Il y a un an jour pour jour, Steven Guilbeault marchait dans les rues de Montréal en compagnie de la militante suédoise Greta Thunberg et d’un demi-million de citoyens préoccupés par les enjeux climatiques.

Alors que l’on souligne aujourd’hui le premier anniversaire de l’événement, l’environnementaliste devenu ministre du Patrimoine canadien admet que les progrès sont minces et qu’il faudra en faire davantage.

Entre l’élection et le début de la pandémie, on a eu à peu près trois mois pour gouverner, alors c’est sûr qu’il n’y a pas énormément de choses qui ont été faites jusqu’à maintenant, c’est vrai, a-t-il admis en entrevue à l’émission Les Coulisses du pouvoir.

Steven Guilbeault estime que les crises sanitaires ont imposé une cadence moins rapide à plusieurs priorités. Évidemment, la COVID-19 nous a pris toutes et tous par surprise, dit-il. Mais ce qui n’a pas changé, c’est que le fait que nous faisons toujours face à une crise climatique et que le demi-million de personnes qui étaient dans les rues de Montréal et qui nous demandaient d’agir là-dessus il y a un an nous demandent encore d’agir.

La photo est remplie de haut en bas de centaines de visages anonymes et de pancartes avec des slogans.

Selon les organisateurs, environ 500 000 personnes avaient marché pour le climat, à Montréal, le 27 septembre 2019.

Photo : Ivanoh Demers

La relance verte

En présentant son discours du Trône mercredi, le gouvernement Trudeau a voulu remettre l’environnement sur la sellette, après que le sujet eut été un peu éclipsé depuis quelques mois par la gestion de la crise sanitaire.

Le fédéral promet d’augmenter sa cible des réductions de gaz à effet de serre (GES), sans toutefois offrir de nouvelle cible. L’objectif actuel est de réduire les émissions de GES de 30 % d’ici 2030.

La relance évoquée dans le discours est aussi teintée de vert. Des programmes de rénovations écoénergétiques à la recherche et le développement dans les domaines du transport électrique. Ottawa souhaite également réduire le taux d’imposition des compagnies qui fabriquent des produits zéro-émission, pour les inciter à venir s’installer ici.

Je regardais […] plusieurs des commentaires de mes ex-collègues du milieu environnemental, explique Steven Guilbeault. Tous ces groupes-là se sont dits très heureux de voir le discours du Trône. Bien sûr maintenant, on va devoir livrer la marchandise, parce que le discours du Trône n’est pas un projet de loi. Ce budget n’est pas un énoncé de vision et la vision est très claire. Par contre, là où on veut aller, je pense que c’est ce que les gens ont aimé entendre.

Gérer deux crises en même temps

Steven Guilbeault sait qu’il faut maintenant que son gouvernement joigne la parole aux actes. La mise à jour économique et le prochain budget de son gouvernement seront scrutés attentivement par le milieu environnemental, qui voudra déterminer si les belles promesses du gouvernement Trudeau sont susceptibles de se concrétiser.

Mais avec une seconde vague de pandémie qui semble juste à nos portes, dans un contexte où la santé publique devra demeurer une priorité pendant encore plusieurs mois, est-ce réaliste d’espérer faire avancer le dossier environnemental de façon significative?

Nous pensons qu’il faut le faire. Nous nous étions engagés lors de la dernière campagne électorale et le premier ministre l’a dit à plusieurs reprises. Bien sûr, il y a la crise de la COVID, mais la crise climatique ne s’efface pas pour autant. Je pense qu’il faut s’occuper de deux crises en même temps, c’est vrai et ce n’est pas facile.

L’intégrale de l’entrevue avec Steven Guilbeault sera présentée à l’émission Les Coulisses du pouvoir à 11 h HAE sur ICI RDI et ICI TÉLÉ.

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