En plus de la lutte contre la COVID-19, des investissements dans le logement social et une révision importante du système d’assurance-emploi devraient faire partie du discours du Trône qui sera prononcé le 23 septembre prochain, tout comme le désir du gouvernement fédéral de mettre en place plus de mesures environnementales.

Les ministres du gouvernement Trudeau doivent d’ailleurs se réunir à ce sujet la semaine prochaine, pour une retraite de deux jours suivie d’une réunion officielle du Cabinet, afin de finaliser ce discours et de préciser de quoi sera fait leur programme automnal.

Selon des sources haut placées interrogées par CBC, la virulence de l’épidémie de COVID-19 oblige le gouvernement à prioriser la gestion de cette crise de santé publique et les défis économiques qu’elle a créés, mais plusieurs propositions environnementales devraient accompagner les mesures de relance qui seront déployées dans les mois à venir.

Les priorités immédiates du gouvernement seront donc, selon ces sources, de mettre en place des mesures visant à limiter la résurgence du coronavirus et de garantir que les travailleurs et les entreprises du Canada disposent du soutien financier dont ils ont besoin pour survivre à la pandémie.

Le système de l’assurance-emploi sera pour sa part modernisé, pour permettre de soutenir les milliers de travailleurs qui ont perdu ou perdront leur emploi en raison de la crise sanitaire. Pour le moment, ce système n’est pas adapté à la nouvelle réalité, puisque 40 % des personnes qui ont bénéficié de la Prestation canadienne d’urgence (PCU) n’auraient pas eu droit à l’assurance-emploi.

Des logements à faible revenu pour faire tourner l’économie

Selon plusieurs sources, le gouvernement fédéral devrait également annoncer un plan d’investissement dans les logements à faible revenu pour contrer le problème de l’itinérance, qui est devenu beaucoup plus visible depuis la crise.

Nous savons qu’il y a un grand besoin pour cela. Les sans-abri sont maintenant beaucoup plus visibles parce que moins de gens sont dans les rues, a indiqué un haut fonctionnaire à CBC.

En plus de permettre à plus de personnes à faible revenu d’avoir un logement décent, le plan permettra de créer des emplois dans la construction et la rénovation, soulignent d’autres fonctionnaires.

Il devrait aussi aider à améliorer le bilan environnemental du pays, à mesure que de nouvelles maisons seront construites et que les maisons existantes seront rénovées pour être plus efficaces sur le plan énergétique et plus respectueuses de l’environnement, disent-ils.

Par ailleurs, le gouvernement devrait également s’engager, dans le discours du Trône, à investir dans les soins de longue durée pour remédier aux défaillances qui ont conduit à la grande majorité des décès de COVID-19 au Canada.

Il devrait aussi promettre de nouveaux fonds pour les garderies afin d’aider les parents, en particulier les femmes, à retourner au travail.

La patience est de mise

Selon certaines sources, le discours tentera de préparer les Canadiens à une pandémie qui sera encore longue. Le contexte mondial ne va pas changer entre aujourd’hui et le printemps ou l’automne prochain, affirme une source gouvernementale.

C’est pourquoi le discours présentera, dans les grandes lignes, les plans à long terme du gouvernement Trudeau pour reconstruire l’économie après la fin de la pandémie.

Selon certaines sources, les détails de ce projet seront précisés au cours de l’automne, et des informations plus détaillées seront probablement fournies dans une mise à jour budgétaire en novembre ou en décembre.

Le pétrole canadien, une excellente occasion d’investissement

Même s’il dit vouloir mettre de l’avant un plan vert, Ottawa est notamment l’objet de pressions de la part de l’industrie canadienne des combustibles fossiles.

Celle-ci dit attendre du discours du Trône des signes clairs selon lesquels le gouvernement de Justin Trudeau ne laissera pas tomber le secteur. Tim McMillan, président de l’Association canadienne des producteurs pétroliers, soutient que, dans son discours, le gouvernement Trudeau devrait assurer les investisseurs internationaux que l’industrie pétrolière et gazière canadienne constitue une excellente occasion d’investissement.

Il critique également la norme sur les combustibles propres proposée par le fédéral pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, car elle empêche selon lui l’industrie canadienne d’être compétitive.

Pour ses premières années d’application, Ottawa a réduit plus tôt cette année les exigences de cette norme, qui favorise l’utilisation accrue de sources d’énergie et de technologies à plus faible intensité en carbone. De plus, la réglementation ne devrait pas entrer en vigueur avant 2022. Le gouvernement veut ainsi donner aux entreprises plus de temps pour se remettre de la crise économique causée par la COVID-19. M. McMillan soutient toutefois que ce ne sera pas suffisant.

De leur côté, les environnementalistes menacent de reprendre leurs grandes manifestations du vendredi si les libéraux ne proposent pas un plan concret pour diminuer de façon radicale d’ici 10 ans les émissions de gaz à effet de serre produites par les activités humaines.

D’après un texte de David Cochrane, de CBC News, et La Presse canadienne

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