. Si les deux principaux partis ont réussi à recruter autant de candidats qu’il y a de circonscriptions, attirer les femmes dans leurs rangs demeure un défi.

Élues et experts s’entendent pour dire qu’il y a encore des progrès à faire en matière de représentation féminine.

Sur les 61 candidats que compte le Nouveau Parti démocratique, 30 sont des femmes. Pour le Parti saskatchewanais, ce nombre chute à 12, ce qui est bien loin de la parité.

La ministre des Services sociaux Tina Beaudry-Mellor lors d'un point de presse à l'Assemblée législative

La violence en ligne envers les femmes est un fléau, selon Tina Beaudry-Mellor. Selon elle, les messages haineux peuvent décourager celles qui souhaitent s’impliquer en politique.

Photo : Radio-Canada

La candidate Tina Beaudry-Mellor, qui brigue un deuxième mandat avec la formation de Scott Moe, reconnaît que le ratio hommes-femmes est petit. Elle défend toutefois le bilan de son parti dans ce domaine.

Les femmes que nous avons élues occupent des postes de très haut niveau. Dans le dernier mandat, par exemple, nous avons eu Donna Harpauer aux Finances et Bronwyn Eyre à l’Énergie et aux Ressources naturelles.

Donner des portefeuilles importants aux femmes lorsqu’elles sont élues peut être un incitatif pour qu’elles se lancent dans la course, résume Tina Beaudry-Mellor.

Vicki Mowat dans son bureau de circonscription.

La vie politique et son mode de vie exigeant peuvent refroidir certaines femmes à faire le saut en politique, pense la néo-démocrate Vicki Mowat.

Photo : Vicki Mowat

La députée néo-démocrate Vicki Mowat abonde dans le même sens. Les partis doivent favoriser les candidatures féminines, mais aussi leur donner une voix importante au sein du caucus.

Les élus doivent refléter la composition de la société. Les citoyens doivent se voir en eux.

Bien entendu, la parité dans les candidatures d’un parti est importante, rappelle Winter Fedyk, porte-parole de l’organisme Women for Saskatchewan. Mais nommer les femmes dans des châteaux forts l’est d’autant plus afin de leur donner une véritable chance d’être élues, dit-elle.

Les barrières qui persistent

Les obstacles qui éloignent les femmes de la politique saskatchewanaise sont nombreux. La cyberintimidation et la conciliation travail-famille-politique en font partie.

Je me fais troller chaque jour, sans relâche. C’est vraiment éprouvant et épuisant, surtout quand on sait à quel point on travaille dur.

La violence en ligne envers les femmes est un fléau, estime Tina Beaudry-Mellor. La candidate raconte qu’elle reçoit principalement des insultes portant sur son physique et que la plupart des commentaires sont faits par des hommes.

Selon elle, ces messages haineux peuvent décourager celles qui souhaitent s’impliquer en politique. Mais l’important, dit-elle, est de ne pas leur donner de l’oxygène, il faut plutôt aller au front et les dénoncer.

La vie politique et son mode de vie exigeant peuvent aussi refroidir certaines femmes, pense la néo-démocrate Vicki Mowat. Elle encourage toutefois les personnes avec des responsabilités parentales à se lancer en politique.

C’est correct d’être une femme en âge de procréer à l’Assemblée législative. Il faut normaliser cela.

Représenter les intérêts des femmes dans les plateformes et les engagements d’un parti, redorer l’image d’une carrière en politique et engager plus de professionnelles dans les cabinets peuvent aussi renverser la tendance, disent les deux candidates.

Des solutions pour accroître la présence des femmes

De quelles façons peut-on encourager les femmes à participer à la vie politique? Greg Poelzer, professeur de sciences politiques à l’Université de la Saskatchewan, identifie quelques pistes susceptibles d’aider.

Il incombe d’abord aux électeurs de voter pour les candidats et les partis qui défendent les principes qu’ils ont à cœur. Qui est celui ou celle qui représente le mieux nos valeurs? Nous ne prêtons pas assez attention à cette question en tant que citoyens, dit-il.

Les formations politiques ont aussi la responsabilité de recruter des femmes et de leur fournir le soutien nécessaire, comme une équipe de campagne qui fait du porte-à-porte. Si les candidates n’ont pas accès à des ressources de base, leur chance d’être portées au pouvoir est considérablement réduite, croit Greg Poelzer.

Mais selon lui, le temps fait bien les choses et la Saskatchewan pourra un jour se vanter d’atteindre la parité hommes-femmes en politique.

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